« Comment un homme peut-il, en moins de trente jours, quitter Matignon avec près de 16 000 euros bruts en poche, alors que tant de Français peinent à terminer le mois avec un SMIC ? »
Le 9 septembre 2025, Sébastien Lecornu posait pour la première fois le pied à Matignon en tant que Premier ministre de la République française. À 38 ans, l’homme qui avait gravi patiemment les échelons de la vie politique, passant par les ministères de la Transition écologique puis des Armées, accédait à la fonction suprême de chef du gouvernement. Mais ce qui devait être une étape majeure de sa carrière politique allait devenir un record : Celui du mandat de Premier ministre le plus court de la Ve République.
Car moins d’un mois plus tard, le 6 octobre 2025, son gouvernement tombait déjà. Les raisons politiques, multiples, s’effacent presque derrière une question qui taraude l’opinion publique : Combien un homme peut-il réellement « gagner » en si peu de temps passé à Matignon ?
Selon CNews, le salaire officiel du Premier ministre s’élève à 15 900 euros bruts par mois, soit 12 387 euros nets. À cette rémunération de base s’ajoutent une indemnité de fonction et une indemnité de résidence de 366 euros. L’addition grimpe vite, et la somme apparaît d’autant plus frappante lorsque l’on rapporte ce chiffre à la brièveté du mandat.
En clair, pour 27 jours d’exercice, Sébastien Lecornu a perçu l’équivalent d’un mois complet de rémunération. Soit environ 15 900 euros bruts, auxquels il faut ajouter divers avantages de fonction : Un logement officiel, une voiture avec chauffeur, des frais de représentation et de déplacement. Ces éléments, rarement chiffrés dans le détail, appartiennent pourtant à la panoplie classique d’un chef de gouvernement.
Le site L’Essentiel de l’Éco rappelle que ce revenu mensuel correspond à près de neuf fois le salaire moyen net en France. Une comparaison qui alimente les critiques, notamment à l’heure où nombre de Français peinent à boucler leurs fins de mois.
Et la polémique ne s’arrête pas là : Certains se demandent si un passage aussi bref à Matignon ouvre droit à des avantages futurs, notamment en matière de retraite. Selon les textes, un ancien Premier ministre bénéficie d’un régime spécifique, avec des conditions de calcul parfois controversées. La question reste ouverte : Sébastien Lecornu, bien que resté moins d’un mois, pourra-t-il bénéficier de tels droits dans les années à venir ?
Dans la mémoire collective, cette parenthèse restera celle d’un gouvernement éclair : Nommé le 9 septembre, dissous dès le 6 octobre. Mais elle interrogera longtemps sur les règles de rémunération des responsables politiques français. Car, au fond, ce cas illustre une vérité dérangeante : Le temps passé au sommet de l’État, même fugace, se paie toujours au prix fort.
