La "grève de la carte bleue" du 10 septembre est-elle le nouveau moyen de protester ? Explorez l'impact de ce mouvement audacieux et les réactions des banques.

La grève de la carte bancaire du 10 septembre 2025 a-t-elle fait trembler les banques ?

SOCIETE

Le 10 septembre 2025. Une date qui, a priori, ne disait rien de particulier à la grande majorité des Français. Mais derrière ce jour d’apparence banale, un murmure a commencé à se propager sur les réseaux sociaux. Un murmure qui, à force d’échos, a pris la forme d’un appel sonore, presque un cri de ralliement. « Bloquons tout le 10 septembre. » Le mot d’ordre était simple, radical, et teinté d’une urgence que seuls les mouvements populaires peuvent générer.

Parmi les nombreuses invitations à descendre dans la rue, à paralyser les transports ou à cesser le travail, un appel a fait surface, d’une nature plus insidieuse, plus sournoise : Celui de la grève de la carte bancaire.

L’idée était d’une simplicité désarmante, presque enfantine dans sa conception, mais d’une audace folle dans sa mise en œuvre. Ne pas utiliser sa carte bancaire. Ne plus alimenter, ne serait-ce qu’une journée, le flux incessant de transactions qui fait tourner la grande roue de l’économie. Payer en espèces, exhumer de nos portefeuilles ces billets de banque que l’on manipule de moins en moins, ces pièces qui se font si rares.

L’objectif était clair : Priver les banques de leurs commissions, de ces pourcentages microscopiques (entre 0,5 et 1,5 % par achat, selon les experts de France Info) qui, cumulés, représentent des montagnes de profits. Priver l’État d’une potentielle TVA, et par là même, reprendre un contrôle, même symbolique, sur l’argent que nous échangeons.

L’air de rien, cette idée-là avait des airs de déjà-vu. Il y a près de quinze ans, un autre rebelle avait déjà tenté de bousculer le système. Souvenez-vous. C’était en 2010. Un homme à la crinière de lion et à l’accent du sud, l’ex-footballeur Éric Cantona, avait lancé un appel tout aussi retentissant, bien qu’un peu plus direct : « Vider les banques« . L’idée était d’aller retirer tout son argent liquide en même temps, pour provoquer une panique générale, un « bank run » à la française, qui aurait mis à genoux les établissements financiers, incapables de fournir le cash nécessaire à leurs clients. Mais comme souvent, la peur de l’inconnu, l’inertie du système et la confiance, même fragile, dans les institutions, avaient eu raison de l’élan de Cantona. La panique n’avait pas eu lieu.

Alors, ce 10 septembre 2025, le scénario s’est-il répété ? Les réseaux sociaux, avec leur force de frappe sans précédent, ont-ils réussi là où un seul homme avait échoué ? L’espoir était bien réel. Les messages inondaient les fils d’actualité, les hashtags se multipliaient, les appels au boycott étaient relayés par des influenceurs, des figures de l’ombre de la protestation numérique. Le mouvement prenait de l’ampleur, du moins virtuellement. Mais la réalité, comme toujours, est une maîtresse exigeante.

Les chiffres, froids et impitoyables, ont rapidement fait retomber l’excitation. Contactée par les journalistes de 20minutes.fr, la Fédération bancaire française a été catégorique. Aucune « variation significative » n’a été observée. Aucune baisse notable de l’activité. Les transactions par carte bleue ont continué leur flux normal, comme si de rien n’était. La grande « grève » s’était transformée en une goutte d’eau dans un océan de millions de transactions quotidiennes.

Il faut dire que l’habitude est une force redoutable. En France, la carte bancaire est devenue notre seconde nature. Elle a dépassé l’usage des espèces pour la première fois en 2024, selon les chiffres de la Banque de France. Elle nous offre une rapidité, une simplicité, une traçabilité que l’argent liquide ne peut plus concurrencer. Alors, en un claquement de doigts, renoncer à cette facilité, à ce confort ? La tâche est bien plus ardue qu’il n’y paraît.

Cette « grève de la carte bleue » restera comme un paradoxe de notre époque. Une action qui, bien que mobilisant des dizaines de milliers de personnes sur les réseaux sociaux, n’a pas réussi à se matérialiser dans le monde réel. Un symbole de la protestation numérique qui s’essouffle face à la puissance des habitudes de consommation. Mais elle nous a rappelé une chose essentielle : Le pouvoir de la révolte ne réside pas uniquement dans le nombre de manifestants. Il est aussi dans les gestes quotidiens, aussi simples et anodins soient-ils. Le 10 septembre 2025, le système bancaire n’a pas vacillé. Mais l’idée, elle, est semée. Et qui sait, peut-être germera-t-elle un jour, sous une forme que nous ne soupçonnons pas encore.

1 thought on “La grève de la carte bancaire du 10 septembre 2025 a-t-elle fait trembler les banques ?

  1. La covid a facilité l’usage de la carte bancaire pendant une certaine période. . Les grandes surfaces et hard- discount ont invité leurs caissières à demander aux consommateurs d’utiliser ce moyen, évitant la manipulation des pièces ou billets de banque.

    Il n’y a pas que les banques qui se gavent grâce à ce moyen de paiement.
    D’abord : La commission dite inter-échange
    – La carte de crédit ou de débit = frais 0,20 à 0,30 % sur chaque mouvement
    – Les frais de réseau (CB, Visa, Mastercard….)
    – enfin, la marge de la banque utilisée.
    Voir sur Moneyvox.fr – index  » banques »
    Aussi : une prise de contrôle des des mouvements opérations bancaires quotidiennes via Tracfin en application de l’article L 561-6 du code monétaire et financier. (terrorisme et blanchiment supposés sur des petites sommes)

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