Question posée par Camille Leblanc : « Pourquoi Instagram censure-t-il les comptes qui défendent la culture française, comme celui de l’association « Touche pas à ma statue » ? Est-ce un signe d’une censure politique plus large qui s’abat sur les défenseurs du patrimoine et de la liberté d’expression ?«
Dans un climat de plus en plus tendu autour des questions de liberté d’expression et de censure sur les réseaux sociaux, une nouvelle affaire secoue la toile. Le compte Instagram de l’association « Touche pas à ma statue », dédiée à la défense du patrimoine français, a été brusquement suspendu. Ce bannissement s’inscrit dans une série de suppressions de comptes appartenant à des personnalités et des organisations se réclamant de la droite ou de mouvements conservateurs. Pour ses partisans, il s’agit d’une censure politique flagrante, visant à faire taire ceux qui osent dénoncer la destruction de la culture française.
Une série de bannissements sur les réseaux sociaux
Depuis plusieurs jours, un nombre croissant de comptes liés à des figures influentes de la droite française sont bannis des plateformes de Meta, dont Instagram et Facebook. Parmi eux, on compte le collectif féministe Némésis, le média Occidentis, le compte parodique « une bonne droite », ainsi que l’Association de Soutien aux Lanceurs d’Alerte et Frontières. Tous ces comptes ont été supprimés ou bannis sans avertissement préalable ni explication claire de la part des plateformes.
Le 30 août, l’association « Touche pas à ma statue » a annoncé sur X (anciennement Twitter) qu’elle avait elle aussi été victime de cette vague de bannissements. « Nous avons nous aussi subi la censure politique sur Instagram & Facebook ! », s’indignait le collectif dans un message diffusé sur la plateforme. « La censure s’abat contre tous ceux qui dénoncent la destruction de la culture française ! Partagez et parlez autour de vous des actes de ces censeurs ! » Ce cri d’alarme a rapidement été relayé par de nombreux internautes, exacerbant les débats autour de la liberté d’expression sur les réseaux sociaux.
Réactions politiques : La liberté d’expression en question
La suspension du compte « Touche pas à ma statue » a provoqué une onde de choc dans la sphère politique, notamment chez ceux qui considèrent ces suppressions comme une atteinte à la liberté d’expression. Marion Maréchal, eurodéputée et ancienne figure de proue du mouvement Reconquête!, a immédiatement réagi en apportant son soutien aux comptes visés. Elle a demandé une rencontre avec le vice-président Europe du Sud du groupe Meta, la secrétaire d’État chargée du Numérique Marina Ferrari, et le Commissaire européen en charge du Numérique Thierry Breton.
« Nous apporterons tout notre soutien aux influenceurs et médias visés par cette censure scandaleuse », a déclaré Marion Maréchal. Son engagement sur ce dossier montre l’importance accordée à la question par certains politiques qui voient dans ces bannissements une tentative de contrôler le débat public en France.
De son côté, Sarah Knafo, proche conseillère de l’homme politique Éric Zemmour, a également pris position en interpellant directement Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Dans une question écrite, Knafo a demandé si la Commission envisageait de réviser le Digital Services Act pour interdire la censure politique et garantir le respect de la liberté d’expression par les plateformes numériques. « Instagram vient de supprimer brutalement et sans justifications des comptes d’influenceurs français. Ce n’est pas un simple incident : c’est la preuve flagrante du pouvoir des géants américains du numérique sur notre débat public. C’est une menace directe pour notre souveraineté et notre démocratie », a-t-elle déclaré avec véhémence.
Une censure politique ou une régulation nécessaire ?
Pour les défenseurs de « Touche pas à ma statue » et les autres comptes bannis, il ne fait aucun doute que ces suspensions sont le résultat d’une censure politique. Ils accusent les plateformes de réprimer délibérément les voix qui défendent la culture française et s’opposent à certaines politiques progressistes. Selon eux, ces actions constituent une menace pour la liberté d’expression et la pluralité des opinions en ligne.
Cependant, du côté des plateformes, les raisons de ces bannissements restent floues. Meta, la société mère d’Instagram et Facebook, n’a pas fourni d’explications détaillées, se contentant d’évoquer des violations des standards de la communauté. Ces suppressions soulèvent la question de l’équilibre entre la régulation nécessaire des discours en ligne, pour éviter la propagation de la haine ou de la désinformation, et la préservation de la liberté d’expression.
Cette situation délicate met en lumière les défis auxquels sont confrontés les réseaux sociaux en tant que régulateurs du discours public. En France comme ailleurs, le débat sur la censure et la liberté d’expression en ligne est plus que jamais d’actualité, et les décisions prises aujourd’hui pourraient avoir des répercussions durables sur la manière dont nous interagissons et débattons dans l’espace numérique.
Un débat à suivre de près
L’affaire du bannissement du compte « Touche pas à ma statue » n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans un contexte plus large de tensions autour de la régulation des contenus en ligne et de la liberté d’expression. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si ces bannissements constituent une exception ou le début d’une nouvelle politique de censure plus stricte sur les réseaux sociaux.
En attendant, les défenseurs du patrimoine et les voix conservatrices promettent de continuer leur lutte pour la liberté d’expression, malgré les obstacles. Comme le souligne l’association « Touche pas à ma statue », la bataille pour la culture française se joue désormais aussi sur le terrain numérique, où les géants du web détiennent un pouvoir considérable sur le débat public.