Du parking d’un KFC à Colomiers aux rues du Maroc, le destin improbable d’un VTT volé intrigue policiers et internautes.

Un vélo volé à Colomiers retrouvé 2 000 km plus loin au Maroc : Enquête sur un trafic improbable

SOCIETE

Colomiers, une soirée d’été ordinaire qui tourne au cauchemar

Le 28 juin 2025, la chaleur estivale enveloppe Colomiers, en Haute-Garonne. Devant le KFC de la commune, un adolescent attache soigneusement son VTT flambant neuf, un modèle Transition aux couleurs changeantes vert et pourpre. L’engin, acheté 850 € par sa mère Shazia sur Le Bon Coin, est bien plus qu’un simple vélo : C’est un objet de passion, un symbole de liberté, de longues balades et de week-ends sportifs.

Mais en quelques minutes, cette soirée banale bascule. Lorsqu’il ressort, le vélo a disparu. La chaîne a été sectionnée net. La stupeur laisse place à la colère, puis à l’impuissance. Shazia dépose immédiatement une plainte en ligne auprès du commissariat de Colomiers, espérant que la vidéosurveillance du parking apportera des réponses.

Une disparition qui traverse la Méditerranée

Les jours passent, sans nouvelles. Puis, miracle numérique : Via les réseaux sociaux, un message tombe. Un internaute, installé au Maroc, contacte Shazia. Il possède un VTT identique au sien, reconnaissable entre mille grâce à son numéro de série et à ses composants haut de gamme : Freins Shimano, pneus Michelin, détails précis que seule la véritable propriétaire pouvait connaître.

Interrogé, l’homme explique avoir acheté ce vélo pour 500 €, en toute bonne foi, sur un marché présenté comme « en France ». Il n’imaginait pas que l’engin venait d’être volé à plus de 2 000 km de là.

La piste du marché noir

Le récit de ce nouveau propriétaire ouvre une autre piste : Celle d’un trafic plus vaste. Comment un vélo volé dans une ville tranquille de Haute-Garonne se retrouve-t-il si vite de l’autre côté de la Méditerranée ?

Les enquêteurs soupçonnent l’existence de réseaux bien rodés, capables d’acheminer rapidement des deux-roues volés vers l’Afrique du Nord, où la demande est forte.

L’attente des images et la colère d’une mère

Pour Shazia, l’attente est insupportable. Son fils, privé de son VTT, enrage. Elle, elle s’accroche à l’idée que les caméras du parking du KFC de Colomiers détiennent peut-être la clé. Ces images pourraient identifier l’auteur du vol, et peut-être retracer le chemin emprunté par le vélo.

En attendant, elle raconte son histoire à La Dépêche, espérant qu’en médiatisant l’affaire, d’autres victimes sortiront du silence et que la vigilance s’accroîtra.

Un phénomène loin d’être isolé

Les vols de vélos explosent en France. Selon les associations, plus de 400 000 vélos disparaissent chaque année, et une partie alimente un véritable marché noir international. Colomiers n’est pas un cas isolé : Des deux-roues volés à Paris, Toulouse ou Lyon réapparaissent régulièrement en Espagne, en Belgique ou au Maroc.

D’un parking de Colomiers aux rues du Maroc

De la devanture d’un fast-food à Colomiers jusqu’aux souks marocains, l’histoire de ce VTT raconte l’absurdité d’un monde où les frontières n’arrêtent pas le crime. Pour Shazia, ce n’est pas seulement une perte matérielle : C’est une blessure, une injustice qui perdure tant que la vérité n’est pas révélée.

Ce fait divers, relaté par La Dépêche, illustre combien un simple vol peut devenir une affaire internationale. Il interroge aussi sur les moyens mis à disposition des victimes et sur la lutte contre les trafics transfrontaliers.

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