Alexandre : « Dans un contexte où chaque euro d’argent public est scruté, comment expliquer que SOS Racisme ait perçu en 2024 près d’un quart de million d’euros en subventions, alors que de nombreuses associations locales se battent pour survivre ? »
En 2024, l’association SOS Racisme, fondée en 1984 et emblématique de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme en France, a continué de bénéficier d’un soutien financier conséquent de l’État et de la Ville de Paris.
Selon les données officielles publiées sur egalite-femmes-hommes.gouv.fr et sur a06-v7.apps.paris.fr, les montants attribués cette année révèlent une réalité parfois méconnue du grand public : Le rôle majeur des subventions publiques dans la survie et le fonctionnement des grandes associations nationales.
Une convention nationale de 230 000 € par an
En 2022, la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH) a signé avec SOS Racisme une Convention Pluriannuelle d’Objectifs (CPO). Cette convention couvrait la période 2022–2024, avec un financement annuel fixe de 230 000 €.
Ainsi, en 2024, comme en 2022 et 2023, cette somme a été intégralement versée à l’association. Un montant qui vise à financer ses missions nationales : Campagnes de sensibilisation, actions éducatives, accompagnement juridique des victimes de discrimination, et interventions dans les établissements scolaires.
Un soutien complémentaire de la Ville de Paris
Au-delà de l’État, la Ville de Paris a, elle aussi, contribué financièrement aux projets de SOS Racisme. En 2024, deux subventions spécifiques ont été attribuées :
- 10 000 € pour le projet « Accès au droit et à la justice pour les victimes de racisme et d’antisémitisme »
- 6 000 € pour le projet « Sensibilisation à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme auprès des jeunes »
Ces aides, bien que modestes par rapport à la convention nationale, viennent appuyer des initiatives locales, souvent menées dans les quartiers populaires et les établissements scolaires parisiens.
Un total identifié de 246 000 € pour 2024
En additionnant la subvention de l’État via la DILCRAH (230 000 €) et celles de la Ville de Paris (16 000 €), SOS Racisme a donc reçu au moins 246 000 € d’argent public en 2024.
Ce chiffre ne tient pas compte d’éventuels financements régionaux, départementaux ou privés, non mentionnés dans les données publiques disponibles.
Un financement qui suscite des débats
Pour les défenseurs de SOS Racisme, ces subventions sont le reflet d’un engagement fort de l’État et des collectivités dans la lutte contre toutes les formes de discrimination. Elles permettent de financer des actions de terrain que peu d’organisations sont capables de déployer à l’échelle nationale.
Pour leurs détracteurs, en revanche, ces montants peuvent paraître excessifs dans un contexte budgétaire tendu, où de petites associations locales peinent à obtenir ne serait-ce que quelques milliers d’euros pour maintenir leurs activités.
Une transparence accrue, mais des questions qui demeurent
La publication de ces chiffres, même partielle, contribue à la transparence sur l’utilisation des fonds publics. Elle soulève néanmoins des interrogations : Comment sont réparties ces sommes ? Quelle part est réellement consacrée aux victimes ? Et quels résultats mesurables ces financements produisent-ils ?
En 2024, SOS Racisme reste donc l’un des bénéficiaires majeurs de subventions publiques en France dans le domaine de la lutte contre les discriminations. Un statut qui l’oblige à conjuguer engagement militant, gestion rigoureuse et communication claire auprès du grand public.

Yann GOURIOU est rédacteur et responsable éditorial de MyJournal.fr. Passionné d’actualité, de société et de récits de vie, il signe chaque article avec une approche humaine, sensible et engagée. Installé en Bretagne, il développe un journalisme proche du terrain, accessible et profondément ancré dans le quotidien des Français.
