Qu’est-ce qui pousse Jordan Bardella, Président du Rassemblement National, à affirmer publiquement qu’il n’est pas d’extrême droite, et quelles sont les réactions face à cette déclaration ?
Le président du Rassemblement National, Jordan Bardella, a récemment publié un ouvrage intitulé « Ce que je cherche« , un récit personnel de 320 pages mêlant campagne politique, souvenirs d’enfance, et vision pour l’avenir. Le livre, publié chez Fayard le 9 novembre, fait l’objet d’une large promotion, notamment au sein des médias du groupe Bolloré.
Dans cet ouvrage et lors de son entretien au JDD, Jordan Bardella, figure emblématique du RN, s’est efforcé de se dissocier de l’étiquette « extrême droite« . Cette déclaration, reprise à maintes reprises par les médias, a suscité un débat intense, notamment dans l’émission Les Grandes Gueules le 11 novembre.
Un livre pour se redéfinir politiquement
Dès les premières pages, Bardella marque son intention de présenter une facette plus personnelle et humaine, loin des clichés souvent associés au RN. « Ce livre n’est ni un essai, ni un programme : Il est le reflet de mon existence », confie-t-il. Avec cette démarche, Bardella entend incarner un modèle politique qui s’inspire de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, unifiant à la fois les classes populaires et une bourgeoisie conservatrice.
La question de l’appartenance politique
Malgré son affirmation, le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative française, persiste à classer le RN dans le bloc « extrême droite ». Cette décision est en accord avec une circulaire du Ministère de l’Intérieur, qui attache cette étiquette politique aux fins de lisibilité pour les citoyens.
Les avis des analystes et du grand public
Cette position suscite des réactions variées. Certains auditeurs, comme Alexandre, dénoncent la « stigmatisation » des patriotes. « Ce qui me gonfle, c’est qu’on colle aux patriotes une étiquette de fascistes, » dit-il, en ajoutant que l’objectif du RN reste avant tout de protéger les Français.
Antoine Diers et Bruno Poncet, intervenants au sein des Grandes Gueules, ont également partagé leurs perspectives. Diers affirme que Jordan Bardella se veut patriote plus qu’extrémiste, alors que Poncet rappelle le rattachement officiel du RN au bloc extrême droite, selon le Conseil d’État.
La stratégie de Jordan Bardella : Vers une « union des droites » ?
Jordan Bardella emprunte une approche proche de celle d’Éric Zemmour en prônant une « union des droites« . Son slogan « Notre désir ardent de demeurer la France« reflète cette ambition de fusionner les valeurs de différents courants de la droite française.
Un positionnement stratégique : Jordan Bardella veut dépasser le clivage de l’extrême droite
« Je ne suis pas d’extrême droite, je ne l’ai jamais été et ne le serai jamais », assure Jordan Bardella. Ce positionnement, à la fois stratégique et audacieux, s’inscrit dans une volonté d’attirer de nouveaux électeurs, dépassant ainsi le clivage traditionnel.
