Question posée par Élise : “Auriez-vous osé franchir la porte des bureaux de la rue de Miromesnil en plein été, pour écouter les conseils de Nicolas Sarkozy à ce qui se murmure être les nouveaux piliers du RN ?”
Paris, juillet 2025. Sous la chaleur écrasante de l’été parisien, alors que le tumulte politique semble en apparence suspendu, une activité discrète mais déterminante se joue derrière les murs feutrés de la rue de Miromesnil, dans les bureaux personnels d’un ancien président de la République : Nicolas Sarkozy. Là, à l’abri des regards et des caméras, se tisse un fil invisible qui relie l’un des anciens chefs de l’État les plus clivants à l’une des formations politiques les plus polarisantes du paysage français : le Rassemblement National.
Selon les informations de Julie Malo, journaliste au Point, confirmées par plusieurs sources proches des protagonistes, Nicolas Sarkozy a reçu tour à tour deux figures de proue du RN : Jordan Bardella, président du parti et député européen, et Sébastien Chenu, ancien vice‑président de l’Assemblée Nationale. Deux rencontres successives, confidentielles mais décisives, révélatrices d’un jeu d’influence dont les contours dessinent peut-être les prémices d’une recomposition politique de grande ampleur.
Un ancien président, toujours influent
Nicolas Sarkozy n’a jamais quitté la scène. Même lorsqu’il n’y est plus physiquement, son ombre plane. Depuis son départ de l’Élysée en 2012, il n’a cessé d’entretenir des réseaux, de distiller ses conseils, de sonder l’état du pays. Certains le voyaient en retrait, presque retraité. Ils avaient tort.
Dans le silence feutré de son bureau parisien, c’est un ballet discret qui s’est mis en place. Un à un, les leaders du moment viennent écouter les suggestions de celui qui, malgré ses condamnations judiciaires et ses retraits partiels de la vie publique, conserve une stature inégalée auprès d’une partie de la droite française.
Jordan Bardella, premier à entrer dans le cercle
Début juillet, Jordan Bardella franchit la porte du 77 rue de Miromesnil, où Sarkozy tient ses quartiers. Officiellement, rien n’est communiqué. Officieusement, les proches de l’ancien président confient que la rencontre a duré plus d’une heure, dans une atmosphère directe, sans flagornerie.
Sarkozy aurait alors prodigué un conseil fort : Ne pas avoir peur d’une dissolution. En d’autres termes : Aller au combat, même si l’Élysée devait convoquer des élections anticipées. Un signal stratégique puissant, de la part d’un homme qui connaît les rouages du pouvoir sur le bout des doigts.
Sébastien Chenu, l’autre protégé de l’été
Quelques jours plus tard, c’est Sébastien Chenu, ancien vice‑président de l’Assemblée Nationale, qui est reçu par Sarkozy. L’homme, ancien centriste passé par l’UMP, est aujourd’hui l’une des figures les plus posées du RN, et son profil modéré plaît à l’ancien président.
Selon Le Point, les échanges ont porté sur la gestion parlementaire, l’image du parti, mais aussi… sur l’idée d’une amnistie, si le RN parvenait un jour au pouvoir. Une proposition étonnante, presque surréaliste, tant elle évoque les propres démêlés judiciaires de Nicolas Sarkozy, qui pourrait y voir une opportunité d’effacement.
Un rapprochement qui fait débat à droite
Ce ballet entre Sarkozy et les figures du RN ne passe pas inaperçu au sein de la droite classique. Chez Les Républicains, certains crient à la trahison, d’autres s’interrogent sur l’opportunité d’une alliance future. D’autant que la stratégie macroniste semble elle-même vaciller, et que l’avenir est tout sauf lisible.
Ceux qui défendaient encore, il y a peu, un cordon sanitaire autour du RN constatent avec amertume que les digues tombent, les unes après les autres. La rencontre Sarkozy-Bardella-Chenu n’est plus un événement isolé, mais le symptôme d’un réalignement profond de la vie politique française.
La rue de Miromesnil : Nouveau centre de gravité politique ?
À force de réunions tenues à l’abri des projecteurs, le bureau parisien de Nicolas Sarkozy est en passe de redevenir un centre de gravité discret mais efficace du pouvoir. À défaut de revenir lui-même aux affaires, l’ancien président semble déterminé à peser dans les choix de ceux qui gouverneront demain.
Pour Jordan Bardella, ce rapprochement stratégique apporte une légitimité supplémentaire, un ancrage dans l’histoire républicaine. Pour Nicolas Sarkozy, il s’agit peut-être de préparer un retour indirect à l’influence, en évitant les projecteurs… mais en tenant les rênes.
L’ombre de Sarkozy plane-t-elle sur 2027 ?
Alors que les échéances présidentielles de 2027 se rapprochent à grande vitesse, une question fondamentale traverse l’esprit de nombreux observateurs : Nicolas Sarkozy prépare-t-il l’alternance, ou bien œuvre-t-il à son propre retour par procuration ?
Dans les bureaux de Miromesnil, les secrets se murmurent à voix basse, mais leurs échos pourraient bientôt secouer la République.
📎 Source : Article « Nicolas Sarkozy continue de jouer les conseillers de l’ombre du RN », par Julie Malo, publié sur LePoint.fr le 30 juillet 2025.
Sarkozy : cet homme politique méprisant qui passe outre , malgré le référendum de 2005. Ce n’est pas çà la démocratie. D’ailleurs, macron en aurait fait tout autant si il avait été aux manettes .