projet de loi de finances 2025

Pourquoi le Rassemblement National s’oppose-t-il au projet de loi de finances pour 2025 ?

POLITIQUE
Projet de loi de finances 2025

Des lignes rouges infranchissables

Le 9 octobre 2024, Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement National (RN), a annoncé sur le plateau de Télématin que son parti ne soutiendrait pas le projet de loi de finances pour 2025 présenté par le gouvernement de Michel Barnier. Cette décision, qui marque une opposition ferme de la part du RN, s’explique par plusieurs « lignes rouges » que le parti ne souhaite pas franchir. Selon Chenu, ce budget impose des « efforts supplémentaires aux Français, qui travaillent ou qui ont travaillé », une démarche que le RN juge inacceptable.

Le contexte économique et les objectifs du gouvernement

Le gouvernement de Michel Barnier a fixé un objectif clair et ambitieux : Réduire le déficit public à 5% d’ici 2025, avec une économie de 60 milliards d’euros. Ce budget, qui sera présenté en Conseil des ministres le 10 octobre, contient diverses mesures d’austérité, de nouvelles coupes budgétaires et des ajustements dans les dépenses publiques. Pour l’exécutif, ces efforts sont nécessaires pour stabiliser les finances publiques et soutenir la croissance économique à long terme. Cependant, pour le Rassemblement National, ce programme impose un poids financier supplémentaire sur les citoyens, déjà confrontés à une inflation persistante et à un coût de la vie croissant.

« Nous ne voulons pas faire payer les Français »

Dans son intervention, Sébastien Chenu a martelé que son parti ne pouvait pas soutenir un budget qui « demande des efforts supplémentaires aux Français ». Pour le RN, il est inconcevable que les citoyens soient les premiers à payer le prix des ajustements budgétaires, d’autant plus qu’ils subissent déjà, selon Chenu, les conséquences d’une politique économique jugée « défaillante » et « injuste ». Le porte-parole a clairement exprimé que le RN ne pouvait se ranger du côté du gouvernement tant que celui-ci ne répondrait pas aux préoccupations concrètes de la population, en particulier sur des questions liées à l’immigration et à la fraude sociale.

Les mesures proposées par le RN : Lutte contre la fraude sociale et contrôle de l’immigration

Chenu a mentionné des domaines spécifiques où le RN estime que des économies pourraient être faites sans toucher directement les poches des Français. L’une des propositions phares du parti est de lutter contre la fraude à la carte Vitale, qu’il considère comme une source importante de dépenses publiques inutiles. En renforçant les contrôles sur les bénéficiaires des aides sociales, le RN souhaite réduire la fraude et dégager des fonds supplémentaires.

Le Rassemblement National met également en avant le coût de l’immigration, un sujet récurrent dans ses discours. Le parti propose des restrictions plus strictes pour limiter les dépenses liées aux aides aux immigrés et aux dispositifs d’accueil, qu’il juge trop coûteux. Chenu a insisté sur le fait que des économies substantielles pourraient être réalisées dans ces domaines, sans pour autant demander de nouveaux sacrifices aux citoyens français.

Une opposition systématique au projet gouvernemental

Sébastien Chenu n’a pas manqué de rappeler que le RN est un parti d’opposition et que son rôle consiste à défendre des positions alternatives aux propositions du gouvernement. En refusant de voter le budget 2025, le RN entend montrer qu’il reste fidèle à ses valeurs et à son électorat. Ce rejet n’est pas seulement une simple opposition politique, mais un acte de résistance contre une politique que le RN juge incompatible avec les intérêts des Français.

Selon Chenu, l’opposition du RN au budget 2025 s’inscrit dans une logique de défense des citoyens, des travailleurs, des retraités et des classes moyennes, ceux-là mêmes qui, selon lui, seraient les plus affectés par les mesures gouvernementales. Cette opposition permet également au RN de se différencier des autres partis d’opposition, notamment de la gauche, en mettant l’accent sur une approche pragmatique et économique, centrée sur la sécurité sociale et la gestion des finances publiques.

La question de la motion de censure : Un levier politique ?

À la veille de la présentation du budget, le gouvernement de Michel Barnier a déjà dû faire face à une motion de censure déposée par les partis de gauche, une initiative que le RN n’a pas soutenue. Bien que cette motion ait été rejetée, le RN n’exclut pas la possibilité de soutenir une telle démarche à l’avenir, si la politique du gouvernement ne change pas de cap. Comme l’a indiqué Chenu, « pour l’instant, Michel Barnier ne nous envoie pas de bons signaux pour nous retenir de voter une motion de censure à terme ».

Cette déclaration laisse entendre que le RN reste vigilant et n’écarte pas la possibilité de renverser le gouvernement si celui-ci persiste dans des choix qu’il juge contraires aux intérêts des Français. En adoptant cette position, le RN se place en arbitre de l’opposition, prêt à s’allier temporairement avec d’autres partis pour s’opposer à des mesures impopulaires.

Une opposition intransigeante face à des mesures jugées injustes

Le rejet par le RN du projet de loi de finances pour 2025 repose sur un principe de protection des intérêts des citoyens, qu’il entend défendre sans compromis. Pour le parti, la lutte contre la fraude sociale et un contrôle plus strict de l’immigration sont des mesures prioritaires pour réaliser des économies tout en allégeant la pression sur les contribuables. Cette position souligne le désir du RN de se présenter comme un parti soucieux du pouvoir d’achat des Français, tout en critiquant l’austérité prônée par le gouvernement.

Dans ce contexte, le débat autour du budget 2025 promet d’être animé, avec des confrontations intenses à l’Assemblée Nationale. Le RN, par la voix de Sébastien Chenu, continuera à marteler son opposition face à un projet qu’il juge incompatible avec les intérêts des Français, et à défendre ses propositions alternatives, qui, selon lui, permettraient de réduire le déficit sans sacrifier le bien-être de la population.

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