Greta Thunberg, de l’écologie à la propagande pro-palestinienne : pourquoi ses récentes actions divisent de plus en plus.

Greta Thunberg : Quand l’activisme bascule dans la provocation politique

POLITIQUE

Cela devait être un simple coup d’éclat médiatique. Une de ces actions spectaculaires dont Greta Thunberg a désormais le secret. Mais en s’invitant à bord du Madleen, ce voilier affrété par une coalition pro-palestinienne pour forcer le blocus de Gaza, la jeune militante suédoise a franchi une nouvelle étape dans sa dérive militante.

Beaucoup s’interrogent aujourd’hui : Que fait une militante pour le climat sur un bateau destiné à provoquer délibérément les forces israéliennes ? Est-ce vraiment le rôle d’une figure de l’écologie mondiale de se mêler d’un conflit aussi complexe que celui du Proche-Orient ? Ou s’agit-il d’une opération de communication opportuniste visant à entretenir une image médiatique en perte de vitesse ?

Quand l’écologie cède la place à l’idéologie

À ses débuts, Greta Thunberg incarnait l’espoir d’une jeunesse mobilisée pour sauver la planète. Ses interventions percutantes à l’ONU, ses grèves scolaires pour le climat, avaient su fédérer des millions de jeunes autour de la cause environnementale.

Mais depuis quelque temps, la trajectoire de Greta interpelle. De plus en plus présente sur les sujets politiques les plus clivants, elle semble s’éloigner de son combat initial pour embrasser des causes où l’idéologie supplante le pragmatisme.

Sa participation à la flottille pour Gaza en est l’illustration la plus flagrante. En choisissant de s’associer à une opération manifestement destinée à provoquer Israël en pleine mer, elle a sciemment pris part à une action militante aux relents de propagande.

Une instrumentalisation de l’aide humanitaire ?

Certes, l’aide humanitaire à Gaza est un sujet légitime. Mais le mode opératoire choisi par les organisateurs de la flottille était tout sauf neutre. Il s’agissait d’un défi politique lancé à Israël, sous couvert de solidarité.

Le navire Madleen transportait certes des vivres et des médicaments. Mais il était aussi porteur d’un message politique univoque, aligné sur la rhétorique des mouvements pro-palestiniens les plus radicaux. En montant à bord, Greta Thunberg s’est retrouvée, qu’elle le veuille ou non, instrumentalisée par ces réseaux militants.

On est bien loin de la défense désintéressée de l’environnement. Ce genre d’initiative ne fait que renforcer les tensions, sans rien apporter de concret aux populations civiles prises en otage par les factions en place à Gaza.

Une action contre-productive

L’irruption de Greta Thunberg dans le conflit israélo-palestinien n’est pas seulement discutable sur le plan moral. Elle est aussi contre-productive.

En accusant Israël de « kidnapping« , en dénonçant des « violations du droit international » depuis les plateaux parisiens, Greta contribue à polariser encore davantage le débat. Ses propos, simplistes et manichéens, font l’impasse sur la complexité d’un conflit ancien, où les responsabilités sont partagées.

Le gouvernement israélien a, pour sa part, rappelé que le blocus de Gaza vise à empêcher l’acheminement d’armes au Hamas, organisation classée terroriste par l’Union européenne et les États-Unis. Forcer ce blocus par des actions spectaculaires ne fait que compliquer le travail des diplomates et renforcer les discours les plus extrêmes.

Une quête de visibilité ?

Derrière cette radicalisation de son discours, beaucoup voient surtout une stratégie de communication.

Depuis plusieurs mois, la notoriété de Greta Thunberg semblait en déclin. Moins présente sur les scènes internationales du climat, confrontée à des critiques croissantes sur l’efficacité réelle de son action, la militante avait besoin d’un nouveau coup d’éclat.

Quelle meilleure cause que celle de Gaza, à forte charge émotionnelle et médiatique, pour revenir sous les projecteurs ? En s’érigeant en défenseure des Palestiniens, Greta s’assure une visibilité immédiate, tout en renforçant son image de combattante des droits humains.

Mais cette démarche pose question. Peut-on instrumentaliser à ce point des drames humains pour nourrir sa propre légende médiatique ? Où s’arrête l’engagement sincère, où commence le cynisme ?

Une fracture au sein même du mouvement écologiste

L’attitude de Greta Thunberg suscite d’ailleurs un malaise croissant au sein même du mouvement écologiste. Nombre de ses anciens soutiens s’inquiètent de la voir abandonner le terrain du climat pour celui des conflits géopolitiques.

« Elle se disperse, elle brouille son message« , déplore un militant français des Fridays for Future. « À force de vouloir être partout, elle risque de ne plus être nulle part. »

D’autres dénoncent une stratégie qui dessert la cause climatique en la mêlant à des combats où le consensus est impossible.

« L’écologie doit rassembler. En s’engageant de manière aussi partisane sur Gaza, Greta Thunberg fracture notre camp, » juge un responsable associatif allemand.

Une figure de plus en plus clivante

Au final, cette nouvelle action de Greta Thunberg illustre une tendance lourde : Sa transformation en icône militante radicalisée.

Ce virage inquiète au-delà des cercles pro-israéliens. Même parmi les défenseurs sincères des droits des Palestiniens, certains redoutent que cette médiatisation outrancière ne serve pas leur cause, en la réduisant à un spectacle médiatique.

Greta Thunberg semble désormais prisonnière de son personnage : Celui d’une militante sans concession, prête à toutes les provocations pour rester sur le devant de la scène.

Mais à force de brûler les étapes, elle risque aussi de brûler son crédit moral. Et de se couper d’une partie de son public, lassé par ses dérives idéologiques.

Greta Thunberg : L’icône climatique en passe de devenir un symbole de division

En participant au bateau pour Gaza, Greta Thunberg a franchi une ligne rouge. Sous couvert de solidarité, elle a apporté sa caution à une opération politique contestable, qui n’apporte rien de concret aux civils palestiniens et ne fait qu’alimenter les tensions.

L’activisme n’est pas un blanc-seing pour toutes les dérives. En jouant les provocatrices dans un conflit aussi explosif, Greta Thunberg s’éloigne de sa mission première : Celle de porter un message universel en faveur du climat.

Elle prend le risque de se transformer en simple icône contestataire parmi d’autres. Et de perdre, en chemin, ce qui faisait sa force : La crédibilité.

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