Mélenchon et Assad

Mélenchon et la mémoire sélective : Quand il implorait Macron « d’aider » Bachar al-Assad… et aujourd’hui, il célèbre sa chute !

POLITIQUE
Mélenchon soutien Bachar al-Assad

La politique est souvent comparée à un jeu d’échecs où chaque coup est calculé. Pourtant, certains mouvements peuvent paraître incohérents, voire contradictoires, pour les observateurs attentifs. Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France Insoumise (LFI), est aujourd’hui au cœur d’une polémique autour de ses prises de position concernant la Syrie et son ancien Président, Bachar al-Assad.

Dans un contexte géopolitique complexe, où les alliances évoluent rapidement, la contradiction de Mélenchon sur ce dossier interpelle. Revenons sur les faits.

Un soutien passé assumé à Bachar al-Assad

👉 En octobre 2019, au cœur d’une offensive turque visant les territoires kurdes du nord de la Syrie, Jean-Luc Mélenchon s’était fait le défenseur de l’armée syrienne, alors fidèle à Bachar al-Assad. Dans un tweet devenu célèbre, il exhortait Emmanuel Macron à soutenir les forces syriennes face à ce qu’il qualifiait d’invasion de l’armée d’Erdogan et de leur supplétif djihadistes.

Cette déclaration s’inscrivait dans une logique de souveraineté nationale, un principe cher au leader de LFI. Pour Mélenchon, défendre Assad dans ce contexte revenait à protéger un État souverain contre des attaques extérieures.

En 2016, dans une interview accordée à France 2, il avait également soutenu l’intervention militaire russe en Syrie, arguant que Vladimir Poutine « allait régler le problème de Daech ». Cette position, bien que controversée, reflétait une vision stratégique centrée sur la lutte contre le terrorisme et le respect des frontières nationales.

Un revirement spectaculaire en 2024

Cinq ans plus tard, les déclarations de Jean-Luc Mélenchon prennent un tout autre ton. La chute du régime syrien, après une offensive fulgurante des insurgés, est saluée par les chancelleries occidentales et, contre toute attente, par Mélenchon lui-même.

👉 Sur X (anciennement Twitter), le leader de LFI déclare : « Je me réjouis à 100% de la chute du régime d’al-Assad en Syrie. Je me méfie à 100% des nouveaux maîtres du pays. J’espère à 100% que des élections libres sous contrôle international redonnent aux Syriens leur pouvoir démocratique. »

Ce revirement surprend, surtout lorsque l’on se remémore ses appels à soutenir Assad et son approbation du soutien militaire russe à Damas. Pour beaucoup, cette volte-face est difficile à expliquer sans y voir une forme d’opportunisme politique.

Une mémoire sélective dénoncée par ses adversaires

Les contradictions de Mélenchon n’ont pas manqué de susciter des réactions. Nathalie Loiseau, eurodéputée centriste et ancienne ministre, a rapidement souligné l’incohérence entre ses propos passés et présents.

Elle a rappelé, dans un post cinglant, les déclarations de Mélenchon en faveur du régime syrien, dénonçant une « mémoire sélective » et un « opportunisme flagrant ».

Cette critique reflète un malaise plus large : Comment un leader politique peut-il passer d’un soutien affiché à une célébration de la chute de celui qu’il défendait quelques années plus tôt ?

Le contexte syrien : Entre guerre et incertitudes

La Syrie, ravagée par plus de treize années de guerre civile, est aujourd’hui dans une phase de transition délicate. Si la chute d’Assad est perçue comme une victoire par certains, elle soulève également des inquiétudes. Les nouveaux maîtres du pays, composés en partie de factions djihadistes, ne rassurent pas sur leur capacité à instaurer une démocratie stable.

La Turquie, acteur clé dans la région, joue un rôle de médiateur, appelant à une transition en douceur. Mais l’avenir du pays reste incertain, entre espoirs démocratiques et risques d’instabilité prolongée.

Une leçon politique

L’affaire Mélenchon et la Syrie met en lumière les défis de la politique étrangère et les contradictions qui peuvent en découler. Pour Jean-Luc Mélenchon, ce revirement pourrait entacher son image, alimentant les critiques sur son manque de cohérence.

Si la politique est l’art du possible, elle exige aussi une certaine fidélité à ses convictions. Pour les citoyens, ces contradictions rappellent l’importance d’un débat démocratique éclairé et de la vigilance face aux discours fluctuants.

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