Marine Le Pen procès

Le procès des assistants d’eurodéputés RN : Pourquoi les électeurs s’en foutent ?

POLITIQUE

Amélie, une électrice intriguée, se promène un matin ensoleillé à travers les ruelles calmes de Saint-André-de-Cubzac. Depuis quelques jours, elle ne peut s’empêcher de penser à cette affaire qui secoue le paysage politique français : Le procès de Marine Le Pen et de 26 autres personnalités du Rassemblement National (RN), accusés de détournement de fonds publics européens. Pourtant, en discutant avec les habitants de cette petite ville girondine, un constat la surprend : La majorité des électeurs semblent indifférents, voire détachés de cette affaire. Comment un tel procès, impliquant l’une des figures politiques les plus en vue de France, peut-il laisser ces électeurs stoïques ?

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Un procès politique ou judiciaire ? L’origine de l’affaire

L’affaire des assistants parlementaires européens du RN, qui débute ce lundi 30 septembre à Paris pour une durée de deux mois, est le fruit de neuf longues années d’enquête. Marine Le Pen, future candidate à l’élection présidentielle de 2027, ainsi que 26 autres élus et membres du parti, sont accusés d’avoir détourné près de 7 millions d’euros de fonds publics européens au profit du Rassemblement National. Selon les accusations, des fonds qui auraient dû servir à rémunérer des assistants d’eurodéputés pour leurs travaux au Parlement européen auraient en réalité été utilisés pour financer des activités liées au parti en France.

Mais pour les habitants de Saint-André-de-Cubzac, ces détails semblent lointains, presque accessoires. Ici, la priorité n’est pas aux accusations judiciaires, mais à la proximité et à la personnalité de leur représentante locale, Edwige Diaz, élue députée RN dès le premier tour des élections législatives de juin avec un score impressionnant de 46,42% des suffrages. Son ascension fulgurante et sa popularité n’ont fait que renforcer l’ancrage du RN dans cette petite ville du Blayais, à seulement 30 minutes de Bordeaux. Pourtant, ce qui intrigue Amélie, c’est que même avec ce procès qui fait les gros titres nationaux, les électeurs ici ne semblent pas affectés.

« les gens s’en foutent »

Lors de ses échanges avec les habitants, Amélie rencontre Georgette, 74 ans, une fidèle sympathisante du RN. Elle balaie d’un revers de la main les accusations portées contre Marine Le Pen et ses collègues : « Des affaires, il y en a dans tous les partis. Alors je pense que les gens s’en foutent. Et ce n’est peut-être pas méchant, ce qu’ils ont fait. » Cette indifférence, partagée par de nombreux électeurs du RN à Saint-André-de-Cubzac, reflète un sentiment général de lassitude face aux scandales politiques. Pour beaucoup, ce procès n’est rien de plus qu’une énième tentative de diabolisation du parti et de sa figure de proue, Marine Le Pen.

Cette vision est renforcée par la députée Edwige Diaz elle-même. Interrogée sur le sujet, elle qualifie ce procès de « politique », y voyant une manœuvre visant à nuire à Marine Le Pen à l’approche de l’élection présidentielle. Pour elle, ce procès, initié sous la houlette de la socialiste Christiane Taubira en réponse à une plainte de Martin Schulz, ancien président du Parlement européen, n’a pour objectif que de freiner la montée en puissance du RN. « C’est le rêve le plus fou de nos opposants qui redoutent d’être face à elle à la présidentielle. Mais je ne pense pas qu’elle sera condamnée », estime Edwige Diaz avec assurance.

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Un soutien inébranlable au RN

Dans cette petite ville de Gironde, l’attachement au RN et à ses figures locales est indéniable. Bruno, 75 ans, rencontre régulièrement Edwige Diaz sur le marché et ne tarit pas d’éloges sur elle : « C’est une femme charmante. » Claudie, 65 ans, qui vend des huîtres sur le marché, se vante même d’avoir le numéro personnel de la députée. Ces témoignages illustrent la proximité que les électeurs ressentent avec leurs élus du RN, une proximité qui semble largement éclipser les affaires judiciaires.

Et cette confiance ne semble pas près de s’éroder, quel que soit le verdict du procès. Catherine, 61 ans, nettoie les rues balai en main et, même si elle admet ne pas être trop au fait des détails de l’affaire, elle est catégorique : « Les élus du parti n’ont qu’à régler ça entre eux. Moi, je voterai toujours RN, parce que je n’aime ni la droite, ni la gauche. » Ce sentiment de loyauté se retrouve chez tous les électeurs interrogés : Aucun d’entre eux n’envisage de changer son vote, même en cas de condamnation de Marine Le Pen.

La France prête pour Marine Le Pen en 2027 ?

Si les électeurs de Saint-André-de-Cubzac sont si peu préoccupés par ce procès, c’est aussi parce qu’ils estiment que la trajectoire politique du RN, et en particulier celle de Marine Le Pen, est irréversible. D’après un sondage récent Ifop-Fiducial, Marine Le Pen capte entre 34 et 35% des intentions de vote pour l’élection présidentielle de 2027. Pour Anthony, 28 ans, fidèle électeur du RN, l’affaire des emplois fictifs n’est qu’un obstacle de plus sur le chemin du parti. « Si elle est condamnée, ça me foutrait un coup au moral, mais c’est Jordan Bardella qui est l’avenir du parti. »

La députée Edwige Diaz ne cache pas non plus sa confiance en l’avenir du RN. Selon elle, la France est prête pour un gouvernement dirigé par Marine Le Pen. « Cela fait des années qu’on essaie de nous diaboliser avec ce procès, et ça n’a pas du tout empêché la progression du RN », explique-t-elle calmement. Elle cite en exemple une analyse des votes aux législatives réalisée par Harris Interactive, qui montre que le vote RN est désormais un vote d’adhésion, et non plus un simple vote de protestation.

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Un procès sans impact sur l’électorat RN

À Saint-André-de-Cubzac, Amélie repart de sa promenade avec un sentiment de compréhension mais aussi d’étonnement. Ici, le procès des assistants parlementaires RN semble n’avoir que peu d’impact sur les convictions politiques des électeurs. Les accusations, aussi graves soient-elles, sont reléguées au second plan derrière la proximité avec leurs élus et la confiance qu’ils accordent au programme du parti. « On s’en fout, vraiment, j’ai un lapin à faire cuire », conclut Claudie, peu préoccupée par le tumulte parisien.

Pour beaucoup de ces électeurs, le procès des assistants d’eurodéputés RN n’est qu’une affaire de plus dans le paysage politique français, une affaire parmi tant d’autres. Ce qui compte vraiment pour eux, c’est que Marine Le Pen continue à porter la flamme du Rassemblement National, avec ou sans condamnation.

1 thought on “Le procès des assistants d’eurodéputés RN : Pourquoi les électeurs s’en foutent ?

  1. Exactement, tout le monde s’en fou… Et on votera tous pour le RN aux prochaines élections ! 😎😘🤪✋👍🇫🇷🥳

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