bruxisme mâchoire serrée

Bruxisme : Pourquoi serrez-vous la mâchoire sans le savoir ?

SANTE

Un mal silencieux qui touche majoritairement les femmes

Les troubles temporo-mandibulaires (TTM) — encore méconnus du grand public — concernent avant tout les femmes.

Le Manuel MSD définit ces troubles comme « des problèmes liés aux muscles masticateurs, aux articulations de la mâchoire ou aux tissus fibreux qui les relient ».

En d’autres termes, il s’agit d’un déséquilibre entre les tensions musculaires et les anomalies anatomiques articulaires, qui finit par provoquer douleurs, craquements et gêne à la mastication.

Dans de nombreux cas, ces TTM trouvent leur origine dans un bruxisme chronique — ce serrement ou grincement de dents souvent inconscient — ou dans un mauvais alignement dentaire. Mais le plus souvent, la cause principale se niche ailleurs : Dans le stress et l’anxiété.

Quand le stress s’exprime à travers la mâchoire

Lorsqu’une personne est anxieuse ou tendue, le corps réagit instinctivement : On serre les dents sans s’en rendre compte. Ce réflexe musculaire de défense devient, à la longue, destructeur.

En répétant ce geste jour et nuit, l’articulation temporo-mandibulaire s’abîme, entraînant une cascade de douleurs : Oreilles, visage, cervicales, épaules, migraines…

Ce phénomène forme un cercle vicieux : Le stress provoque le serrement de la mâchoire, la douleur amplifie l’anxiété, et l’anxiété augmente encore les tensions musculaires.

Résultat : Un cycle sans fin, douloureux et épuisant.

Les femmes, deux fois plus touchées que les hommes

Les chiffres sont sans appel : Deux femmes sur trois parmi les adultes souffrant de TTM.

Pourtant, à peine un adulte sur dix consulte un spécialiste.

Ce déséquilibre s’explique aussi par le fait que les femmes sont deux fois plus susceptibles de recevoir un diagnostic de trouble anxieux.

Cette différence apparaît dès la puberté, lorsque les hormones sexuelles influencent les réactions du corps face au stress.

Des recherches menées par le College of Letters and Science (Université de Californie) confirment que les femmes et les hommes ne réagissent pas de la même façon au stress social.

La testostérone, plus présente chez l’homme, joue un rôle clé dans la régulation du stress et de l’anxiété.

La professeure de psychologie Darby Saxbe explique que les facteurs hormonaux et la charge mentale — travail, famille, finances, injonctions sociales — exposent davantage les femmes à une suractivation du système nerveux.

Lorsque cette tension devient chronique, elle s’exprime par des douleurs mandibulairesdes grincements nocturnes et des tensions persistantes au niveau de la mâchoire.

Des symptômes physiques aux répercussions psychologiques

Les symptômes des TTM peuvent lourdement altérer la qualité de vie : Douleurs constantes, troubles du sommeil, fatigue, irritabilité…

Ces souffrances physiques finissent par alimenter l’angoisse, renforçant encore la crispation musculaire.

D’où l’importance d’une prise en charge globale, à la fois médicale et psychologique.

Les solutions existent :

  • Port d’une gouttière occlusale pour limiter le serrement nocturne.
  • Myorelaxants et séances de kinésithérapie pour détendre les muscles.
  • Techniques de relaxation et thérapies cognitives pour apprendre à relâcher la tension.
  • Accompagnement psychologique, car, comme le rappelle la psychologue américaine, « le corps et l’esprit sont indissociables ».

Une approche intégrée : Corps et esprit à l’unisson

Traiter le bruxisme ne consiste pas uniquement à soulager la douleur.

Il s’agit aussi de comprendre pourquoi le corps exprime l’anxiété de cette manière.

Reconnaître que la mâchoire parle pour l’esprit, c’est déjà amorcer la guérison.

Quand la mâchoire parle, c’est le corps qui réclame la paix

Les troubles temporo-mandibulaires rappellent combien la santé mentale influence la santé physique. Chez les femmes, la pression sociale et hormonale rend le corps plus réactif au stress, transformant la mâchoire en baromètre de l’anxiété.

👉 Selon un article publié par TF1 Info, comprendre ce lien entre émotions et douleurs permet d’agir plus tôt, d’éviter les séquelles et de redonner au sourire toute sa sérénité.

Laisser un commentaire