Déclaration polémique : Antoine Léaument, député LFI, déplore la violence subie par les dealers et bouleverse les codes du débat public sur la drogue.

Déclaration polémique : Le député LFI, Antoine Léaument, défend les dealers

POLITIQUE

Personne ne s’attendait à ce que ce jeudi soir ordinaire prenne une tournure aussi inattendue. Sur Twitch, la lumière froide de la webcam éclairait le visage détendu d’Antoine Léaument, député LFI et proche de Jean-Luc Mélenchon. Invité par l’influenceur Dofla à un échange informel censé rapprocher la politique de la jeunesse numérique, l’élu de l’Essonne esquissait des réponses parfois sérieuses, parfois teintées d’humour. Jusqu’à cette phrase, suspendue dans l’air numérique comme un orage prêt à éclater :

« Les dealers, eux aussi, prennent des risques professionnels énormes. »

Quelques mots seulement, mais une onde de choc immédiate.

À Paris, au siège de La France Insoumise, le standard explosa sous les appels de militants indignés ou perplexes. Dans les rédactions, les journalistes se frottaient les mains : Voilà un sujet en or. Sur X (anciennement Twitter), les hashtags #LFI #Dealers et #AntoineLéaument caracolaient en tête des tendances, brassant un océan de réactions outrées, moqueuses ou consternées.

Un député en décalage avec l’opinion publique ?

Antoine Léaument n’en était pas à sa première controverse. Militant infatigable de la cause insoumise, il avait déjà plaidé pour une légalisation du cannabis, qu’il comparait volontiers à la culture du vin dans ses interventions publiques. Mais cette fois-ci, il semblait franchir une limite invisible : Celle du respect dû aux victimes du trafic de drogue, aux familles dévastées par l’addiction, aux quartiers minés par la violence.

En évoquant la « mort », la « torture » et les « arrestations » subies par les dealers comme des « risques professionnels », il mettait en parallèle, aux yeux de beaucoup, une activité criminelle avec un métier ordinaire. Un amalgame qui irrita jusqu’à ses propres alliés.

Une déclaration qui divise même au sein de la gauche

Dans les couloirs feutrés de l’Assemblée Nationale, plusieurs députés socialistes, écologistes et même insoumis firent part, sous couvert d’anonymat, de leur malaise :

— « Il ne faut pas confondre empathie et apologie », souffla une parlementaire de la Nupes.

À droite, le ton fut encore plus sévère. Les Républicains accusèrent Antoine Léaument de « banaliser le crime« , tandis que le Rassemblement National y vit la preuve ultime de « la décadence morale de la gauche radicale« .

Face à cette déferlante, Antoine Léaument tenta une explication : Il ne s’agissait pas, selon lui, de glorifier les dealers, mais de souligner que ceux situés en bas de la chaîne du trafic étaient souvent des jeunes précaires, instrumentalisés, sacrifiés par un système mafieux. « Parler des risques encourus, c’est aussi appeler à casser ce système, » plaida-t-il dans un tweet publié tard dans la nuit.

Le trafic de drogue : Un enfer derrière les clichés

L’affaire Léaument a eu le mérite, selon certains experts, de remettre sur le devant de la scène une réalité crue : Celle de jeunes, souvent mineurs, enrôlés dans des trafics où l’espérance de vie se compte parfois en mois.

Un sociologue spécialiste des questions urbaines explique :

— « Le dealer de quartier est loin du cliché du baron richissime. Il est exposé à des violences inimaginables : Règlements de comptes, représailles, pression policière permanente. Dans certains quartiers, c’est presque une condamnation à mort. »

Cette analyse nuance, sans l’absoudre, la sortie du député insoumis. Oui, les risques sont réels. Non, ils ne justifient pas de traiter le trafic comme un métier normalisé.

Un nouveau clivage politique autour du traitement de la drogue

Cette polémique relance plus globalement le débat sur la politique française en matière de stupéfiants. Depuis des années, des voix militent pour une légalisation encadrée du cannabis, arguant qu’une telle réforme couperait l’herbe sous le pied aux trafiquants.

Antoine Léaument s’inscrit dans cette lignée, mais sa maladresse de langage pourrait bien retarder encore un peu ce débat, en focalisant l’attention sur une défense mal comprise, voire rejetée par la majorité de l’opinion publique.

Et après ?

Alors que la tempête médiatique ne faiblit pas, Antoine Léaument fait face à une équation périlleuse : Maintenir sa ligne sans céder, tout en tentant de réparer l’image d’un mouvement déjà souvent accusé de déconnexion avec les réalités de terrain.

Dans les jours à venir, il devrait multiplier les interventions pour recadrer son propos, en insistant sur la nécessité de s’attaquer aux racines économiques et sociales du trafic, plutôt qu’aux seuls symptômes.

Mais dans une époque où la communication est instantanée et sans pitié, une seule phrase peut suffire à faire vaciller une carrière.

Ainsi va la politique en 2025 : Entre malentendus, tempêtes numériques et luttes idéologiques féroces, chaque mot prononcé devient une arme… ou un piège.

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