Découvrez l’histoire vraie d’un Français piégé dans l’appareil judiciaire malaisien : accusations douteuses, détention insalubre et combat pour la vie.

Tom Félix, Français emprisonné en Malaisie : Risque-t-il vraiment la peine de mort pour quelques grammes de cannabis ?

CHOC

Tom Félix n’avait jamais imaginé que son rêve d’îles tropicales finirait dans une cellule poisseuse au fond du nord malaisien.

Tout avait pourtant bien commencé. Ce Français de 34 ans, originaire de Saône-et-Loire, passionné de biologie marine, ancien cadre dans une grande entreprise française, avait posé ses valises à Langkawi. Là-bas, sur cette île de carte postale, il rêvait d’un petit restaurant à l’esprit écolo, entre poissons grillés et plongées en apnée. Mais ce rêve allait s’évanouir brutalement dans la touffeur d’un été asiatique.

Le 9 août 2023, la police fait irruption dans la maison qu’il partage avec un associé malaisien. Dans les parties communes : 457 grammes de cannabis et des substances dans des colis. Tom Félix est arrêté. Il n’est pas surpris : Il connaît la rigueur des lois malaisiennes. Mais il tombe de haut quand il découvre les charges : 34 chefs d’inculpation, un procès pour trafic, et la peine capitale en ligne de mire.

Dans l’enfer judiciaire de Perlis

Transféré dans l’État de Perlis, Tom est enfermé avec 24 autres détenus dans une cellule minuscule. Une toilette à ciel ouvert. Une douche pour tout le monde. Des repas infects. Des maladies de peau, des infections, le désespoir. À plusieurs reprises, Tom évoque le suicide. Son seul lien avec l’extérieur : Les appels à sa famille, les lettres, et le soutien croissant d’associations comme ECPM (Ensemble Contre la Peine de Mort).

Son avocat, Me Collin Andrew, un ténor du barreau malaisien, va vite comprendre que ce procès dépasse la simple question de drogue. Il y a une dimension diplomatique, une injustice flagrante. Car l’associé malaisien aurait reconnu être le seul responsable. Mais la police n’a pas procédé à d’expertise ADN sur les colis, ni même à une vérification complète des aveux. Pire : Tom aurait été inculpé automatiquement, en vertu d’une loi malaisienne qui présume coupable tout résident d’un lieu où est découvert du cannabis.

Macron s’en mêle, la France se mobilise

Le 30 mai 2025, les parents de Tom rencontrent Emmanuel Macron. Le président est clair : « Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour le sortir de là. » Cette déclaration redonne de l’espoir à la famille. Mais les procédures avancent. Et du 16 au 19 juin 2025, la Haute cour d’Alor Setar examine les premiers éléments. La pression monte. Le ministère des Affaires étrangères suit l’affaire de près. Mais chaque jour passé dans cette prison est un supplice de plus pour Tom.

Un procès suspendu, un avenir suspendu

Alors que l’audience du 16 juin devait marquer un tournant, elle est reportée. Le principal témoin, l’agent qui a découvert les stupéfiants, a oublié ses papiers d’identité. Une erreur qui renvoie le sort de Tom à une date ultérieure. Pendant ce temps, sa famille alimente une cagnotte en ligne pour couvrir les frais d’avocat, les vivres, les soins médicaux.

Des milliers d’internautes, anonymes ou proches, laissent des messages de soutien : « Tiens bon Tom », « On ne t’oublie pas« , « Courage frère, la vérité finira par triompher.«  Les médias français s’emparent du sujet. Sur les plateaux de télévision, des voix s’élèvent pour réclamer une intervention plus ferme. Mais face à la souveraineté malaisienne, le jeu diplomatique est d’une extrême finesse.

Entre diplomatie et espoir ténu

En Malaisie, les exécutions sont suspendues depuis 2018. Mais les juges peuvent toujours prononcer la peine capitale, même si elle n’est plus automatiquement exécutée. L’avocat de Tom espère jouer sur cette ambigüité. Il compte également faire valoir l’absence de preuves directes. Mais le simple fait de posséder plus de 200 grammes suffit, en droit malaisien, à être présumé trafiquant.

Un homme, une erreur, une vie en jeu

Tom Félix n’est ni un dealer, ni un criminel. Il est un jeune homme parti vivre au soleil, amoureux des coraux et de la liberté. Aujourd’hui, il est un symbole. Celui d’une dérive judiciaire. Celui d’un système qui condamne plus vite qu’il ne comprend. Celui d’une famille brisée, d’une vie suspendue à la décision d’un juge étranger.

Et pendant que la France attend, que les ONG alertent, que les diplomates négocient, un homme, seul, compte les heures dans une cellule qui n’a jamais été la sienne.

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