Séverine : « Et si tout ce qu’on croyait savoir sur le racisme se retournait contre nous ? En entendant Jean-Pascal Zadi nier l’existence du racisme anti-Blancs, Séverine s’interroge : Où commence vraiment la haine, et qui peut se dire victime ? »
Dans les studios feutrés d’un plateau télé parisien…
Lumière tamisée, silence de velours, caméras en veille. Dans une pièce presque trop calme pour ce qui va suivre, Jean-Pascal Zadi s’installe. L’acteur et réalisateur est venu parler de son dernier film, Le Grand Déplacement, une comédie satirique et futuriste sur le vivre-ensemble. Mais très vite, la conversation quitte la sphère artistique pour exploser sur un terrain plus miné : Le racisme anti-Blancs.
Dans une séquence qui deviendra virale en quelques heures, Jean-Pascal Zadi lâche calmement : « Le racisme anti-Blancs n’existe pas. C’est une hérésie. »
Un silence glacé traverse les réseaux sociaux. Et soudain, comme une traînée de poudre, la déclaration embrase les débats.
Une comédie spatiale… au service d’un discours politique
Dans Le Grand Déplacement, sorti en salles en juin 2025, Zadi met en scène une poignée de Français issus de l’immigration, envoyés dans l’espace pour coloniser une planète vierge. Une fable futuriste, entre humour absurde et critique sociale, dans laquelle les personnages tentent de reconstruire une société plus juste… loin des privilèges hérités de la Terre.
Le casting est étoilé : Reda Kateb, Fadily Camara, Lous and the Yakuza, Éric Judor, Déborah Lukumuena, tous réunis dans une capsule symbolique où se rejouent les tensions raciales de la société française. Le film amuse, pique, déstabilise. Et dans sa promo, Zadi entend bien prolonger ce message : Le racisme est un système, pas une équation symétrique.
“C’est une hérésie” : Le mot qui dérange
Interrogé par Valeurs Actuelles, l’acteur ne se défile pas. Il persiste et signe :
« Je ne crois pas au racisme anti-Blancs. C’est une invention pour détourner le regard. Une hérésie intellectuelle. »
Cette affirmation claque comme une gifle dans un débat déjà électrique. Car en France, depuis plusieurs années, l’idée d’un “racisme anti-Blancs” a fait son chemin dans les discours publics. Politiques de droite et d’extrême droite l’évoquent régulièrement. Certains syndicats policiers l’ont même inscrit dans leurs revendications. Et selon un sondage Ifop de 2020, 52% des Français estimaient que ce type de racisme était “réel”.
Mais pour Jean-Pascal Zadi, cette perception est biaisée. Il n’évoque pas des faits isolés, mais un système d’oppression qui, selon lui, ne peut pas s’exercer à l’encontre de la majorité dominante.
Un point de vue partagé par de nombreux sociologues
Dans les milieux universitaires, la position de Zadi fait écho à une définition précise du racisme : Celle d’un système structurel, appuyé sur l’histoire coloniale, l’économie, le droit, et l’accès au pouvoir. À ce titre, des sociologues comme Éric Fassin, Pap Ndiaye ou Magali Bessone expliquent que le racisme anti-Blancs ne peut exister qu’à l’échelle individuelle, sous forme d’insultes ou de rejets, mais pas comme un mécanisme d’exclusion institutionnelle.
Or, c’est précisément là que se situe la frontière entre un préjugé et un racisme systémique.
Et Zadi de conclure :
« Ce qu’on appelle racisme anti-Blancs, ce sont des réactions, parfois violentes ou stupides, mais jamais institutionnalisées. »
Une phrase, des réactions en cascade
En quelques heures, les réactions affluent. Sur X (ex-Twitter), la droite s’indigne, les éditorialistes s’enflamment, les internautes s’écharpent. Certains accusent Zadi d’aveuglement, d’autres saluent son courage. L’actrice Déborah Lukumuena prend sa défense :
« Il ne dit pas que les Blancs ne peuvent pas être insultés. Il dit que le système ne les opprime pas. C’est très différent. »
Dans les commentaires, une question revient souvent : Pourquoi nier une forme de racisme perçue par tant de gens ?
Séverine, 42 ans, et la gifle du doute
Dans son salon à Toulouse, Séverine regarde l’interview sur son smartphone. Elle se sent heurtée. Elle se souvient d’avoir été agressée verbalement dans un métro bondé. Elle se rappelle cette fois où on l’a appelée “sale Blanche” dans un quartier où elle était minoritaire.
Et pourtant, au fond d’elle, une autre question surgit : Est-ce que cela fait de moi une victime de racisme ? Ou juste d’une insulte raciale ? La nuance est fine, mais déterminante.
Une réflexion sur l’égalité, pas sur la revanche
Jean-Pascal Zadi n’a jamais prétendu être un expert en sociologie. Mais ses films, ses interviews, ses choix artistiques, traduisent une volonté constante : Mettre la France face à ses contradictions.
Avec Le Grand Déplacement, il interroge l’universalisme, l’intégration, la mémoire coloniale. Sa déclaration choc sur le racisme anti-Blancs s’inscrit dans cette logique : Bousculer, secouer, inviter à penser autrement.
Une déclaration, un miroir
En affirmant que le racisme anti-Blancs n’existe pas, Jean-Pascal Zadi n’annule pas les souffrances individuelles, mais il renverse le regard. Il rappelle que le racisme ne se mesure pas seulement à l’insulte, mais à la domination invisible.
Son propos ne cherche pas à opposer les douleurs, mais à rétablir un équilibre conceptuel, trop souvent confisqué par la confusion.
Et s’il avait raison ?
Et si, derrière cette phrase brutale, se cachait une vérité inconfortable, mais nécessaire ?