accord franco-algérien 1968

Une grande majorité de Français, tous bords politiques confondus, favorables à la suppression de l’accord franco-algérien de 1968

SOCIETE

L’accord franco-algérien de 1968, signé dans un contexte post-colonial, avait pour but de favoriser les relations bilatérales entre la France et l’Algérie, en facilitant notamment la circulation, le séjour et l’emploi des Algériens en France. Cependant, plus de cinq décennies plus tard, cet accord est devenu l’objet d’un débat houleux. Selon un sondage CSA pour CNews, réalisé le 13 janvier, 74% des Français se disent favorables à sa suppression, un résultat qui transcende les clivages politiques traditionnels.

Un rejet massif : L’opinion publique unanime

Ce sondage met en lumière un phénomène rare dans le paysage politique français : Un consensus généralisé autour d’un sujet aussi sensible que l’immigration. Toutes les tranches d’âge et sensibilités politiques, à des degrés divers, se rejoignent sur la nécessité de remettre en question cet accord.

  • Les plus de 50 ans se montrent particulièrement critiques, avec 79% en faveur de la suppression.
  • Les 25-34 ans, tout en étant les plus divisés, affichent un soutien majoritaire de 66%.

Ce rejet s’explique notamment par une perception largement répandue selon laquelle cet accord, bien qu’historique, est devenu obsolète et inadapté aux défis actuels.

Une convergence politique inédite

La suppression de l’accord franco-algérien de 1968 réunit des opinions souvent opposées sur d’autres sujets.

  • À droite, les sympathisants du Rassemblement National (RN) sont quasiment unanimes, avec 94% favorables à cette mesure. Les électeurs des Républicains (88%) suivent cette tendance.
  • À gauche, bien que plus nuancés, une majorité des partisans de La France insoumise (53%) et d’Europe Écologie-Les Verts (51%) partagent cet avis.
  • Les électeurs de la majorité présidentielle se montrent également favorables à hauteur de 81%.

Cet alignement rare souligne l’ampleur de la critique adressée à cet accord, vu par beaucoup comme un vestige d’une époque révolue.

Pourquoi cet accord est-il remis en question ?

👉 Un texte devenu obsolète

L’accord de 1968 a été conçu pour répondre aux besoins spécifiques d’une période marquée par la décolonisation. Il visait à maintenir des liens étroits entre la France et l’Algérie, notamment en facilitant l’installation et l’emploi des ressortissants algériens. Aujourd’hui, de nombreux Français estiment que ces dispositions ne correspondent plus aux réalités socio-économiques et migratoires actuelles.

👉 Un sentiment d’injustice

Certains considèrent que cet accord crée des inégalités en matière de régulation migratoire. Il offre des avantages spécifiques aux ressortissants algériens, ce qui peut être perçu comme une injustice par rapport aux autres populations migrantes.

👉 Un contexte de tensions diplomatiques

Les relations entre la France et l’Algérie sont régulièrement marquées par des tensions. Les critiques de l’accord de 1968 s’inscrivent dans un climat où la question migratoire est au cœur des préoccupations. Gabriel Attal et Gérald Darmanin, figures politiques influentes, ont récemment qualifié cet accord d’« obsolète » et appelé à sa suppression.

Les implications d’une suppression de l’accord

👉 Un signal politique fort

Mettre fin à cet accord enverrait un message clair concernant la politique migratoire française. Cela pourrait satisfaire une grande partie de l’opinion publique, mais risquerait aussi de provoquer des réactions vives en Algérie, où cet accord est perçu comme un droit acquis.

👉 Une redéfinition des relations bilatérales

Supprimer cet accord nécessiterait une renégociation des termes de coopération entre les deux pays, un processus complexe qui pourrait affecter d’autres aspects des relations diplomatiques, économiques et culturelles.

Un consensus populaire, mais un futur incertain

La volonté majoritaire de supprimer l’accord franco-algérien de 1968 reflète une évolution profonde des attentes des Français en matière de politique migratoire. Cependant, cette question dépasse le simple cadre national. Elle soulève des enjeux diplomatiques, économiques et sociaux de grande ampleur.

Le débat reste ouvert : S’agit-il d’une opportunité pour moderniser les relations franco-algériennes ou d’un risque de creuser un fossé encore plus profond entre les deux nations ? L’avenir de cet accord, emblème d’une époque révolue, reste suspendu à des choix politiques cruciaux.

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