« Comment peut-on donner une vie entière au RSA, sans jamais cotiser assez, et espérer une retraite digne ? » — Claire
RSA toute sa vie : Découvrez combien elle touche à la retraite
Elle s’appelle Monique, 67 ans, et son histoire illustre crûment une réalité sociale dont peu osent parler. Après une vie entière passée dans la précarité, sans emploi stable ni cotisations suffisantes, elle découvre aujourd’hui ce que vaut une retraite lorsqu’on a survécu grâce au RSA. Son témoignage met des mots sur une injustice silencieuse qui touche des milliers de Français.
Pendant plus de trente ans, Monique a enchaîné petits boulots, missions temporaires et longues périodes sans emploi. Trop souvent seule, sans soutien familial ni formation qualifiante, elle a vécu avec le minimum social. « Le RSA m’a permis de payer mon loyer et un peu de nourriture. Mais je n’ai jamais pu mettre de côté ni cotiser suffisamment pour la retraite », confie-t-elle, amère. Aujourd’hui, son avis de pension est tombé : elle percevra 848 euros par mois, un montant qui inclut le minimum vieillesse, appelé allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA). Une somme à peine suffisante pour survivre, bien loin de la moyenne nationale des pensions, qui dépasse 1 400 euros.

Le RSA, Revenu de Solidarité Active, est versé aux personnes sans ressources ou à très faibles revenus. S’il garantit un minimum vital, il n’ouvre pas de droits significatifs pour la retraite, car seules les périodes d’activité professionnelle cotisée comptent réellement pour le calcul des pensions. En clair, vivre au RSA toute sa vie, c’est arriver à l’âge de la retraite avec très peu de trimestres validés. Le seul filet de sécurité reste alors l’ASPA, attribuée sous conditions de ressources aux plus de 65 ans, avec un plafond de 1 012,02 euros par mois pour une personne seule en 2025.
« On m’a toujours dit que j’avais droit au RSA, que c’était pour m’aider. Mais personne ne m’a jamais expliqué que ça ne comptait pas pour ma retraite », déplore Monique, les yeux humides. Comme elle, des milliers de seniors découvrent trop tard que la solidarité nationale ne comble pas les trous d’une vie de galère. Beaucoup pensaient que l’État prendrait le relais, mais la réalité administrative est impitoyable : sans cotisations, pas de pension décente.
La situation de Monique révèle une faille dans le système social français. Les bénéficiaires du RSA vivent avec une aide qui ne prépare pas leur avenir. Le problème n’est pas nouveau, mais il s’aggrave à mesure que les carrières deviennent discontinues et que le coût de la vie augmente. Les associations d’aide aux retraités alertent depuis des années sur cette fracture silencieuse entre les actifs précaires et les futurs pensionnés. Selon la DREES, près de 10 % des nouveaux retraités perçoivent aujourd’hui moins de 900 euros par mois.

Pour Monique, chaque dépense devient une angoisse. Le chauffage, les médicaments non remboursés, ou simplement un repas équilibré deviennent des luxes. « J’ai travaillé quand je pouvais, j’ai élevé seule mon fils, et maintenant, je me sens punie d’avoir été pauvre », lâche-t-elle avec amertume. Pourtant, elle ne réclame pas la charité. Elle demande juste un peu de justice sociale, un minimum de reconnaissance pour une vie de survie.
Ce témoignage met en lumière un paradoxe français : un pays où la solidarité nationale est vantée, mais où les parcours les plus fragiles finissent oubliés dans les statistiques. Vivre au RSA ne protège pas de la pauvreté à la retraite, bien au contraire : cela la prolonge.
Dans un contexte de réforme permanente des retraites, le cas de Monique interroge. Faut-il repenser le système pour intégrer des périodes de RSA dans le calcul des droits ? Ou accepter que des milliers de personnes terminent leur vie dans la précarité, malgré des décennies de survie au quotidien ?

En France, plus de 600 000 retraités vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Parmi eux, une part grandissante de femmes, souvent isolées, ayant connu des parcours similaires à celui de Monique. Elles ne réclament pas des privilèges, seulement la dignité.
Le débat reste entier, mais une chose est sûre : tant que les années de RSA ne compteront pas dans les cotisations retraite, la promesse d’une vieillesse digne restera hors de portée pour ceux qui ont déjà tout donné.
👉 SOURCE : Yann, Webmaster de MyJournal.fr