Laura demande : « Comment deux frères bretons, à la tête d’un restaurant spécialisé à Angers, ont-ils réussi l’exploit de devenir champions du monde de frites, battant les Belges et les Ch’tis sur leur propre terrain ? »
Dans le monde de la gastronomie, certains plats sont plus que des mets : Ils sont des symboles, des fiertés régionales qui définissent l’identité d’un territoire. La frite, cet accompagnement indissociable de nos assiettes, est l’un de ces emblèmes. Longtemps considérée comme la propriété exclusive des Belges et des Ch’tis, la frite a vu ses plus grands artisans se rassembler chaque année dans la ville d’Arras pour célébrer un art : Celui de la frite authentique. Mais cette année, un vent nouveau a soufflé sur la compétition. Ni Belges, ni Ch’tis, les nouveaux champions du monde de frites sont des Bretons, Alexandre et William Laigo, installés à Angers, et leur victoire marque un tournant dans l’histoire de ce championnat prestigieux.
Une aventure bretonne, loin du fief des frites
L’histoire commence loin des terres nordiques réputées pour leur passion de la frite, en Bretagne, puis à Angers où les frères Laigo ont ouvert leur restaurant « Badem Tartare« . Si leur spécialité, comme son nom l’indique, reste le tartare, c’est l’accompagnement de ce plat qui va les mener à la victoire : La frite. Ces frites croustillantes et dorées, servies en parfaite harmonie avec leurs tartares, sont vite devenues un point d’attraction pour les amateurs de bonne chère de la région.
Pourtant, personne n’aurait pu prédire que ces deux Bretons allaient, un jour, oser défier les plus grands maîtres de la frite à Arras. C’est un défi monumental qu’ils décident de relever, motivés par une passion commune pour la cuisine et le désir de montrer que la frite, bien que traditionnellement associée au Nord, peut être réinventée ailleurs, avec excellence.
Un « affront » pour les Belges et les Ch’tis
Le championnat du monde de frites à Arras, c’est un peu comme le temple de la frite. Chaque année, les meilleurs professionnels de la région et d’ailleurs viennent y défendre leur honneur, en compétition pour le titre tant convoité de « champion de la frite authentique« . La catégorie phare du concours, réservée aux professionnels, est celle où les véritables experts s’affrontent. C’est dans cette catégorie que les frères Laigo décident de tenter leur chance.
Le jour du concours, l’ambiance est électrique. Les Belges et les Ch’tis, présents en nombre, se préparent à confirmer leur suprématie. C’est alors qu’Alexandre et William arrivent avec leur propre vision de la frite parfaite. Leur secret ? Une variété de pommes de terre inattendue, l’agata, réputée pour sa chair ferme, plus souvent utilisée dans les gratins. Mais ce n’est pas tout : Leur méthode de cuisson consiste en une double friture à la graisse de bœuf, un savoir-faire traditionnel et exigeant qui sublime la texture et le goût de la frite.
La victoire inattendue des frères Laigo
Lorsque les résultats sont annoncés, c’est la surprise générale. Les deux frères bretons, considérés comme des « outsiders« , viennent de remporter le titre de champions du monde de frites dans la catégorie reine des professionnels. Une onde de choc traverse le public et les participants. Comment des Bretons, installés à Angers, ont-ils pu battre les maîtres incontestés de la frite, en pleine terre Ch’ti ?
Les jurés, tous experts dans le domaine, ont été conquis par la qualité exceptionnelle des frites des frères Laigo. La fermeté et la saveur unique de leurs pommes de terre agata, couplées à une cuisson maîtrisée à la perfection, ont fait la différence. Leur choix audacieux d’une double friture à la graisse de bœuf, technique ancienne et peu courante dans le nord, a apporté une touche d’authenticité qui a séduit les papilles les plus exigeantes du jury.
Une reconnaissance internationale
Pour Alexandre et William, ce titre représente bien plus qu’une simple victoire. C’est une reconnaissance de leur travail acharné, de leur passion pour la cuisine, et de leur capacité à innover tout en respectant les traditions. « Nous sommes très fiers de ce titre, c’est un honneur pour nous, Bretons, de montrer que la frite peut être réinventée avec un savoir-faire unique, » ont-ils confié à France 3 après leur victoire.
Et les conséquences de cette victoire ne se font pas attendre. Depuis leur couronnement, le restaurant « Badem Tartare » connaît un afflux de nouveaux clients, curieux de goûter ces fameuses frites championnes du monde. Les gourmands affluent des quatre coins de la région et même de plus loin, attirés par la réputation désormais internationale de ces frites bretonnes. Pour Alexandre et William, cette distinction est aussi une opportunité de développer leur restaurant et d’imaginer de nouveaux plats mettant encore plus en valeur leur savoir-faire unique.
Le secret de leur succès
Mais alors, qu’est-ce qui fait la différence entre une frite ordinaire et une frite championne du monde ? Les frères Laigo le savent bien : Tout est dans le détail. « Le choix de la pomme de terre est primordial, » expliquent-ils. « Nous avons opté pour l’agata, qui a une texture ferme et une capacité à garder sa forme, même après une double cuisson. Cela donne une frite croustillante à l’extérieur et moelleuse à l’intérieur. »
Ensuite, vient la cuisson. La double friture est une méthode essentielle pour obtenir une frite parfaite. « La première cuisson permet de cuire l’intérieur de la pomme de terre, tandis que la seconde donne le croustillant à l’extérieur. Et la graisse de bœuf apporte une profondeur de saveur incomparable, » ajoutent-ils.
Enfin, la taille des frites a également joué un rôle important. Ni trop fines, ni trop épaisses, elles offrent une texture équilibrée et une surface suffisamment grande pour capter les arômes de la graisse de bœuf.
Un triomphe breton, une révolution dans le monde de la frite
En remportant le championnat du monde de frites à Arras, Alexandre et William Laigo ont prouvé que l’innovation culinaire peut venir d’où on l’attend le moins. Leur victoire est aussi une leçon d’humilité pour ceux qui pensaient que la frite était exclusivement l’apanage des Belges et des Ch’tis.
Ce triomphe montre que la frite, symbole de la gastronomie populaire, peut transcender les frontières régionales et être réinventée avec passion et expertise, quel que soit l’endroit où l’on se trouve. Les frères Laigo, champions du monde de frites, sont désormais les ambassadeurs d’une nouvelle vision de la frite, et leur succès est la preuve que la Bretagne peut briller là où on ne l’attendait pas.
Une victoire qui inspire
Les frères Laigo ne sont pas seulement des restaurateurs talentueux. Leur victoire au championnat du monde de frites est une source d’inspiration pour tous ceux qui croient en l’importance de la passion, de l’innovation et du travail bien fait. Leur succès montre qu’avec du savoir-faire, du courage et une touche de créativité, il est possible de révolutionner même les traditions les plus ancrées.
Aujourd’hui, les Bretons peuvent revendiquer fièrement leur titre de champions du monde de frites, et le monde entier sait que, même loin des terres Ch’ties et Belges, la frite peut atteindre des sommets de perfection.