vin dans les recettes enfants

Du vin dans les plats pour enfants : Un niçois s’insurge contre des plats servis dans une crèche

SOCIETE

Dans les couloirs d’une crèche municipale de Nice, un vent de controverse souffle sur les menus des tout-petits. Alors que les parents parcourent les listes des repas préparés pour leurs enfants, certains y découvrent, à leur grande stupéfaction, que du vin est utilisé dans la préparation de certains plats. Ce choix culinaire, bien que parfaitement légal et courant dans la tradition gastronomique française, suscite de vives réactions. Retour sur une affaire où se mêlent traditions, inquiétudes parentales et enjeux de santé publique.

Une découverte qui éveille la polémique

Tout commence avec Marc C., père d’une fillette de trois ans, qui, en consultant les menus affichés dans la crèche de sa fille, remarque un ingrédient inattendu : Du vin. « J’ai constaté que le mardi 10 décembre, un égréné de bœuf était cuisiné avec du vin blanc bio. L’an dernier, je l’avais vu dans la recette des pâtes à la sauce bolognaise », confie-t-il au journal Nice-Matin. Bien que le père reconnaisse que l’alcool s’évapore durant la cuisson, il reste fermement opposé à l’idée que sa fille soit exposée au goût d’une sauce au vin à un si jeune âge.

Pour Marc, il ne s’agit pas seulement d’une question de santé ou de sécurité alimentaire, mais d’une question de principe. « Pourquoi utiliser du vin pour des repas destinés à des enfants ? Les tout-petits n’ont pas besoin de découvrir ce goût si tôt. Cela n’ajoute rien à leur éducation alimentaire », ajoute-t-il.

La réponse de la municipalité

Face à la colère de ce parent, la municipalité de Nice a rapidement réagi. Dans un communiqué, elle explique que l’usage de vin dans certaines recettes est motivé par des raisons gastronomiques. « Le vin est utilisé pour apporter plus de saveur aux plats, mais l’alcool s’évapore totalement lors de la cuisson », précise-t-elle. La mairie souligne également que les menus sont élaborés par une commission spécialisée, composée de professionnels de la restauration et de la petite enfance, sous le contrôle d’une pédiatre.

Malgré ces explications, Marc C. reste inflexible. Il déclare avoir été invité à trois reprises à rencontrer les agents de la cantine centrale pour discuter de ses préoccupations, mais il refuse de participer à ces entretiens. Pour lui, le problème est clair : « Je ne demande pas des justifications. Je souhaite seulement que l’on retire l’alcool des recettes pour les enfants. »

Une affaire qui révèle des enjeux sociétaux

Cette polémique soulève plusieurs questions qui dépassent le cadre de cette crèche niçoise. Elle met en lumière les tensions entre respect des traditions culinaires françaises et évolution des attentes sociétales en matière d’alimentation.

1. Santé et sécurité alimentaire

La cuisine au vin est une pratique bien ancrée dans la gastronomie française. Lors de la cuisson, l’alcool contenu dans le vin s’évapore, laissant uniquement les arômes. Cette évaporation est attestée par des experts, et il n’y a aucun risque pour la santé des enfants. Cependant, certains parents, comme Marc, considèrent que cette explication ne suffit pas à répondre à leurs attentes.

2. Respect des choix parentaux

De plus en plus de familles souhaitent que les institutions respectent leurs convictions alimentaires, qu’elles soient motivées par des raisons de santé, culturelles ou éthiques. Dans ce contexte, l’utilisation de vin, même en quantité infime, peut être perçue comme une intrusion dans les choix éducatifs des parents.

3. L’éveil au goût

D’un autre côté, les défenseurs de l’approche gastronomique estiment que l’éveil au goût passe par la découverte de saveurs riches et variées. Ils considèrent que la présence de vin dans une recette participe à cet apprentissage culinaire, sans pour autant exposer les enfants à un réel danger.

Quelles solutions pour concilier les différences ?

Pour résoudre ce type de conflit, des solutions pragmatiques pourraient être envisagées :

  1. Proposer des alternatives : Les collectivités pourraient prévoir des menus sans alcool pour les enfants dont les parents le souhaitent, tout comme elles le font pour les régimes alimentaires spécifiques.
  2. Renforcer le dialogue : Impliquer davantage les parents dans l’élaboration des menus permettrait de réduire les tensions. Des consultations régulières pourraient être organisées pour recueillir leurs avis.
  3. Transparence accrue : Les collectivités pourraient informer plus clairement sur les recettes et les techniques culinaires employées, afin de dissiper les malentendus.

Une nécessaire adaptation

Cette affaire met en évidence une évolution des attentes des familles face aux pratiques traditionnelles. Si l’utilisation de vin dans les repas pour enfants n’est pas un problème de santé publique, elle soulève des interrogations sur le respect des choix parentaux et la capacité des collectivités à s’adapter aux sensibilités contemporaines. La clef réside probablement dans une meilleure communication et une volonté de concilier traditions et modernité.

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