« Sophie se demanda en lisant la phrase d’Anne Hidalgo : Pourrais-je vraiment vivre “difficilement” avec 4 900 € par mois ? »
Paris, le 8 octobre 2025 — En pleine séance du Conseil de Paris, la maire de la capitale, Anne Hidalgo, a ravivé la polémique sur ses notes de frais en lançant une phrase qui a immédiatement embrasé les réseaux sociaux :
« Je vous mets au défi de vivre avec 4 900 euros nets par mois après impôts. »
Cette déclaration, adressée à son opposante Rachida Dati, intervient après plusieurs semaines de critiques sur la gestion de ses frais de représentation. Le ton provocateur employé par la maire socialiste a choqué autant qu’il a amusé, transformant un débat budgétaire en véritable tempête politique.
Le contexte : Un scandale ancien mais ravivé
Tout a commencé après la décision du Conseil d’État, en 2023, contraignant la Ville de Paris à rendre publiques les notes de frais de la maire, à la suite d’une requête déposée dès 2018 par un journaliste néerlandais, Stefan de Vries.
Ces documents, obtenus après plusieurs années de procédure, ont révélé environ 210 000 euros de dépenses entre 2017 et 2021, dont une partie classée sous la rubrique des “frais de représentation” : Voyages officiels, repas, vêtements de cérémonie, réceptions…
Des montants qui, selon Mediapart, seraient parfois difficilement justifiables au regard des missions strictement municipales.
« Vivre avec 4 900 € », une phrase qui fait polémique
Face aux critiques, Hidalgo s’est défendue avec vigueur :
« Les indemnités permettent à des élus de se consacrer pleinement à leur mission, sans dépendre d’intérêts privés. »
Mais la phrase qu’elle a prononcée en Conseil a tout fait basculer :
« Je vous mets au défi de vivre avec 4 900 € nets par mois. »
Cette somme correspond à l’indemnité nette d’un maire de Paris après impôts.
Rapidement, les internautes ont dénoncé un “déni de réalité sociale”. L’un d’eux écrit :
« Un Français sur deux vit avec moins de 1 800 € par mois. Avec 4 900 €, on est parmi les 1% les plus riches. »
D’autres rappellent que la maire ne paie ni ses repas officiels ni ses nombreux déplacements.
Entre justification et provocation
Pour ses soutiens, Anne Hidalgo n’a fait que défendre le principe de transparence démocratique. Pour ses détracteurs, elle a perdu tout contact avec la réalité.
Le débat illustre un clivage grandissant entre les citoyens et les élus : Celui de la valeur symbolique du pouvoir d’achat, désormais au cœur du discours politique français.
En comparant son indemnité à un “salaire de survie”, Hidalgo a sans doute voulu rappeler les sacrifices liés à la vie publique.
Mais le pari est risqué : En pleine crise économique et inflationniste, la phrase résonne comme un aveu d’incompréhension du quotidien des Français.
Un défi à 4 900 € qui pourrait lui coller à la peau
Le scandale des notes de frais d’Anne Hidalgo, rouvert par sa sortie sur les 4 900 €, illustre les limites de la communication politique face à la défiance populaire. À l’heure où la transparence est devenue une exigence citoyenne, chaque mot, chaque chiffre compte.
Et celui-ci — 4 900 — restera longtemps associé à l’image de la maire de Paris.
(Source : Le Journal du Dimanche)
