Élise : « Si Marine Le Pen arrivait au pouvoir et lançait réellement l’expulsion de plus d’un million de locataires étrangers, que deviendraient ces familles du jour au lendemain ? »
Une France sous tension : La priorité nationale au cœur du programme RN
Il est un sujet dont on parle peu dans les dîners en ville, mais qui fait vibrer les salles de meeting du Rassemblement National : La « priorité nationale » dans le logement social.
Dans le programme de Marine Le Pen, cette mesure phare est affichée noir sur blanc : Réserver l’accès aux HLM aux Français, et rendre les logements occupés par des étrangers aux “ayants droit nationaux”.
Le chiffre est glaçant : Entre 620 000 et plus d’un million de logements sociaux actuellement occupés par des étrangers seraient visés, selon les propres estimations du RN, appuyées par des chiffres de l’Insee de 2017.
Que se passerait-il si Marine Le Pen entrait à l’Élysée et mettait ce plan à exécution ? C’est la question que se posent, angoissés, des milliers de familles et que nous avons choisi d’explorer dans cet article.
Le scénario d’un tsunami social
Dans une cité HLM de Saint-Denis, ce matin d’avril, le café fume dans les petites cuisines des tours de béton. Les télévisions tournent en boucle sur la campagne présidentielle.
Un reportage évoque la “priorité nationale” prônée par Marine Le Pen.
Aïcha, 52 ans, née à Alger mais en France depuis 40 ans, lève les yeux : « Ils veulent me mettre dehors ? Mais où irai-je ? Je travaille, je paye mon loyer depuis 19 ans dans cet appartement… »
Comme Aïcha, des centaines de milliers de familles sont concernées par ce projet. Car la proposition de Marine Le Pen repose sur un principe simple : Seuls les Français pourraient prétendre au logement social.
Les ménages étrangers déjà en place devraient, eux, quitter leur logement.
L’article L441-1 du Code de la construction et de l’habitation serait modifié, supprimant l’universalité actuelle de l’accès aux HLM.
Des critères de nationalité viendraient s’y substituer.
Comment ce projet serait-il mis en œuvre ?
Si Marine Le Pen était élue, un texte législatif serait rapidement déposé, probablement sous forme d’ordonnance, pour activer ce dispositif.
La loi fixerait un délai de « purgation« , probablement de 6 à 24 mois, durant lequel les locataires étrangers recevraient une notification d’expulsion.
Les familles touchées n’auraient, selon les juristes, que peu de recours possibles, sauf à démontrer une situation humanitaire exceptionnelle ou une naturalisation récente.
Le gouvernement RN organiserait ensuite un gigantesque chantier de « libération » des logements sociaux :
- Un recensement massif des ménages concernés serait lancé, à partir des fichiers des bailleurs sociaux.
- Les procédures d’expulsion seraient accélérées, avec une mobilisation spécifique des préfectures et des tribunaux.
- Les nouveaux logements libérés seraient prioritairement attribués à des Français, selon un système de quotas régionaux.
Les familles concernées : Profils et témoignages
Les chiffres de l’Insee permettent d’esquisser un portrait des ménages concernés :
- 53% sont des femmes seules avec enfants.
- 68% sont en emploi ou à la retraite.
- Près de 80% résident en France depuis plus de 10 ans.
Fatima, 61 ans, retraitée de la RATP, mère de trois enfants français, résidant en HLM à Pantin depuis 25 ans : « On me dit que je ne suis pas française. Pourtant, j’ai élevé mes enfants ici, je cotise, je vis avec mes voisins français depuis des décennies… »
Abdoulaye, 34 ans, agent de propreté, locataire HLM à Lyon : « J’ai signé un bail en toute légalité. Maintenant, on me parle de me mettre dehors parce que je n’ai pas la bonne carte d’identité ? C’est de l’injustice pure. »
Une mesure juridiquement explosive
Du côté des juristes, les critiques pleuvent.
Le professeur de droit public Jean-Philippe Derosier rappelle : « Cette mesure serait clairement contraire à la Constitution française, à la Convention européenne des droits de l’homme, et à plusieurs principes fondamentaux du droit du logement en France. »
La Ligue des droits de l’Homme estime que ce serait « un apartheid social déguisé« .
Le Défenseur des droits pourrait aussi intervenir pour bloquer juridiquement les expulsions massives.
Mais le RN anticipe ces critiques : Dans son programme, Marine Le Pen annonce vouloir réviser la Constitution pour inscrire explicitement la « priorité nationale« , contournant ainsi les obstacles juridiques actuels.
Un séisme social et économique en vue
Si cette mesure était appliquée, les conséquences seraient colossales :
- Plus d’un million de familles précarisées, certaines risquant de se retrouver à la rue.
- Une explosion des recours juridiques qui engorgeraient les tribunaux pendant des années.
- Des tensions communautaires exacerbées, dans les quartiers populaires et les métropoles.
- Un coût logistique et humain colossal pour les bailleurs sociaux et les collectivités territoriales.
Le monde HLM serait profondément déstabilisé.
Le président de l’Union sociale pour l’habitat (USH) alerte : « Ce serait un cataclysme. Les bailleurs ne sont pas des outils de politique identitaire, ils logent des personnes en fonction de leur situation sociale, pas de leur origine. »
Le débat politique enflammé
Sur les plateaux télé et dans les colonnes de la presse, la proposition de Marine Le Pen divise la classe politique.
Le ministre du Logement dénonce une « pure logique de tri ethnique« .
Jean-Luc Mélenchon parle d’une « épuration sociale à grande échelle« .
De son côté, Marine Le Pen assume : « Les Français doivent être prioritaires dans leur propre pays. Je mènerai ce combat avec détermination. »
Un spectre qui plane sur des millions de foyers
Dans les quartiers populaires, l’angoisse est palpable.
Le spectre d’une expulsion massive plane sur plus d’un million de foyers.
Élise : « Et si demain, dans les HLM, les familles se retrouvaient dehors, valises à la main… quel visage aurait alors notre République ? »
La question reste posée. Le débat ne fait que commencer.