Pollution aérienne et responsabilité : Delta règle une indemnisation record après le largage de kérosène sur des résidents californiens. L’histoire complète est sur MyJournal.fr.

Un avion lâche 6,8 tonnes de carburant en plein vol sur 38.000 maisons

CHOC

En ce mois de janvier 2020, le ciel californien semblait paisible. Le vol Delta Air Lines 89, un Boeing 777-200, venait de décoller de l’aéroport international de Los Angeles à destination de Shanghai. À bord, les passagers s’apprêtaient à vivre un long trajet transpacifique, mais rien ne se déroula comme prévu. Peu après le décollage, les pilotes détectèrent une perte de puissance moteur. Face à cette urgence technique, il fallut prendre une décision radicale : Alléger l’appareil afin de revenir se poser en toute sécurité sur la piste de LAX.

C’est à ce moment précis que tout bascula pour des milliers de familles vivant dans le comté de Los Angeles. En urgence, l’équipage activa le système de délestage, libérant environ 6,8 tonnes de carburant, soit plus de 15 000 gallons de kérosène.

Le problème ? Ce largage ne se fit pas à haute altitude au-dessus de zones inhabitées comme le prévoient généralement les procédures, mais au-dessus de quartiers densément peuplés, d’écoles, de parcs et de maisons.

Ce qui devait être une mesure de sécurité pour les passagers du Boeing se transforma en cauchemar pour des habitants surpris par une « pluie » toxique. Les gouttelettes de kérosène tombèrent sur des toits, des jardins, des voitures, et pire encore, sur des cours d’école où des enfants jouaient. Certains furent aspergés, souffrant de démangeaisons cutanées et d’irritations oculaires. Les services de secours confirmèrent que plus de 60 personnes, dont de nombreux enfants, avaient dû être examinées. Heureusement, aucune hospitalisation ne fut nécessaire, mais le traumatisme collectif fut immense.

La scène fut décrite par de nombreux témoins : Des instituteurs paniqués tentant de protéger leurs élèves, des parents accourant en urgence, et des riverains médusés découvrant une odeur persistante de carburant dans leurs rues. Le quotidien des habitants de Cudahy et de plusieurs villes alentour venait d’être bouleversé par un événement aussi inattendu qu’effrayant.

Selon l’enquête menée par la Federal Aviation Administration (FAA), les pilotes avaient bien agi dans le respect des procédures existantes. Aucune faute n’a pu leur être reprochée. Pourtant, pour les habitants, la colère restait vive : Comment un géant du transport aérien pouvait-il se dédouaner ainsi après avoir transformé leurs quartiers en zones polluées ?

Très vite, une class action fut engagée contre Delta Air Lines. Les résidents réclamèrent justice, non seulement pour les désagréments immédiats, mais aussi pour les conséquences à long terme : Nettoyage des toitures et des façades, remplacement de végétation détruite, crainte de pollution durable. Des milliers de familles unirent leurs voix pour affronter le mastodonte aérien.

Après cinq années de procédures, un accord fut finalement trouvé en août 2025. Comme le rapporte le site BFMTV, Delta a accepté de verser 78,75 millions de dollars aux victimes de cet incident. Une somme colossale, répartie entre près de 38 000 propriétés et environ 160 000 personnes. Concrètement, chaque propriétaire touché percevra un minimum de 888,82 $, tandis que chaque résident recevra au moins 104,34 $.

Si ce montant reste loin de compenser pleinement la peur et les dégâts ressentis, il représente tout de même une reconnaissance officielle de la responsabilité de la compagnie. Pour les habitants, il s’agit d’une victoire morale : Leur mobilisation collective a permis de tenir tête à l’un des plus grands noms de l’aviation mondiale.

Cette affaire restera gravée dans les mémoires comme un symbole de la fragilité de notre quotidien face aux imprévus de l’industrie aéronautique. Elle soulève aussi une question essentielle : Quelles garanties ont vraiment les populations vivant sous les couloirs aériens ? Le kérosène, cette ressource indispensable au voyage, peut aussi se transformer en menace lorsqu’il s’échappe au mauvais endroit, au mauvais moment.

Derrière ce règlement financier, c’est tout un débat sur la responsabilité et la sécurité aérienne qui ressurgit. Delta Air Lines, en acceptant ce compromis, tourne une page douloureuse de son histoire, mais les habitants de Californie, eux, n’oublieront jamais ce jour où le ciel bleu s’est couvert d’une pluie de carburant.

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