Olivia : « En me promenant dans les rues de Londres, je ne peux m’empêcher de m’arrêter dans l’un de ces pubs chaleureux où la bière coule à flots, une tradition si chère aux Britanniques. Pourtant, j’ai récemment entendu parler d’une étude de l’Université de Cambridge qui propose de réduire la taille de la pinte pour limiter la consommation d’alcool. Est-ce que cela pourrait vraiment aider à réduire l’alcoolisme ou est-ce que cela va à l’encontre de cette culture si enracinée ? Que pensent les habitués des pubs et les experts de cette proposition audacieuse ? »
Les chercheurs britanniques de l’Université de Cambridge ont récemment fait une proposition qui a suscité de nombreuses réactions : Réduire de deux tiers le volume de la traditionnelle pinte de bière. Cette idée, qui découle d’une étude menée dans plusieurs pubs, vise à réduire la consommation d’alcool. Cependant, cette suggestion divise fortement la population britannique.
L’étude : Réduire pour mieux consommer
L’étude, qui s’est étendue sur trois mois dans douze pubs, a cherché à comprendre l’impact d’une réduction du volume des pintes sur la consommation d’alcool. Pendant un mois, les pubs ont servi des pintes de deux tiers de leur volume habituel (soit environ 378 mL, contre 568 mL habituellement en Angleterre). Les résultats ont été frappants : Une baisse de près de 10% du volume total de bière consommée a été observée.
Selon Theresa Marteau, directrice de l’étude et responsable de l’unité de recherche sur le comportement et la santé à Cambridge, la taille des verres influence directement la quantité d’alcool que les consommateurs absorbent. En effet, ces derniers réfléchiraient davantage en nombre de pintes qu’en volume d’alcool total consommé.
Un enjeu de santé publique
Le Royaume-Uni est confronté à un véritable problème de santé publique lié à la consommation excessive d’alcool. En 2020, 7 423 personnes sont décédées à cause de l’alcool en Angleterre et au Pays de Galles, un chiffre en hausse de 20% par rapport à l’année précédente. Réduire la taille des pintes pourrait, selon les chercheurs, contribuer à inverser cette tendance préoccupante.
Theresa Marteau affirme que cette mesure pourrait avoir des effets bénéfiques sur la santé publique : « Cela a le potentiel de contribuer à la santé de la population. Je dirais que oui, sans aucun doute. »
Un débat qui divise
Malgré les arguments en faveur de cette mesure, elle ne fait pas l’unanimité. Alors que certains, comme la journaliste Elle Hunt du Guardian, saluent les résultats de l’étude et estiment que la pinte britannique est tout simplement « trop grande pour être appréciée confortablement », d’autres Britanniques sont outrés par cette proposition.
L’humoriste Geoff Norcott, par exemple, a exprimé son mécontentement sur les réseaux sociaux, menaçant même avec humour de manifester pour défendre la taille actuelle de la pinte. De nombreux consommateurs partagent cette opinion, soulignant que la réduction de la taille de la pinte ne ferait qu’encourager à en boire davantage pour compenser.
Réduction de la taille : Une solution viable ?
Alors que l’étude montre des résultats prometteurs, la question demeure : Est-ce que réduire la taille de la pinte sera suffisant pour réduire la consommation excessive d’alcool à long terme ? La culture britannique autour de la bière et des pubs est profondément ancrée, et beaucoup craignent que cette mesure soit perçue comme une attaque contre une tradition nationale.
De plus, certains consommateurs estiment que ce n’est pas la taille de la pinte qui influence la consommation excessive, mais plutôt des facteurs sociaux et culturels. Pour que cette mesure soit acceptée, il faudra peut-être revoir la manière dont elle est présentée et s’assurer qu’elle ne soit pas perçue comme une imposition ou une restriction injustifiée.