OFB, vice de procédure, appel du parquet : retour sur une affaire glaçante de chasseurs accusés d’avoir écrasé des marcassins pour le plaisir.

6 chasseurs écrasent des animaux « pour des sensations fortes » : Relaxés par la justice malgré le scandale

ANIMAUX

Un silence pesant en Sologne

La forêt de Sologne, habituellement paisible, est devenue le théâtre d’une affaire qui glace le sang. Derrière le bruissement des feuilles et le pas discret des cerfs, une autre réalité s’est jouée : Celle d’hommes qui, selon l’enquête, utilisaient leurs véhicules pour écraser des marcassins et sangliers. Des scènes filmées, insoutenables, révélées au grand jour par l’Office français de la biodiversité (OFB).

Le 30 avril 2025, le tribunal correctionnel de Châteauroux a pourtant décidé de relaxer les six chasseurs poursuivis. Une décision qui choque l’opinion publique. Comme le rapporte France 3 Régions, le parquet n’a pas tardé à faire appel, refusant de laisser impunie une telle pratique.

Des sensations fortes au prix du sang

Les faits reprochés sont glaçants. Ces veneurs, issus du milieu de la grande vénerie, auraient transformé leurs 4×4 équipés de pares-buffles et de projecteurs en véritables armes de chasse. Selon les éléments rassemblés par l’OFB, ils traquaient les animaux de nuit, les pourchassaient sur plusieurs centaines de mètres, jusqu’à les écraser.

Les enquêteurs ont découvert des vidéos édifiantes : On y verrait les chasseurs exhiber les cadavres des jeunes sangliers, visiblement fiers de leur « exploit ».

Leur objectif ? « Des sensations fortes », rien de plus.

Une enquête solide, mais un vice de procédure fatal

Le 28 février 2023, l’OFB avait placé des pièges photographiques pour suivre les déplacements suspects dans les forêts de Sologne. Ces caméras avaient permis de documenter les pratiques nocturnes des veneurs.

Mais lors du procès, la défense a soulevé une faille : Ces dispositifs n’auraient pas été autorisés conformément à la procédure légale. Le tribunal a retenu l’argument et prononcé la relaxe. Non pas par manque de preuves, mais parce que la procédure était viciée.

Ainsi, malgré les éléments accablants, la justice a annulé le fruit de plusieurs mois d’enquête.

Une relaxe qui fait scandale

Dans la salle d’audience, le verdict a laissé un goût amer. Les associations de défense des animaux, comme One Voice qui s’est portée partie civile, dénoncent un « lâchage judiciaire ». Les images des marcassins écrasés, elles, continuent de hanter ceux qui les ont vues.

L’OFB, de son côté, regrette amèrement que son travail ait été réduit à néant par une question de procédure.

Le parquet contre-attaque

Face à cette relaxe, le parquet de Châteauroux a rapidement annoncé son intention de faire appel. L’affaire est donc loin d’être close. Une nouvelle audience devra statuer, et cette fois, la question sera de savoir si le fond du dossier peut être examiné malgré les vices constatés.

Pour les habitants de la région, mais aussi pour les amoureux de la nature, il est essentiel que justice soit rendue.

Entre droit et morale : Un fossé béant

Ce dossier révèle un problème majeur : Lorsque la loi est mal appliquée par les enquêteurs, les pires crimes contre la biodiversité peuvent rester impunis. Mais peut-on se satisfaire de voir des hommes repartir libres, après avoir transformé la forêt en terrain de jeu sanglant ?

Les magistrats devront trancher. En attendant, l’affaire suscite l’indignation et alimente le débat sur la place de la chasse en France, sur ses dérives et sur la nécessité d’un contrôle plus strict.

Le scandale d’une relaxe

Cette histoire, relatée par France 3 Régions, n’est pas seulement celle de six chasseurs et de quelques animaux écrasés. C’est un miroir tendu à notre société : Jusqu’où est-on prêt à tolérer l’impunité quand il s’agit de violence contre la faune sauvage ?

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