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Sébastien Lecornu dévoile son gouvernement : Pourquoi a-t-il choisi des élus déjà en place ?

POLITIQUE

Le parfum du pouvoir n’a jamais été neutre. Ce matin-là, dans les couloirs feutrés de Matignon, un silence lourd s’imposait. La France attendait, les députés s’impatientaient, et les caméras braquées sur les grandes portes blanches semblaient guetter l’instant où Sébastien Lecornu, nommé Premier ministre après la chute fracassante de François Bayrou, lèverait enfin le voile sur son gouvernement.

Et puis, l’annonce est tombée. Les noms défilent. Les Français les connaissent déjà. Ce ne sont pas de jeunes talents surgis de l’ombre, pas de figures nouvelles prêtes à bouleverser les codes. Non. Ce sont des élus déjà en place, des ministres de l’équipe précédente, des figures installées. Un gouvernement de continuité.

Pourquoi ce choix ?

Selon Le Monde, Lecornu n’était pas pressé. Il a d’abord voulu fixer « le quoi avant le qui ». Autrement dit, définir une feuille de route claire avant de composer une équipe. Le Point ajoute que les « poids lourds de l’équipe Bayrou » étaient quasiment assurés d’être reconduits, preuve que ce remaniement n’avait rien de révolutionnaire.

Dans les rangs de l’Assemblée, la réaction ne s’est pas fait attendre. « Un gouvernement de recyclés », lâche un député de l’opposition, cité par BFMTV. Mais pour Lecornu, ce choix n’est pas une faiblesse. C’est une stratégie. En pleine crise, mieux vaut miser sur des élus expérimentés, déjà rodés aux tempêtes parlementaires, que de lancer des novices dans l’arène.

La Dépêche souligne l’importance des équilibres politiques. Le nouveau Premier ministre devait composer avec les sensibilités de la majorité, mais aussi tendre la main à certains LR, voire à une partie des socialistes, afin d’éviter une motion de censure qui plane comme une épée de Damoclès.

Pour Lecornu, la priorité est simple : Éviter le chaos. Choisir des élus déjà en place, c’est s’assurer de leur loyauté, de leur efficacité, et surtout de leur légitimité auprès de leurs électeurs. Pas de surprise, pas de temps perdu à apprendre les arcanes du pouvoir.

Mais ce pari a un revers : Il nourrit déjà les critiques d’immobilisme. Dans la rue, dans les cafés, dans les colonnes des journaux, une question s’impose : Et si la France, lassée de ces visages connus, rêvait justement d’un souffle nouveau ?

La réponse de Lecornu se veut claire : Le pays n’a pas besoin de symboles, il a besoin de stabilité. Et dans ce jeu dangereux où chaque voix compte, chaque erreur coûte, il a choisi la prudence.

Reste à savoir si cette stratégie portera ses fruits, ou si elle deviendra le premier talon d’Achille de son gouvernement.

➡️ SOURCE : Yann GOURIOU – Rédacteur et Responsable Éditorial de MyJournal.fr

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