SOCIETE

Taxe européenne sur les cigarettes : Vers un impôt caché décidé par Bruxelles contre la volonté des peuples ?

🌫️ Quand la fumée de Bruxelles remonte jusqu’au fond des poumons français

Le bruit du briquet claque sous la véranda. Comme chaque matin, Marcel, 73 ans, allume sa première cigarette. Il ne sait pas encore que ce simple geste, si familier, pourrait bientôt lui coûter beaucoup plus cher… non pas à cause de la France, mais à cause d’un projet venu de Bruxelles.

Au cœur d’une Europe qui cherche désespérément à renflouer ses caisses, la Commission européenne s’attaque à un vieux démon : La fiscalité du tabac. Mais cette fois, l’objectif n’est pas seulement de décourager les fumeurs, c’est aussi — et surtout — de créer une ressource financière propre à l’Union européenne. Une première dans l’histoire budgétaire du continent.

💰 Un impôt européen maquillé ? La colère gronde

Sous l’apparence d’un combat pour la santé publique, une réforme explosive se prépare. La directive européenne sur la taxation des produits du tabac, vieille de plus de dix ans, doit être revue. Et dans les tiroirs de Bruxelles, un projet radical a émergé : Faire passer la taxation minimale du tabac de 90 € à 215 € les 1 000 cigarettes, soit une hausse de 139%.

Dans le même temps, le tabac à rouler pourrait subir une augmentation encore plus brutale : De 22 à 79 €, soit +258%.

Mais au-delà de la santé publique, un nouveau mot-clé surgit dans le jargon européen : TEDOR. Derrière cet acronyme se cache un dispositif complexe, qui introduirait une forme de taxe européenne directe sur les ventes de tabac, destinée à alimenter le budget propre de l’UE.

Pour la première fois, la Commission pourrait percevoir directement des ressources fiscales — Une ligne rouge pour de nombreux États membres, qui y voient une atteinte à la souveraineté fiscale nationale.

🧱 La France, l’Allemagne… et les autres : Des lignes de fracture nettes

Officiellement, l’argument est sanitaire : Faire baisser le nombre de fumeurs. Mais dans les coulisses, l’aspect budgétaire est prépondérant. L’Union européenne cherche à financer ses grands chantiers, notamment le remboursement du plan NextGenerationEU mis en place pendant la pandémie.

Mais plusieurs États membres montent déjà au créneau. L’Allemagne, la Grèce, l’Italie et même la Suède dénoncent une manœuvre qui pourrait leur retirer une compétence clé : Celle de décider eux-mêmes de leur politique fiscale. Car pour ces pays, l’impôt n’est pas une compétence à partager.

En France, Hilaire Bouyé, conseiller régional d’Île-de-France, a publié une tribune très remarquée dans Valeurs Actuelles. Il y accuse Bruxelles de vouloir imposer un impôt européen sans le dire, par la bande, au détriment des citoyens et des commerçants.

🛒 Conséquences sur les buralistes et les fumeurs : Une tempête annoncée

Dans les rues de Marseille, de Lille ou de Rennes, les buralistes le redoutent : Si la réforme passe, le prix du paquet pourrait flamber. En Europe de l’Est, l’augmentation pourrait dépasser les 80%.

Résultat ? Une explosion du marché parallèle, un boom de la contrebande, et une pression insupportable sur les petits commerçants déjà fragilisés par la baisse de la consommation et la concurrence du tabac à chauffer ou des cigarettes électroniques.

Car la directive prévoit aussi d’imposer des taxes sur les produits alternatifs, comme la vape ou les sachets de nicotine. Une volonté claire de tout taxertout ce qui s’inhale, tout ce qui s’aspire.

⚖️ Une décision à l’unanimité… mais pour combien de temps encore ?

Pour que la réforme passe, l’unanimité des États membres est requise. Mais dans les couloirs du Parlement européen, des voix s’élèvent déjà pour réclamer un changement des règles : Passer à la majorité qualifiée pour les décisions fiscales. Un bouleversement qui transformerait l’équilibre de l’Union européenne.

Car au fond, ce projet de taxe tabac est un ballon d’essai. S’il fonctionne, d’autres ressources propres européennes pourraient suivre : Taxe numérique, taxe carbone, taxe sur les billets d’avion…

Ce qui se joue ici dépasse de loin la simple question du tabac. C’est le rapport entre les peuples et Bruxelles qui est en jeu. Le droit de chaque pays à décider pour lui-même. Le choix, ou non, d’un futur fédéral européen.

🚬 Et pendant ce temps, Marcel fume…

Marcel, lui, n’a pas lu la directive. Il ne connaît pas TEDOR. Mais dans quelques mois, si la réforme passe, son paquet lui coûtera bien plus cher. Peut-être cessera-t-il de fumer. Peut-être achètera-t-il au marché noir. Ou peut-être, simplement, se résignera-t-il.

Bruxelles comptera les milliards engrangés.

Les citoyens, eux, compteront les centimes économisés pour chaque cigarette.

Yann GOURIOU

Auteur indépendant installé en Bretagne, je réalise des enquêtes et des reportages de terrain pour mon blog. J’écris avec une approche humaine, sensible et engagée, en donnant la parole à celles et ceux dont on n’entend rarement la voix.

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