Arnaque à la CPAM : création d’une entreprise écran, faux salariés et détournement massif d’argent public… Plongée dans une affaire hors norme.

Escroquerie à la CPAM : Il crée une entreprise bidon, embauche ses amis à 4 000 € par mois et déclenche une vague d’arrêts maladie

ARNAQUE

Le coup de génie… ou le coup de trop

À première vue, il n’avait rien d’un escroc. La trentaine discrète, un parcours scolaire sans éclat, un petit appartement dans une rue tranquille du Pas-de-Calais. Et pourtant… C’est dans cette relative banalité que débute l’une des fraudes sociales les plus surprenantes de ces dernières années.

L’homme – dont l’identité n’a pas été révélée par les autorités – a eu une idée aussi simple que redoutable : Créer une société fantôme, sans aucune activité réelle, uniquement dans le but de générer des salaires fictifs.

Objectif ? Détourner les indemnités journalières de la CPAM grâce à de faux arrêts maladie.

Une SARL vide, mais pleine d’astuces

Tout commence début 2024. Il crée une entreprise avec un nom neutre, dans un secteur suffisamment flou pour ne pas éveiller les soupçons : “BTP conseil”, ou quelque chose d’approchant.

L’adresse officielle ? Un ancien hangar désaffecté, dont personne ne réclame plus les clés.

Très vite, il embauche une dizaine d’amis. Tous reçoivent un contrat de travail en bonne et due forme, avec fiches de paie mensuelles mentionnant un salaire net de 4 000 €. Aucun d’eux ne se rend sur les lieux : Ils sont immédiatement placés en arrêt maladie, pour “troubles musculosquelettiques”, “burn-out” ou autres pathologies difficilement vérifiables.

Chaque mois, la CPAM leur verse des indemnités. Le stratagème est rôdé.

Une chaîne bien huilée

Pour donner le change, tout est pensé dans les moindres détails. Le faussaire transmet des déclarations sociales à l’URSSAF. Il paie même quelques cotisations pour que la société paraisse réelle. Les comptes sont tenus, les contrats archivés, les arrêts médicaux produits par des médecins peu scrupuleux, ou abusés.

La manœuvre est si bien ficelée que même la CPAM ne s’en aperçoit pas tout de suite. Au total, ce sont plusieurs centaines de milliers d’euros qui sont versés à cette bande d’amis désormais “salariés malades” d’une entreprise qui n’a jamais posé une seule brique ni signé un seul devis.

Le grain de sable

Mais la mécanique commence à grincer. À force de multiplier les arrêts maladie, certains employés sont convoqués par la CPAM pour des contrôles. Un médecin inspecteur s’étonne : Pas de dossier médical solide, des réponses floues, des incohérences.

En parallèle, l’URSSAF relève un chiffre d’affaires nul sur plusieurs trimestres consécutifs. Pourtant, l’entreprise continue à embaucher. Elle verse même des salaires importants pour un chiffre d’activité inexistant. Une enquête conjointe est déclenchée.

Le château de cartes s’effondre

En juin 2025, l’affaire éclate. Le parquet ouvre une enquête pour escroquerie en bande organisée. La société est perquisitionnée. Les salariés complices sont entendus. Certains avouent rapidement avoir joué un rôle passif : « Il nous disait que tout était légal », explique l’un d’eux.

Le préjudice est estimé à plusieurs centaines de milliers d’euros. Des poursuites pénales sont engagées. Les sanctions pourraient être lourdes : Jusqu’à 7 ans d’emprisonnement et 750 000 € d’amende pour l’instigateur.

Le miroir de nos failles

Ce fait divers révèle une réalité dérangeante : Notre système de protection sociale, pourtant si précieux, peut être détourné par ceux qui en connaissent les failles. Des entreprises fantômes, des arrêts maladie simulés, des salaires fictifs : Le cocktail est explosif.

Mais il révèle aussi une forme de désespoir ou d’opportunisme, où certains cherchent à “s’en sortir” autrement, au prix de l’illégalité. Ces histoires nous interrogent sur les failles du système, mais aussi sur la tentation de l’argent facile.

🧾 Une fraude bien ficelée qui révèle les failles inquiétantes de notre système social

Cette affaire, bien réelle, n’est pas isolée. Elle interpelle autant qu’elle dérange. Et elle montre à quel point le contrôle des arrêts maladie, des entreprises fictives et des cotisations sociales doit rester une priorité pour les institutions. Car chaque euro volé à la Sécurité Sociale est un euro en moins pour celles et ceux qui en ont véritablement besoin.

3 thoughts on “Escroquerie à la CPAM : Il crée une entreprise bidon, embauche ses amis à 4 000 € par mois et déclenche une vague d’arrêts maladie

  1. Non mais là… chapeau l’artiste ! 🤣 Créer une boîte fantôme, filer 4 000 € à ses potes pour qu’ils restent chez eux en jogging à mater Netflix pendant que la CPAM aligne les billets ? Faut oser. Je me demande même s’il a pas fait des entretiens d’embauche en visio depuis son canapé, genre : “Tu sais rester allongé sans bouger ? T’as le profil parfait.”

    On devrait lui remettre une médaille en “ingénierie du système D” ou ouvrir une école de la fraude créative. Le gars a trouvé la version française du rêve américain : Gagner sa vie sans rien faire, mais avec des fiches de paie. C’est beau.

    Blague à part, c’est tellement absurde que ça en devient presque poétique. À ce rythme, bientôt on va avoir des arnaques où les salariés fictifs partent en congé maternité pour des enfants imaginaires. Sérieusement, comment on en arrive là sans que personne ne cligne des yeux à la CPAM ?

    Bref, encore une masterclass de l’esprit français : On n’a pas de pétrole, mais on a des idées… pour tricher…

  2. Franchement ? Je ne suis même plus surpris.

    Y’a qu’en France qu’on voit ce genre de fraudes complètement absurdes, et le pire, c’est qu’elles passent souvent sous les radars pendant des mois, voire des années.

    Créer une entreprise fantôme, verser 4 000 € par mois à ses potes, les mettre tous en arrêt maladie, et récupérer l’argent de la CPAM comme si de rien n’était ? C’est du délire, mais c’est surtout le reflet d’un système qui est devenu bien trop facile à contourner.

    Ce qui me sidère, c’est que ce type a pensé à tout : Les contrats, les bulletins de salaire, les cotisations… Il s’est donné du mal pour organiser une arnaque à l’échelle industrielle. Et pendant ce temps, les services de contrôle sont débordés, les médecins n’ont pas toujours les moyens de vérifier, et les vrais travailleurs malades, eux, doivent se battre pour obtenir des indemnisations.

    En fait, c’est ça le plus révoltant : Ce genre d’affaire discrédite tout le monde. On finit par suspecter le moindre arrêt maladie, alors qu’il y a des gens qui galèrent vraiment. Et pendant ce temps, des petits malins se gavent avec l’argent public. Je le redis : Ça, c’est typiquement français. Des combines bien ficelées, une administration dépassée, et une mentalité du « système est bête, autant en profiter ».

  3. Franchement, il fallait vraiment y penser… Créer une entreprise bidon, embaucher ses potes à 4 000 € chacun sans qu’ils travaillent, et faire marcher la CPAM comme ça, c’est incroyable ! Je suis surpris que personne n’ait vu venir cette combine plus tôt. Ça montre que certains ont une imagination débordante pour contourner les règles. Après, c’est triste aussi, parce que c’est l’argent de la sécurité sociale, celui qui devrait aider les vrais malades, qui est volé. Ça fait réfléchir sur les failles du système…

Laisser un commentaire