Jours barbares, autobiographie d’un surfeur nomade

Récit en hommage à l’océan, on y découvre, plus qu’une passion, un véritable art de vivre. Entre amour et haine, l’auteur fait part ici d’une réelle addiction pour le surf. Influencé par le courant beatnik, une certaine insouciance et désinvolture rendent ce roman passionnant, voire même surprenant. D’ailleurs, sans y chercher gloire ou reconnaissance, certaines vagues découvertes lors de ce voyage font aujourd’hui encore rêver les surfeurs du monde entier.
L’auteur
William Finnegan, né à New York en 1952, est un journaliste d’investigation reconnu aux États-Unis. En parallèle de sa vie professionnelle, il vit une passion débordante dont il ne parle cependant pas, le surf. À l’orée de la retraite, il décide de dévoiler son amour pour l’océan et rédige son autobiographie. Pour Barbarian Days : A Surfing Life, publié en 2015 aux Éditions Penguin Group, il reçoit le prestigieux prix Pulitzer. Salué par ses pairs et accueilli avec beaucoup d’intérêt dans le milieu du surf, William Finnegan est aujourd’hui reconnu comme une légende vivante de la discipline.
Des plages américaines à la découverte des océans
La famille Finnegan déménage à Hawaï au début des années 1960. C’est à ce moment-là que William découvre le surf. Grâce à son engagement sans failles, il se fait vite accepter par la scène locale du surf. De retour quelques années plus tard sur le continent, plus rien ne peut désormais le tenir éloigné des remous de l’océan. Arrivé à l’âge adulte, il décide donc de prendre ses quelques économies et de retourner à Hawaï pour y vivre sa passion.
L’océan Pacifique
Après quelques années passées sur les plages d’Hawaï, William a besoin d’aventure. Il décide donc d’embarquer à bord d’un bateau en direction de l’Ouest. Il passera d’abord aux îles Samoa avant de s’installer pour plusieurs années aux Fidji. Suivant son instinct, il découvrira la mythique vague de Cloudbreak. Pendant des mois, il pourra y surfer seul ou en compagnie de quelques amis soigneusement sélectionnés. Toujours en quête d’aventure, il décide cependant de continuer son voyage. Arrivé en Australie, il rencontre une importante communauté de surfeurs et des vagues bien trop peuplées à son goût. Son périple prend alors la direction de l’Indonésie.
L’océan Indien
Débarqué à Bali, il profite tout d’abord des gauches incroyables du Bukit, comme Uluwatu ou Impossible, aujourd’hui extrêmement populaires. Il part ensuite à la découverte de l’île de Java et partagera des sessions mémorables dans la baie de Gradjagan avec, entre autres, le légendaire Gerry Lopez. La notoriété grandissante de l’Indonésie pousse à nouveau William à continuer son aventure. En passant par le Sri Lanka, les Maldives et la Réunion, il surfe des mois durant des vagues comme Pastapoint ou Saint Leu, alors inconnues.
L’océan Atlantique
Arrivé en Afrique, William passera plus de 10 ans proche de la légendaire droite de Jeffrey’s Bay. En plus de vivre sa passion pour le surf et l’océan, il part en guerre contre l’apartheid. Soucieux de la cause des plus démunis, il s’engage politiquement dans des articles publiés à l’international. Il retournera d’ailleurs à plusieurs reprises aux États-Unis pour y promouvoir sa cause et obtenir du soutien dans sa lutte face à la ségrégation. Ce sera l’amour qui le ramènera définitivement sur le continent américain où il y vit aujourd’hui encore avec sa compagne.
Retraite (presque) sédentaire
De retour à une vie plus posée, William n’en a cependant pas fini avec sa passion infinie pour l’océan. Même s’il retourne fréquemment aux Fidji ou aux Maldives dans des lieux désormais surpeuplés, sa quête frénétique ne s’est pas arrêtée pour autant. À plus de 60 ans, il préfère aujourd’hui passer les longs mois d’hiver sur l’île portugaise de Madère, au large du Maroc. Il y apprécie tout particulièrement la puissance de la vague de Jardim do Mar, réservée aux experts les plus engagés.
Par Bruno Fontanet
brunofontanet@gmail.com
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