Élodie : « Avant de boucler mes valises et de filer vers le soleil, une question m’obsède : Et si une fuite d’eau transformait mon séjour de rêve en cauchemar au retour ? »
Paris, juillet 2025. Les rues résonnent des valises à roulettes et des cris joyeux des familles sur le départ. Comme chaque été, la France se vide de ses habitants, prêts à s’évader, à respirer ailleurs. Mais dans cette course vers le soleil, combien pensent à fermer la vanne d’eau principale de leur logement ?
Élodie, 37 ans, habitante de Tours, l’a appris à ses dépens l’an dernier. Partie deux semaines à l’île d’Oléron avec ses enfants, elle ne s’était pas souciée de cette petite molette bleue au fond du placard, près de son ballon d’eau chaude. « J’avais fait le ménage, sorti les poubelles, même mis du scotch sur la boîte aux lettres… mais pas fermé l’eau », raconte-t-elle.
Quand elle rentre chez elle, le sol du salon est spongieux. Une canalisation avait légèrement fissuré derrière le lave-linge. L’eau a coulé doucement, silencieusement, pendant 14 jours. Résultat ? 6 400 euros de dégâts, un parquet gorgé d’eau, un canapé à jeter, et des murs imbibés.
Le détail qui change tout : La clause d’inhabitation
Ce que beaucoup ignorent, c’est qu’un grand nombre de contrats d’assurance habitation imposent des conditions très strictes en cas d’absence prolongée. Passé un certain nombre de jours – souvent 3, parfois 7 – l’assureur peut considérer le logement comme « inhabité ». Dans ce cas, une clause spéciale peut exiger que l’eau ait été coupée, sous peine de refus d’indemnisation.
Dans le cas d’Élodie, l’assurance a accepté de couvrir partiellement les frais, mais a retenu 30% pour « négligence manifeste ». « J’ai pleuré de rage », confie-t-elle. « Un simple tour de robinet et j’aurais pu éviter tout ça. »
Une fuite peut coûter cher, même minime
Selon un rapport de Veolia, une fuite d’eau d’un seul millimètre peut entraîner une perte de 120 litres par jour. Sur une semaine d’absence, cela représente près de 850 litres d’eau gaspillée. Sur un mois ? Plus de 3 500 litres. Cela représente aussi un risque d’infiltration dans les murs, les sols, et parfois chez les voisins…
Les fuites les plus fréquentes en l’absence d’occupants proviennent :
- Des joints de machine à laver.
- Des chasses d’eau défectueuses.
- Des flexibles en caoutchouc trop vieux.
- Des canalisations mal soudées ou sous pression.
Un robinet qui goutte peut sembler anodin… mais en votre absence, il peut transformer votre logement en piscine.
Le bon réflexe avant de partir
Fermer la vanne d’eau générale est une opération simple. Elle se situe généralement à l’entrée du logement, à proximité du compteur ou dans un local technique. Une fois fermée, ouvrez un robinet pour relâcher la pression et vider l’eau résiduelle. Cela évite tout risque de fuite sous tension.
Et si vous habitez une maison, pensez aussi à :
- Vidanger les tuyaux extérieurs (risque de gel).
- Fermer les robinets de machine à laver et lave-vaisselle.
- Vérifier que votre ballon d’eau chaude est bien isolé.
- Faire un dernier tour dans les sanitaires.
Enfin, laissez un double de vos clés à un voisin de confiance. En cas de fuite malgré tout, une intervention rapide peut limiter les dégâts.
Les assurances sont claires : Pas de coupure = Pas de couverture
Le sujet est souvent négligé, mais il est parfaitement encadré. De nombreuses assurances comme la Maif, la MAAF ou Groupama incluent dans leurs clauses d’inhabitation des obligations précises : Si le logement est vide plus de 72 heures ou 5 jours, certaines garanties cessent de s’appliquer, sauf si :
- L’eau a été coupée.
- Le chauffage a été réglé sur une température hors gel.
- Une surveillance régulière du domicile a été assurée.
Certains assureurs exigent même une preuve écrite : Attestation d’un voisin, photo de la vanne fermée, certificat de passage d’un proche.
Une précaution qui ne coûte rien… et peut tout changer
Fermer l’eau avant de partir en vacances n’est pas un réflexe anodin. C’est un acte de prévoyance, aussi essentiel que de fermer les fenêtres ou activer l’alarme. Une minute suffit. Un seul quart de tour. Et c’est un été tranquille, sans peur de rentrer dans une maison inondée, sans cauchemar logistique, sans bataille d’indemnisation.
Alors, cet été, faites comme Élodie… mais avant qu’il ne soit trop tard. Tournez la vanne. Évitez le déluge. Préservez votre foyer.