Margaux : « Je loue un appartement meublé sur Airbnb depuis plusieurs années. Avec les nouvelles réglementations prévues pour 2025, vais-je devoir modifier mes pratiques ou payer plus d’impôts ? Quels sont les changements majeurs à prévoir pour les propriétaires comme moi ? »
Depuis plusieurs années, les locations meublées touristiques, souvent associées au leader du marché Airbnb, se sont multipliées, modifiant l’équilibre du marché locatif. Face à leurs effets sur l’offre de logements, une nouvelle loi, qui entre en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2025, vise à encadrer davantage cette pratique. Voici ce que les propriétaires doivent savoir.
Des restrictions accrues pour limiter les abus
À compter de 2025, les propriétaires ne seront plus totalement libres de louer leurs biens comme bon leur semble. Désormais, les Mairies pourront limiter la durée de location d’un bien meublé touristique à 90 jours par an.
L’objectif ? Préserver une offre locative accessible, notamment pour les étudiants ou les travailleurs locaux, dans les périodes hors vacances.
Autre nouveauté majeure : Les règlements de copropriété pourront interdire explicitement la location de logements à des fins touristiques, même si cette pratique est occasionnelle. Ces dispositions devraient limiter les tensions entre copropriétaires et renforcer le contrôle des usages.
Un logement énergétiquement performant obligatoire
Depuis 2023, les logements classés comme « passoires thermiques » sont progressivement exclus du marché locatif classique. En 2025, cette contrainte s’étendra aux meublés touristiques. Ainsi, un logement avec un DPE inférieur à E ne pourra plus être proposé à la location via Airbnb ou d’autres plateformes. Ce seuil passera à D en 2034, renforçant encore les exigences en matière de performance énergétique.
Cette mesure s’inscrit dans la volonté de l’État d’améliorer l’efficacité énergétique des logements tout en réduisant leur impact environnemental. Pour les propriétaires, cela signifie que des travaux de rénovation pourraient être nécessaires avant de continuer leur activité locative.
Un système de déclaration obligatoire pour plus de transparence
Dès janvier 2025, chaque mise en location d’un meublé touristique devra être déclarée via une plateforme nationale de téléservice. Ce dispositif vise à repérer les propriétaires qui exercent cette activité de manière intensive ou abusive. Les propriétaires devront également prouver qu’ils louent leur résidence principale ou justifier leur statut de loueur.
Cette déclaration permettra d’harmoniser les règles, certaines communes ayant déjà instauré des obligations similaires ces dernières années.
Une fiscalité moins avantageuse pour les revenus locatifs
La fiscalité des meublés touristiques sera également revue à la baisse. Les propriétaires bénéficiaient jusqu’ici d’un abattement forfaitaire de 71% pour les meublés de tourisme classés et de 50% pour les non-classés. Dès 2025, ces taux passeront respectivement à 50% et 30%.
Ce changement encourage les propriétaires à faire classer leur logement, une démarche qui, bien que facultative, offre plusieurs avantages. En plus d’une fiscalité plus favorable, le classement garantit un certain niveau de confort et de qualité, valorisant ainsi le bien sur le marché.
Quels impacts pour les propriétaires ?
Ces nouvelles mesures visent à freiner la spéculation immobilière et à rétablir un équilibre entre locations touristiques et logements longue durée. Les propriétaires devront adapter leurs pratiques, qu’il s’agisse de respecter des quotas de location, d’améliorer la performance énergétique de leur bien ou encore de déclarer leurs activités de manière plus rigoureuse.
En revanche, le classement des meublés touristiques devient un outil stratégique. En améliorant la qualité de leur offre, les propriétaires pourront non seulement se conformer aux nouvelles exigences, mais aussi bénéficier d’avantages fiscaux et d’une meilleure attractivité sur le marché.
En conclusion, ces changements, bien qu’imposant des contraintes, offrent une opportunité de professionnaliser le secteur tout en préservant l’équilibre du marché immobilier. Pour les propriétaires de meublés touristiques, 2025 sera une année charnière, synonyme de défis, mais aussi de nouvelles opportunités.