Nahel, mort à 17 ans : sa mère réclame la peine capitale pour le policier auteur du tir. Un article pour comprendre les coulisses d’un drame national.

La mère de Nahel affirme avoir « très, très bien éduqué » son fils et réclame la peine de mort pour le policier

SOCIETE

Un an après le drame, le cœur d’une mère n’a pas trouvé le repos.

C’était lors d’une marche commémorative organisée à Paris pour Adama Traoré, ce 11 juillet 2025. Le soleil tapait fort, mais l’atmosphère était glacée, presque suspendue. Mounia Merzouk, la mère de Nahel, s’est avancée vers les micros, sans notes, sans discours préparé. Seule, droite, brûlante de douleur et de colère. Et ses mots ont traversé la foule comme un couperet : « Je l’ai très très bien éduqué », dit-elle d’abord, dans un souffle de dignité. Puis, sans ciller, elle ajoute : « Je souhaite de tout mon cœur qu’au moins un policier prenne la peine de mort. »

Ces paroles, glaçantes pour certains, libératrices pour d’autres, ont instantanément enflammé les réseaux sociaux, les plateaux de télévision, les tribunes d’opinion. Mounia n’était pas là pour faire l’unanimité. Elle était là pour dire sa vérité. Celle d’une mère qui n’a jamais quitté le deuil, et dont le fils de 17 ans a été abattu à bout portant par un policier lors d’un refus d’obtempérer à Nanterre, le 27 juin 2023.

« Nahel, mon fils, mon petit soldat »

Mounia Merzouk, femme seule et résiliente, n’a cessé depuis ce jour de défendre l’image d’un enfant bon, respectueux, “mieux élevé que beaucoup de garçons de son âge”. Dans les médias, elle rappelle qu’il suivait une formation en alternance, qu’il adorait le sport, et qu’il voulait “s’en sortir comme tout le monde”. Ses mots vibrent encore : « Mon fils, je l’ai rendu homme toute seule. Et j’en suis fière. »

Mais c’est une fierté dévastée. Une fierté broyée sous le poids d’une balle tirée à bout portant, sur le siège passager d’une Mercedes. Le policier auteur du tir, Florian M., est depuis mis en examen pour homicide volontaire. Il comparaîtra en cour d’assises en 2026. Il a reconnu le tir, mais dit avoir craint pour sa vie. Les images, elles, racontent une autre histoire : Nahel ne semblait pas représenter de danger immédiat.

Une marche, un cri

Ce 11 juillet 2025, lors de la marche parisienne en hommage à Adama Traoré, le nom de Nahel est revenu sur toutes les lèvres. Mais Mounia, elle, a voulu en faire bien plus qu’un symbole. C’était sa chair. Son bébé. Et face à la caméra du JDD, elle a explosé. Pas en violence, mais en parole pure. “Je souhaite de tout mon cœur qu’il prenne la peine de mort”, dit-elle, en parlant du policier. Une phrase qui heurte, surtout en France, pays sans peine capitale depuis 1981.

Le JDD confirme que la mère du jeune Nahel “assume” ses propos, malgré les nombreuses critiques qui ont suivi. Pour elle, ce n’est pas une posture politique, ni une dérive émotionnelle. C’est un cri. Brutal, maladroit peut-être, mais sincère. Celui d’une femme qui a perdu ce qu’elle avait de plus précieux, et qui ne croit plus aux mécanismes lents de la justice républicaine.

Le procès de 2026 et l’attente de la justice

Le procès de Florian M., le policier auteur du tir, aura lieu “au deuxième ou au troisième trimestre 2026”, selon Le Journal du Dimanche. Il sera jugé pour homicide volontaire, une qualification rarissime dans des affaires de policiers. Ce procès s’annonce comme l’un des plus tendus de la décennie.

Pour Mounia Merzouk, cela ne suffira jamais. Elle redoute les délais, les zones grises du droit, les arguties procédurales. Elle l’a dit : « Je sais qu’il ne prendra pas la perpétuité. Mais qu’il prenne au moins la peine de mort. » Une déclaration en forme de sentence, adressée autant à l’appareil judiciaire qu’à l’opinion publique.

Une société coupée en deux

L’affaire Nahel a fracturé la société française. Elle a réveillé les blessures profondes des quartiers populaires, la défiance envers la police, mais aussi les tensions identitaires, les crispations politiques. Beaucoup ont vu dans la colère de Mounia un dérapage, d’autres une alarme. Car au fond, sa revendication extrême ne parle-t-elle pas d’un besoin de justice qui ne vient jamais ?

Derrière cette phrase terrible – « la peine de mort » – se cache une vérité plus simple, plus tragique : Une femme ne pourra jamais faire le deuil de son fils si l’État reste silencieux. Et pour elle, l’absence de réponse forte équivaut à une seconde mort. Une mort morale.

Une mère contre l’oubli

Mounia Merzouk n’est pas une militante, ni une stratège politique. Elle est une mère. Elle parle avec ses tripes. Avec ses plaies. Et parfois, la justice qui sort de la bouche d’une mère n’a rien à voir avec le droit. Elle est brutale, irrévocable, dérangeante.

Mais elle est là. Vivante. Présente. Comme un dernier barrage contre l’oubli.

4 thoughts on “La mère de Nahel affirme avoir « très, très bien éduqué » son fils et réclame la peine de mort pour le policier

  1. Je ne comprend pas cette société !D’un coté ,on a des délinquants qui refusent d’obtempérer ,de l’autre des flics aux passifs miliaires pour certain et, plutôt bien noté par leur hiérarchie qui dérapent littéralement !Abolition totale du « self contrôle » alors que la plupart font un sport de combat et, dans ce cas ,ils devraient pouvoir gérer leur stress !CE n’est pas normal ,qu’un jeune délinquant prenne une balle à bout portant pour refus d’obtempérer dans le dos comme c’est arrivé dans le NORD ,une policière a usée de son arme pour neutraliser un jeune en fuite mais, ça n’a plus été relayé par les médias et, puis il y a le cas d’un handicapé sur fauteuil qui reçoit des coups d’un CRS et, ça été filmé ,diffusé à la télévision Bfmtv ,je crois ! On sait plus quoi penser ?Il y a un flou juridique autours du refus d’obtempérer ,c’est pas clair et, peut-être faudrait arranger les choses et, modifier la loi ,je ne sais pas !La France devient de plus en plus un pays à l’anglo-saxonne américanisé et, tout n’est pas à prendre chez eux mais, on continue ,je ne sais pas quoi penser d’autres ,la violence s’immisce partout même sous couvert d’un uniforme (Les gilets jaunes et, les tirs lbd ).

  2. Étrange article qui essaie de placer l’idée que ce pauvre garçon ( oui, ce pauvre garçon qui n’aurait jamais dû se trouver dans cette voiture, surtout s’il avait été ne serait-ce que « bien éduqué », sans parler de l’être « très très bien ») était sur le siège passager de la voiture qu’il conduisait… rien à dire sur la douleur de cette personne et sur les bêtises que cela lui fait croire qu’elle est autorisée à proférer, non, juste une petite réflexion sur la déresponsabilisation qu’on s’empresse trop souvent de mettre en avant alors que les responsabilités sont nombreuses dans cette histoire, à commencer par celle de ce pauvre gosse, qui a accumulé les erreurs qui ont conduit à cette tragédie, moment où le policier qui a pressé la détente a commencé à engager la sienne…

  3. Je l’ai très très bien éduqué, dit-elle en public, comme si elle avait élevé un prix Nobel de la paix. On parle quand même d’un ado de 17 ans, sans permis, qui fuyait la police au volant d’une voiture de luxe qu’il n’avait pas le droit de conduire. Il a grillé les feux, les règles, les lois et au passage, le respect des autres.

    C’est ça, la très très bonne éducation ? Sérieusement ? Il faut quoi aujourd’hui pour être “mal éduqué” selon elle ? Qu’il brûle un commissariat et insulte des profs à chaque phrase ?

    Cette mère, au lieu de se remettre en question, elle se prend pour une icône. Elle va de plateau télé en rassemblement militant, elle instrumentalise la mort de son fils comme si c’était un drapeau politique. Et maintenant, elle réclame carrément la peine de mort pour un policier ? Une mère modèle ou une justicière improvisée qui rêve d’une vengeance à la kalach ?

    Non, tout ça me dégoûte. Cette posture de victime perpétuelle, alors que son fils a clairement défié l’autorité, ça reflète exactement ce qui ne va plus dans notre société. Plus personne ne se sent responsable de rien. On élève des enfants sans limites, et ensuite, quand ça finit mal, on crie au scandale.

    Elle aurait mieux fait de l’éduquer dans le respect de la loi plutôt que de venir donner des leçons à la France entière.

  4. Alors comme ça, Nahel a été « très très bien éduqué » ? C’est fascinant. On parle bien du jeune qui roulait sans permis, au volant d’une Mercedes qu’il ne possédait pas, connu des services de police, et qui a refusé d’obtempérer à plusieurs reprises ? Dans ma tête, j’ai dû rater une réforme de l’Éducation nationale.

    À ce rythme-là, moi aussi je vais dire que j’ai “très très bien éduqué” mon chat parce qu’il sait ouvrir le frigo quand il a faim. C’est à peu près le même niveau de logique.

    Et cerise sur le gâteau, elle réclame la peine de mort. Rien que ça. Dans un pays où elle est abolie depuis 1981. Peut-être que la prochaine étape, ce sera de proposer le retour de la guillotine sur la place publique ? Avec distribution de pop-corn, tant qu’on y est.

    Non, vraiment. Je veux bien entendre la douleur d’une mère, mais de là à réécrire l’histoire et à hisser son fils en martyr exemplaire… on atteint un sommet d’indécence. L’émotion ne doit pas tout justifier. Surtout pas le déni.

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