Élise, une voyageuse régulière du TGV, se demande si la nouvelle réglementation sur les bagages va changer ses habitudes de voyage. Elle a entendu dire que les contrôleurs toucheraient une prime sur chaque amende. Comment cela va-t-il impacter les passagers comme elle ?

Depuis ce lundi 16 septembre 2024, la SNCF a mis en place une nouvelle réglementation concernant les bagages à bord de ses trains, entraînant des amendes pour tout excédent. Cette mesure vise à clarifier les règles existantes et à réduire les abus concernant les volumes de bagages transportés par les voyageurs. Mais ce qui attire particulièrement l’attention, c’est l’introduction d’une commission pour chaque amende infligée. En effet, la SNCF rémunère désormais ses contrôleurs pour chaque infraction constatée, leur offrant ainsi une prime supplémentaire pour faire respecter cette nouvelle règle.
La nouvelle règle sur les bagages : Une clarification nécessaire
Jusqu’à récemment, la règle imposée par la SNCF stipulait simplement que chaque voyageur devait être capable de porter lui-même et en une seule fois l’ensemble de ses bagages. Cependant, cette directive laissait place à de nombreuses interprétations. Afin d’éviter toute ambiguïté, la SNCF a décidé de « clarifier » cette réglementation dès février dernier, mais son application effective ne commence que maintenant, en ce mois de septembre.
Désormais, chaque passager est autorisé à transporter un maximum de deux bagages volumineux, chacun mesurant jusqu’à 70 cm x 90 cm x 50 cm, ainsi qu’un bagage plus petit de 30 cm x 40 cm x 15 cm. Cette restriction vise à garantir que l’espace à bord des TGV soit utilisé de manière optimale, offrant ainsi à chaque voyageur un confort égal.
En cas de non-respect de cette règle, une amende de 50 euros sera imposée pour chaque bagage supplémentaire. Et si le bagage est jugé gênant ou dangereux pour les autres voyageurs, le montant de l’amende peut grimper jusqu’à 150 euros.
Des commissions pour les contrôleurs : Une motivation financière pour faire appliquer la loi
La véritable innovation dans cette nouvelle réglementation réside dans le mode de rémunération des contrôleurs. En effet, pour inciter ces derniers à appliquer cette mesure avec vigilance, la SNCF a instauré une commission sur chaque amende infligée. Pour chaque infraction liée aux bagages, le contrôleur percevra une prime de 5 euros, soit 10% du montant total de l’amende. Cette « carotte » financière vise à encourager les agents à redoubler de vigilance et à intervenir rapidement en cas d’infraction.
Interrogée à ce sujet, la SNCF défend ce système de primes. Selon elle, ces incitations financières sont « un moyen efficace de lutter contre la fraude« , un problème récurrent dans les transports publics. La SNCF assure que ce type de rémunération existe depuis longtemps pour diverses infractions, et qu’il s’agit simplement d’une extension de pratiques déjà en place.
Un système controversé mais assumé par la SNCF
L’idée de verser une commission aux contrôleurs pour chaque amende infligée ne fait pas l’unanimité parmi les voyageurs. Lors d’un récent reportage, certains passagers ont exprimé leur mécontentement, estimant que ce système risquait de créer des abus. « C’est une méthode pas très sympa« , a déclaré une voyageuse, tandis qu’un autre la qualifie de « pas normale« . Ils craignent que les contrôleurs soient trop zélés dans leur mission et infligent des amendes de manière excessive pour toucher la prime.
Cependant, du côté de la SNCF, ce mode de rémunération est totalement assumé. « Ces incitations financières rétribuant la lutte contre la fraude existent depuis toujours« , affirme la société. Ce système est en place non seulement pour les infractions liées aux bagages, mais aussi pour d’autres types de manquements. Par exemple, si un passager est contrôlé sans billet, le contrôleur reçoit 4 euros pour l’amende infligée. De même, pour un oubli ou une carte de réduction périmée, la commission est de 10% du montant total de l’amende, calculée sur la base d’un billet plein tarif.
Des primes alléchantes pour les contrôleurs les plus performants
Si certains passagers se montrent réticents face à cette méthode, les contrôleurs, eux, y voient une opportunité de récompenser leur travail rigoureux. Certains agents, notamment ceux travaillant dans des zones à forte fraude comme l’Île-de-France, parviennent à toucher des primes considérables. Selon des témoignages de contrôleurs, les plus performants peuvent accumuler jusqu’à 1000 euros de primes supplémentaires par mois grâce aux amendes qu’ils distribuent. Ce système est d’ailleurs soutenu par des objectifs internes fixés par la SNCF, qui demande parfois jusqu’à 10 verbalisations par jour sur les lignes les plus fraudées.
Ce mode de fonctionnement semble avoir porté ses fruits : Au cours des huit dernières années, le nombre de procès-verbaux dressés dans les trains a été divisé par deux. Les incitations financières, combinées à un renforcement de la surveillance, ont donc contribué à une nette diminution des infractions.
Les voyageurs devront s’adapter
Pour les voyageurs habitués à prendre le TGV avec de nombreux bagages, ces nouvelles règles vont certainement changer leurs habitudes. Fini le temps où l’on pouvait entasser plusieurs valises dans les compartiments. Désormais, chaque sac en plus vous coûtera cher. Cette réforme vise non seulement à clarifier les règles, mais aussi à améliorer le confort des autres passagers en limitant l’encombrement des espaces de rangement.
Il est donc essentiel pour les usagers de se préparer à cette nouvelle réglementation et de faire attention à ne pas dépasser le quota autorisé. La vigilance des contrôleurs, motivée par la prime, risque de compliquer la vie de ceux qui tentent de contourner les règles.
Une adaptation nécessaire pour les voyageurs face à une réglementation renforcée
La nouvelle réglementation sur les bagages de la SNCF marque un tournant pour les voyageurs habitués à voyager avec de nombreux effets personnels. Si certains jugent les amendes excessives, la compagnie ferroviaire défend cette décision comme un moyen de garantir un meilleur confort pour tous. Quant aux contrôleurs, la mise en place de commissions sur les amendes représente une véritable incitation à appliquer ces nouvelles règles avec rigueur. Face à ces changements, les voyageurs devront s’adapter rapidement pour éviter les désagréments et surtout… les frais supplémentaires.
ces commissions sur les amendes doivent être soumises aux cotisations sociales et aux impôts sur le revenu. Elle remplacent sans doute la prime « de charbon » ??