L’annonce d’une plaque commémorative pour Nahel par le maire de Nanterre déclenche un tollé, à un an du procès du policier impliqué.

Le Maire de Nanterre propose d’installer une plaque commémorative en hommage à Nahel

SOCIETE

Nahel : La plaque commémorative du maire de Nanterre provoque une vive controverse nationale

Nanterre, juin 2025. Le soleil d’été peine à percer les nuages bas qui surplombent la place Nelson-Mandela, en plein cœur du quartier Pablo-Picasso. Là où la douleur a laissé des traces invisibles, là où le nom de Nahel résonne encore entre les tours et les trottoirs. Deux ans après la mort tragique de l’adolescent de 17 ans, tué par un tir policier lors d’un refus d’obtempérer, la mairie de Nanterre, désormais dirigée par Raphaël Adam, a décidé de poser une plaque commémorative. Un geste hautement symbolique qui, en l’espace de quelques heures, a rallumé la mèche d’une tension toujours vive.

Un maire sous le feu des projecteurs

Élu maire de Nanterre en 2024, Raphaël Adam a voulu frapper fort. « Nous ne devons pas oublier », a-t-il déclaré devant une foule silencieuse réunie lors de la cérémonie d’annonce. Pour lui, il s’agit d’un acte de mémoire, un devoir envers une famille endeuillée, un quartier traumatisé, et un pays bousculé. « Nahel est devenu, malgré lui, un symbole. Nous ne pouvons plus détourner le regard. »

Cette plaque, qui doit être posée précisément à l’endroit où l’adolescent a été mortellement atteint par un tir de policier, se veut sobre mais puissante. Elle portera la mention suivante :

« À la mémoire de Nahel M., mort ici le 27 juin 2023. Pour que justice et vérité triomphent. »

Plaque Hommage Nahel Nanterre

Un geste salué par certains, rejeté par d’autres

Du côté des proches de Nahel, notamment de sa mère, l’émotion est vive. « C’est une reconnaissance, enfin. Mon fils n’est pas mort pour rien », a-t-elle soufflé, les larmes aux yeux. Assa Traoré, militante contre les violences policières, était également présente. « Ce genre d’initiative doit se multiplier. La mémoire est un acte politique. »

Mais très vite, la contre-offensive s’est organisée. Le syndicat de police CFTC, par la voix de son porte-parole Axel Ronde, a dénoncé une « condamnation publique avant procès ». Sur Europe 1, il s’est indigné :

« On condamne déjà mon collègue alors que la justice n’est pas passée. Cette plaque, c’est une gifle à la présomption d’innocence. »

Une fracture nationale encore ouverte

La mort de Nahel, survenue en pleine journée lors d’un banal contrôle routier, avait déclenché en 2023 une vague d’émeutes sans précédent dans tout le pays. Pendant plusieurs jours, les quartiers populaires s’embrasèrent. Commerces incendiés, commissariats attaqués, transports suspendus. Nanterre, épicentre de la tempête, en garde encore les stigmates.

Deux ans plus tard, le calme est revenu, mais la tension, elle, n’a jamais vraiment disparu. Le procès du policier auteur du tir mortel n’a pas encore eu lieu. L’homme a été renvoyé en cour d’assises en juin 2025, mais il continue de clamer sa légitime défense. Les juges, eux, devront trancher. En attendant, une partie de l’opinion publique estime que la plaque vient perturber l’équilibre fragile de cette justice en attente.

Symbole de paix ou déni de justice ?

Pour certains habitants du quartier Pablo-Picasso, la plaque n’est pas une provocation, mais une balise dans l’histoire de leur vie collective. Une habitante témoigne :

« Tous les jours je passe par ici. Je repense à cette nuit-là, aux cris, aux fumées. Si cette plaque peut apaiser les esprits, alors elle a sa place. »

Mais pour d’autres, notamment des riverains plus âgés ou des commerçants ayant souffert des émeutes, la mémoire de Nahel est trop chargée politiquement pour faire l’objet d’un hommage public.

« Pourquoi honorer quelqu’un qui a refusé d’obtempérer ? », s’indigne un gérant de kiosque, dont le rideau de fer porte encore les impacts des échauffourées de 2023.

Un débat qui dépasse Nanterre

Le geste du maire Raphaël Adam relance un débat national : Comment commémorer sans juger ? Peut-on honorer la mémoire d’un mort sans émettre un jugement sur les vivants impliqués dans sa disparition ? La société française, déjà fracturée par les débats sur les violences policières, la justice, et la place des jeunes issus de l’immigration, se retrouve une fois de plus face à un miroir inconfortable.

La mémoire comme point d’interrogation

En décidant de poser une plaque pour Nahel, le maire de Nanterre a choisi de graver dans la pierre ce que d’autres auraient préféré laisser au silence. Une décision qui divise, qui bouscule, mais qui pose une question essentielle à notre démocratie : Comment écrit-on l’histoire d’un drame encore en cours de jugement ?

10 thoughts on “Le Maire de Nanterre propose d’installer une plaque commémorative en hommage à Nahel

  1. Je comprends l’envie de rendre hommage, mais ça me semble précipité. Le policier a droit à un procès équitable. Une plaque maintenant, c’est comme un verdict anticipé et ça ne me semble pas juste. Il faut attendre le résultat de l’enquête.

  2. C’est une aberration juridique ! 😤

    Une telle commémoration avant que la justice n’ait statué est une violation flagrante de la présomption d’innocence. C’est une erreur grave qui ternit l’image de notre État de droit. 😱😱😱

  3. Ah, la politique qui s’emballe avant la justice, encore ! 🙄

    Plaque pour Nahel, super. Mais le flic est toujours présumé innocent, non ?

    On se moque de qui sérieusement ?

    La France, le pays du droit… ou des coups de com ?

  4. Choqué ! 😡

    Comment peut-on installer une plaque alors qu’il n’y a pas eu de jugement ? C’est une insulte à la présomption d’innocence !

    👉 Laissez la justice faire son boulot avant de faire de la récup politique.

  5. Encore une fois, la politique qui s’emballe avant la justice.

    👉 Plaque pour Nahel ?

    Super, mais le flic est toujours en attente de jugement, non ? On se moque de qui ?

    La France, pays des droits de l’homme, mais seulement quand ça arrange.

  6. Je comprends l’envie de rendre hommage, mais on ne peut pas brûler les étapes. Le policier a droit à un procès juste, comme tout le monde. Une plaque maintenant, c’est comme un verdict anticipé. C’est pas ça, la justice que je veux pour mon pays.

  7. Franchement, poser une plaque maintenant ? Je m’interroge. Mes enfants voient bien que le procès n’a pas eu lieu. C’est quoi le message qu’on leur envoie sur le respect des lois et des institutions ? On doit attendre le verdict pour ces choses-là.

  8. Je suis perplexe face à cette décision de la plaque pour Nahel. La présomption d’innocence est une pierre angulaire de notre droit. Agir avant un jugement, c’est miner la crédibilité de la justice. On ne peut pas sacrifier nos principes pour l’émotion.

  9. Je dois avouer que j’ai été pris de court, vraiment surpris, en apprenant la décision du maire de Nanterre d’installer une plaque commémorative en hommage à Nahel. Quand j’ai lu l’information, j’ai d’abord relu le titre plusieurs fois pour être sûr de bien comprendre. Est-ce que j’avais manqué quelque chose ?

    Mon étonnement vient du fait que l’affaire est encore en cours de justice. Le policier impliqué, comme toute personne dans notre système judiciaire, bénéficie encore de la présomption d’innocence. C’est un principe fondamental, un pilier de notre État de droit. Le fait qu’une collectivité locale décide de poser une plaque, qui plus est avec la mention qu’elle contribuerait à obtenir « justice pour Nahel », me semble… prématuré. Voire carrément déplacé.

    Comment pouvons-nous, en tant que citoyens, accepter qu’une telle démarche soit entreprise alors qu’aucun jugement n’a été rendu ? Cela donne l’impression que la décision est déjà prise, que les rôles sont déjà définis avant même que la justice n’ait pu se prononcer en toute impartialité. Cela risque de peser sur le processus judiciaire, d’influencer l’opinion publique et, peut-être même, de compliquer la tâche des juges qui devront statuer sur cette affaire sensible.

    Je suis surpris de voir comment, dans ce genre de situation, on peut parfois passer outre les principes qui sont censés nous garantir une justice équitable. Je pensais que, dans un pays comme la France, nous attendions les conclusions des enquêtes et les décisions des tribunaux avant de prendre des initiatives de cette nature. C’est une question de respect envers la justice elle-même, envers le prévenu et, finalement, envers la mémoire de la victime, qui mérite que la vérité soit établie de manière irréprochable.

    Cette annonce me laisse perplexe et me pousse à me demander si, parfois, l’émotion ne prend pas le pas sur la raison et sur le respect des institutions.

  10. Je suis sincèrement choqué par l’annonce du maire de Nanterre concernant l’installation d’une plaque commémorative en hommage à Nahel. Je comprends l’émotion et le désir de rendre hommage, mais nous ne pouvons pas ignorer le fait que l’affaire est toujours en cours de justice.

    Le policier impliqué dans la mort de Nahel bénéficie encore de la présomption d’innocence, un principe fondamental de notre droit. Affirmer publiquement que cette plaque contribuera à obtenir « justice pour Nahel » avant même qu’un verdict ne soit rendu me semble précipité et potentiellement préjudiciable à la sérénité des débats judiciaires.

    Comment pouvons-nous ériger une telle plaque alors que la justice n’a pas encore statué sur les responsabilités ? Cela risque de donner l’impression que la culpabilité est déjà établie, avant même que les faits n’aient été pleinement examinés par un tribunal. Respecter la mémoire de Nahel, c’est aussi respecter le processus judiciaire. Il est crucial de laisser la justice faire son travail, sereinement et sans pression extérieure, pour garantir un procès équitable pour toutes les parties concernées.

    Ce n’est pas le moment pour ce genre d’initiative. Attendons la décision de la justice, et ensuite, nous pourrons agir en toute connaissance de cause et avec le respect dû à toutes les parties.

Laisser un commentaire