Sébastien Delogu (LFI) contre-attaque face aux critiques : une réponse aux moqueries de Hanouna, Odoul et Messiha

Sébastien Delogu (LFI) dénonce « les ordures » Hanouna, Odoul, Messiha et « les pourritures » d’Alliance Police Nationale

POLITIQUE

La scène politique française n’est jamais à l’abri des polémiques. Le dernier incident en date concerne Sébastien Delogu, député de La France Insoumise (LFI) des Bouches-du-Rhône, qui s’est retrouvé au cœur des moqueries après une intervention en commission des finances. Loin de se laisser abattre, Delogu a choisi de répondre avec force, dénonçant ceux qu’il considère comme des détracteurs et attaquant les personnalités politiques et médiatiques à l’origine de ces railleries. Mais qu’est-ce qui a déclenché cette tempête médiatique ? Et comment ce député, qui revendique un parcours de vie différent de la plupart de ses collègues, a-t-il réagi aux attaques ? Plongée au cœur d’une controverse qui met en lumière les tensions entre le monde politique et médiatique.

Un incident en commission des finances qui déclenche la tempête

Tout a commencé le lundi 9 septembre 2024 lors d’une séance de la commission des finances à l’Assemblée Nationale. Sébastien Delogu, connu pour son franc-parler et ses prises de position souvent tranchées, devait poser une question au ministre de l’Économie de l’époque, Bruno Le Maire. Mais, au cours de son intervention, Delogu, visiblement mal à l’aise, a lu son texte de manière hésitante, bafouillant à plusieurs reprises. La scène, captée par les caméras de la chaîne parlementaire LCP, a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, devenant une source de moqueries.

Julien Odoul, élu du Rassemblement National (RN), n’a pas tardé à s’emparer de cette séquence pour attaquer le député LFI. Avec ironie, il a tweeté : « Quand il parle en mode racaille c’est plus fluide. Quelle Delogution. » D’autres personnalités politiques et médiatiques n’ont pas hésité à en rajouter. Aurélien Véron, élu au Conseil de Paris, a raillé : « L’École de la Seconde Chance ouvre une antenne à l’Assemblée Nationale », tandis qu’Isabelle Balkany, sur la plateforme X (anciennement Twitter), a fait écho à ces moqueries en demandant : « Les classes de remise à niveau… Quand sont-elles programmées à l’Assemblée Nationale ? »

Pour Delogu, ces attaques n’étaient pas seulement des moqueries sur un incident isolé, mais un symbole du mépris que certaines élites peuvent avoir envers des députés au parcours non conventionnel.

Une réponse sans filtre : Delogu s’attaque à ses détracteurs

Invité sur Sud Radio le jeudi 12 septembre, Sébastien Delogu a décidé de ne pas garder le silence face aux critiques. Loin de chercher à apaiser la situation, le député a choisi de riposter avec véhémence. Lors de cette interview, il a directement visé ses détracteurs, les qualifiant d’« ordures » et n’hésitant pas à invectiver certains représentants du syndicat Alliance Police Nationale, qu’il a désigné comme des « pourritures ».

« Toutes les ordures, comme (Isabelle) Balkany, (Julien) Odoul, (Cyril) Hanouna, Jean Messiha ou ces pourritures de représentants du syndicat de police Alliance. Moi, ces gens-là, je n’ai pas le temps pour eux », a lancé le député marseillais, visiblement agacé par l’ampleur de la polémique.

Au-delà des insultes, Delogu a tenu à rappeler que son parcours de vie n’était pas celui des « élites » politiques traditionnelles, et que son accès à la politique s’était fait par un chemin bien différent. « Ça veut dire quoi, que les gens qui ne savent pas lire n’ont pas leur place dans la société ? Ou que les gens qui n’ont pas fait d’études n’ont pas leur place dans la société ? », s’est-il interrogé, soulevant ainsi une question de fond sur la représentation des classes populaires en politique.

Un député au parcours atypique : La revanche des oubliés

Sébastien Delogu n’a jamais caché qu’il n’avait pas suivi un parcours académique classique. Né à Marseille dans une famille modeste, il a d’abord travaillé comme chauffeur de taxi avant de s’engager en politique aux côtés de Jean-Luc Mélenchon. Pour lui, la politique doit être accessible à tous, et non réservée à une élite diplômée des grandes écoles.

Dans son intervention sur Sud Radio, Delogu a rappelé qu’il ne prétendait pas avoir « la science infuse », mais qu’il s’appuyait sur une équipe « formidable » pour l’aider à comprendre et à traiter les problématiques complexes auxquelles il est confronté en tant que député. « On me fait des fiches pour m’expliquer les réelles problématiques que peuvent rencontrer les Françaises et les Français », a-t-il expliqué, tout en insistant sur sa volonté de s’améliorer.

Cette déclaration reflète une réalité bien plus profonde : La difficulté pour des élus issus de milieux modestes de trouver leur place dans une sphère politique souvent dominée par des figures ayant fait leurs armes dans les institutions les plus prestigieuses du pays.

Le conflit avec les médias et le monde politique

L’affaire Delogu n’est pas seulement une querelle entre élus. Elle souligne les tensions croissantes entre les représentants de la gauche radicale et certaines figures des médias et de la droite dure. Cyril Hanouna, animateur télé très suivi, a été cité par Delogu parmi ses « ordures ». Hanouna, souvent critiqué pour son approche sensationnaliste des débats politiques, incarne à lui seul un certain type de médias qui ne craint pas de se moquer, voire de ridiculiser les élus, notamment ceux de la gauche radicale.

Jean Messiha, ancien membre du Rassemblement National et figure médiatique controversée, a également été pris pour cible par Delogu. Pour le député LFI, ces figures médiatiques représentent une partie du problème : Un système où les moqueries et les attaques personnelles l’emportent sur les débats de fond.

Un débat plus large : Élitisme et représentativité en politique

Au-delà des invectives, l’incident entre Sébastien Delogu et ses détracteurs soulève une question essentielle : Celle de l’élitisme en politique. En pointant du doigt les critiques sur son éloquence et ses hésitations, Delogu remet en question une norme implicite selon laquelle seuls les plus éloquents et les mieux formés seraient aptes à exercer des fonctions politiques.

Dans une société où la méritocratie est souvent vantée comme un idéal, cet incident met en lumière les défis auxquels sont confrontés ceux qui n’ont pas suivi un parcours traditionnel mais qui se retrouvent néanmoins à des postes de pouvoir. La question posée par Delogu – « Les gens qui ne savent pas lire n’ont-ils pas leur place dans la société ? » – résonne bien au-delà de la simple politique. Elle interroge sur la manière dont la société perçoit ceux qui ont appris « sur le tas », et non dans les salles de classe des grandes écoles.

Delogu, une voix qui dérange mais qui fait réagir

Sébastien Delogu n’est pas un député comme les autres. Son parcours, sa manière de s’exprimer et ses prises de position en font une figure à part dans le paysage politique français. Si ses détracteurs le moquent pour ses hésitations et ses erreurs, il représente néanmoins une voix pour ceux qui se sentent laissés pour compte par les institutions.

En ripostant avec véhémence, Delogu montre qu’il n’a pas peur de se défendre, même face à des personnalités influentes comme Cyril Hanouna ou Jean Messiha. Mais au-delà des insultes, son intervention soulève une question plus large : Celle de la place des élus issus de milieux modestes dans une sphère politique souvent élitiste. Une question qui, à l’heure où la défiance envers les institutions est croissante, mérite d’être posée.

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