Clémentine : « Comment un influenceur algérien, plusieurs fois condamné par la justice française, a-t-il pu voir son obligation de quitter le territoire français annulée par les tribunaux ? »
L’affaire Daoulemn a pris une tournure pour le moins inattendue. Ce jeudi 6 janvier, le tribunal administratif de Melun a rendu une décision qui fait déjà couler beaucoup d’encre : L’annulation de l’Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) de l’influenceur algérien Daoulemn. Cette annonce a provoqué une vague d’indignation, notamment du côté du Ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a exprimé sa colère sur le plateau de LCI.
Une décision judiciaire qui surprend
Pour comprendre cette affaire, il faut remonter quelques mois en arrière. L’influenceur Daoulemn, déjà connu des services de police et de justice pour plusieurs condamnations totalisant près de 12 ans de prison, avait été placé en centre de rétention dans l’attente de son expulsion vers l’Algérie. Son passé judiciaire et ses propos polémiques sur les réseaux sociaux avaient conduit les autorités françaises à prendre une décision radicale : Lui imposer une OQTF.
Pourtant, le tribunal administratif de Melun a décidé d’annuler cette obligation, permettant ainsi à Daoulemn de sortir libre. Une décision qui fait bondir Bruno Retailleau : « Nous rencontrons d’innombrables obstacles lorsque nous tentons d’appliquer la loi et d’expulser des individus qui n’ont rien à faire sur notre territoire », a-t-il déclaré sur LCI.
Un parcours judiciaire troublant
Daoulemn n’en est pas à sa première infraction. Son casier judiciaire est lourd : Six condamnations, dont certaines pour des faits graves. Son entrée sur le sol français ne s’est pas faite dans les règles, puisqu’il a été appréhendé deux fois après être entré illégalement dans le pays. Pourtant, il a continué d’agir en toute impunité, notamment via ses vidéos diffusées sur TikTok, où il appelait à « attraper » et à infliger une « correction sévère » à une personne présumée coupable d’un différend avec lui.
Ces contenus, jugés comme des incitations à la violence, ont poussé le Ministère de l’Intérieur à réagir fermement. Mais l’Algérie refusant de récupérer son ressortissant, les autorités françaises se retrouvent face à un casse-tête juridique.
Une décision incompréhensible pour le gouvernement
Le verdict du tribunal administratif de Melun a donc été une véritable claque pour le Ministère de l’Intérieur. Non seulement l’expulsion a été annulée, mais l’Etat français a également été condamné à verser 1 200 euros à Daoulemn. Une décision qui a provoqué l’indignation de Bruno Retailleau, qui a appelé les Français à « enregistrer l’affaire Daoulemn » et à se mobiliser contre les difficultés liées aux expulsions.
Le Ministre de l’Intérieur a insisté sur le fait que cette affaire est symptomatique des blocages administratifs et judiciaires qui empêchent la France de contrôler efficacement ses frontières et d’assurer la sécurité de ses citoyens.
Une affaire qui relance le débat sur l’immigration
Cette affaire remet en lumière un problème plus large : La capacité de la France à expulser efficacement les personnes en situation irrégulière et potentiellement dangereuses. Alors que le Ministère de l’Intérieur prépare un appel contre cette décision, le débat sur la politique d’immigration risque de s’intensifier dans les prochaines semaines.