Comment est-il possible que François Bayrou, Laurent Fabius et Éric Dupond-Moretti échappent tour à tour aux conséquences judiciaires de leurs actes, tandis que Marine Le Pen se voit interdite de se présenter à la présidentielle de 2027 ?

Loïc. Observateur désabusé mais passionné de politique française, il avait l’habitude d’analyser les rouages du pouvoir en silence. Ce matin du 31 mars 2025, en parcourant les titres des journaux, un frisson lui parcourut l’échine. La nouvelle était tombée : Marine Le Pen est officiellement interdite de se présenter à l’élection présidentielle de 2027.
Pas inéligible pour quelques mois. Pas suspendue sous condition. Non. Interdite. Définitivement, irréversiblement. Alors que les ténors des plateaux télé discouraient avec prudence, Loïc, lui, était frappé par ce que cette nouvelle incarnait : Une illustration brutale d’une justice politique à géométrie variable.
Comment ne pas comparer ? Comment ne pas revoir les visages de François Bayrou, de Laurent Fabius, ou encore d’Éric Dupond-Moretti ? Des hommes que le système avait su protéger. Des hommes dont les fautes, parfois lourdes, avaient été diluées dans des formulations juridiques aussi habiles qu’insidieuses.
François Bayrou : « Relaxé au bénéfice du doute »
Il fut l’un des plus farouches défenseurs de l’éthique en politique. Ironie du sort : Il fut lui-même jugé pour emplois fictifs présumés d’assistants parlementaires européens. Et pourtant, en mars 2024, il fut relaxé, non pas parce que les faits n’étaient pas là, mais au bénéfice du doute.
Une formule presque poétique, permettant d’éteindre une torche sans éteindre le feu qu’elle a allumé dans l’esprit du public. Bayrou retourna dans l’ombre institutionnelle, intact, comme lavé par un brouillard procédural.
Laurent Fabius : « Responsable mais pas coupable »
Il reste, pour beaucoup, le symbole d’un scandale sanitaire majeur : Le sang contaminé, dans les années 80. Le drame causa la mort de centaines de personnes. En 1999, la Cour de justice de la République le déclara « responsable mais pas coupable« .
Ce mantra judiciaire résonne encore dans les esprits comme un slogan funeste de l’impunité. Fabius poursuivit une brillante carrière, aujourd’hui président du Conseil constitutionnel, gardien d’une Constitution qu’il n’a jamais cessé d’interpréter à sa mesure.
Éric Dupond-Moretti : « Coupable mais pas intentionnellement »
Ministre de la Justice, l’ancien ténor du barreau fut poursuivi pour prise illégale d’intérêt. Accusé d’avoir instrumentalisé sa fonction pour régler des comptes personnels, il fut reconnu coupable mais exempté de sanction sévère. Pourquoi ? Car il n’avait, selon la cour, pas agi intentionnellement.
L’ancien avocat en sortit affaibli politiquement, certes, mais toujours en capacité d’exercer, de gouverner, de peser. Une condamnation sans conséquence, une faute sans effet.
Marine Le Pen : « Interdite de se présenter en 2027 »
Et puis, il y a elle.
Marine Le Pen. Trois campagnes présidentielles. Des millions de voix. Une légitimité populaire indéniable, que l’on soutienne ses idées ou non. Et voilà que la justice, cette même justice qui tempère, nuance, module pour les autres, frappe ici avec une violence sans précédent.
En cause : Une série d’affaires judiciaires liées à l’utilisation présumée abusive de fonds européens, à des publications en ligne jugées contraires à la loi, ou encore à des polémiques anciennes réactivées. Peu importe laquelle a conduit à la décision finale. Ce qui frappe, c’est l’intransigeance soudaine du glaive judiciaire.
Loïc se demande : Depuis quand l’intention n’importe plus ? Pourquoi l’une est-elle exclue quand les autres sont disculpés ? Pourquoi tant de souplesse d’un côté, tant de rigidité de l’autre ?
Une justice au service de la stabilité, ou de l’intérêt ?
Certains diront que Marine Le Pen incarne un danger, qu’elle polarise, qu’elle divise. D’autres, comme Loïc, y voient une tentative d’effacer une concurrente gênante du jeu démocratique.
Car la justice n’est pas seulement un outil de régulation. Elle peut devenir un instrument de contrôle, un levier silencieux pour maintenir un ordre établi. Et lorsque les sanctions deviennent politiques, lorsque les critères ne sont plus universels, la démocratie chancelle.
Le peuple privé de choix
En excluant Marine Le Pen de la présidentielle de 2027, ce n’est pas seulement une femme politique que l’on sanctionne, mais des millions de citoyens que l’on prive de leur représentante.
Loïc allume une cigarette, le regard perdu dans les nuages. Il n’a jamais voté pour elle. Mais il croit au droit, au débat, à la possibilité d’alternance. Ce matin, il se sent trahi. Pas par un camp, mais par le système tout entier.
👉 Et vous ? Pensez-vous encore que la justice française traite chaque citoyen, chaque élu, chaque candidat… avec la même équité ?