Nathalie : « Comment peut-on siéger à l’Assemblée Nationale et refuser de dire que le Hamas est un groupe terroriste ? »
Karima Khatim, le silence qui dérange : Quand une députée LFI refuse de qualifier le Hamas de groupe terroriste en direct sur CNEWS
Ce jeudi-là, sur le plateau tendu de CNEWS, l’air semblait chargé d’électricité. Face aux caméras braquées sur elle, Karima Khatim, élue de La France Insoumise, savait qu’elle n’aurait droit à aucune erreur. À sa droite, Gilbert Collard, figure polémique de la droite souverainiste, l’attendait au tournant. Le sujet du jour : La nature du Hamas, organisation palestinienne accusée d’actes de terreur par de nombreux pays occidentaux.
La séquence aurait pu passer inaperçue, comme tant d’autres joutes médiatiques. Mais ce jour-là, une phrase est venue marquer un tournant :
« Je ne suis pas à la tête de l’ONU. »
Une déclaration simple, sèche, mais lourde de sens. Une esquive pour les uns, un refus de soumission à une vision unilatérale pour les autres.
Une posture insoumise jusqu’au bout
Karima Khatim n’en est pas à sa première polémique. Militante issue du terrain, conseillère municipale, puis députée, elle incarne une frange radicale et fière de l’être au sein de LFI. Face à la question pressante de Collard – « Est-ce que le Hamas est un groupe terroriste ? » – elle botte en touche avec une sérénité presque déconcertante.
Pas de condamnation nette. Pas de qualificatif. Juste une phrase :
« Ce n’est pas à moi de décider, ce n’est pas mon rôle. Je ne suis pas à la tête de l’ONU. »
Cette réponse, loin d’éteindre le feu, l’attise. Les réseaux sociaux s’enflamment. Les plateaux télé débriefent. Les éditorialistes dénoncent. Et le public s’interroge.
Le poids des mots
Derrière cette phrase, tout un monde. Dans le langage diplomatique, « groupe terroriste » n’est pas un mot jeté à la légère. Il emporte des conséquences judiciaires, économiques, diplomatiques. Le Hamas, pour rappel, est désigné comme organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne, Israël, le Canada, le Japon et l’Australie. Mais pas par tous les pays. La Russie ou la Chine, par exemple, ne le classent pas ainsi. Et à l’ONU, aucune unanimité n’existe sur la question.
C’est là que s’appuie Karima Khatim : Dans un entre-deux inconfortable, mais assumé. Elle refuse de se faire juge. Pour elle, la réponse ne doit pas venir d’un député, mais d’une instance supranationale.
Un silence qui clive
Pour ses détracteurs, ce positionnement est insupportable. Il est lu comme une complaisance, voire une complicité idéologique avec une organisation qui revendique des attentats meurtriers, qui instrumentalise les civils de Gaza et rejette l’existence d’Israël. Pour d’autres, il est perçu comme un acte de courage politique, une volonté de refuser l’alignement automatique sur la doxa occidentale, une manière de rappeler que la politique internationale ne se résume pas à des slogans.
En creux, c’est aussi le discours de LFI tout entier qui est remis en question. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon est régulièrement accusé de flirter avec l’ambiguïté lorsqu’il s’agit du conflit israélo-palestinien. Le soutien aux populations palestiniennes ne devrait jamais justifier un aveuglement face aux méthodes du Hamas, affirment certains. D’autres rétorquent que c’est justement en refusant les catégorisations faciles que l’on parvient à penser la complexité du monde.
La rhétorique de la diplomatie
En évoquant l’ONU, Karima Khatim s’inscrit dans une rhétorique bien connue : Celle qui consiste à s’abriter derrière les grandes institutions pour éviter de se mouiller personnellement. Mais cette stratégie fonctionne-t-elle en temps de guerre, alors que les images d’horreur circulent en boucle, que les civils paient le prix du conflit, que les prises d’otages et les représailles se multiplient ?
Sa réponse, si elle est juridiquement prudente, est moralement questionnée. La députée semble vouloir rester dans un espace neutre, une sorte de no man’s land éthique où les mots sont des pièges et les définitions, des armes à double tranchant.
Le piège médiatique
Face à Gilbert Collard, rompu à l’exercice de la provocation, Karima Khatim aurait pu s’emporter, perdre le contrôle. Au contraire, elle reste droite, fixe l’objectif et répète, presque mécaniquement, que ce n’est pas à elle de dire si le Hamas est ou non terroriste. Ce refus de jouer le jeu médiatique habituel la rend à la fois inaccessible et inquiétante pour certains. Elle ne donne pas le « buzz » attendu, mais elle offre autre chose : Un malaise…
Et ce malaise, dans une époque de certitudes bruyantes, vaut parfois plus qu’un long discours.
Une députée sous surveillance
Depuis cette séquence, Karima Khatim est scrutée de toutes parts. Certains au sein de son propre camp jugent son positionnement trop flou. D’autres la félicitent pour sa rigueur dialectique. Dans tous les cas, elle est désormais associée à une image : Celle de l’élue qui refuse de trancher, même sur ce qui semble l’évidence à une majorité de Français.
À l’heure où la politique se joue autant sur les plateaux télé que dans les hémicycles, cette posture fait d’elle un personnage à part. Solitaire, insoumise jusqu’au bout, mais aussi peut-être piégée par son propre refus de qualifier l’horreur.
Quand le silence devient une prise de position politique à part entière
Karima Khatim n’a pas dit « non ». Elle n’a pas dit « oui ». Elle a dit « Ce n’est pas à moi de décider ». Et dans cette phrase, tout est contenu : La prudence, la stratégie, le calcul, mais aussi peut-être la peur de l’erreur, la volonté d’être perçue comme une voix mesurée dans un monde hystérisé.
Mais face à des actes de violence extrême, le silence peut-il encore être un refuge ?
Je suis resté sidéré devant ma télé.
On est en France, en 2025, et une députée de la République, qui siège à l’Assemblée Nationale, refuse de dire clairement que le Hamas est une organisation terroriste.
Mais dans quel monde vit-on ?
Ce groupe a commis des atrocités innommables, des assassinats de civils, des tirs de roquettes sur des zones habitées, des prises d’otages.
Il faut appeler un chat un chat. On ne peut pas jouer avec les mots quand des innocents sont massacrés. C’est une insulte aux victimes.
En entendant Karima Khatim dire “Je ne suis pas à la tête de l’ONU”, j’ai eu honte. Honte pour notre pays, honte que de tels discours soient prononcés sur un plateau national sans contradiction ferme.
À ce niveau de responsabilité, on ne peut pas se cacher derrière des circonvolutions diplomatiques.
Le terrorisme, c’est le terrorisme, point !