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Le vaccin Covid révélerait un effet secondaire positif inattendu, selon des chercheurs

L’étude présentée lors d’un congrès européen d’oncologie à Berlin soulève un intérêt scientifique inattendu : Le vaccin contre le Covid-19 pourrait avoir un effet bénéfique sur certains patients atteints de cancers avancés. Une observation surprenante qui intrigue les chercheurs américains à l’origine de cette découverte. Elle suggère qu’une dose de vaccin administrée dans les 100 jours suivant le début d’une immunothérapie pourrait prolonger l’espérance de vie.

L’analyse s’appuie sur les données de plus de 1 000 patients, tous atteints de cancers en phase avancée et suivis dans le cadre de traitements par immunothérapie. Les chiffres interpellent. Chez les personnes souffrant d’un cancer du poumon non à petites cellules, la survie médiane serait passée de 20 à plus de 37 mois. Un gain net qui dépasse les prédictions habituelles de ce type de traitement. Les patients atteints de mélanome métastatique auraient également présenté une survie prolongée de plusieurs mois, ce qui renforce l’intérêt de cette observation.

Les chercheurs avancent une hypothèse : Le vaccin aurait agi comme un “réveil” du système immunitaire. En d’autres termes, il aurait redonné temporairement de la vigueur aux défenses naturelles de l’organisme, déjà fortement sollicitées dans le cadre de l’immunothérapie. Duane Mitchell, directeur du UF Clinical and Translational Science Institute, souligne que « c’est le genre d’effet thérapeutique qu’on espère d’un traitement expérimental, mais qu’on observe rarement ». Aucun autre vaccin, comme celui de la grippe, n’aurait montré une action similaire.

Cette réaction immunitaire stimulée par les vaccins à ARNm n’est pas totalement nouvelle pour les chercheurs en oncologie. Depuis plusieurs années, des équipes américaines étudient la possibilité de détourner cette technologie pour renforcer le système immunitaire face à certaines tumeurs. Des travaux expérimentaux avaient déjà démontré, chez l’animal, qu’un vaccin à ARNm non spécifique pouvait freiner la croissance tumorale en activant fortement l’immunité.

Les résultats ouvrent une perspective ambitieuse : Celle d’un futur vaccin universel contre le cancer. Elias Sayour, oncologue pédiatrique à UF Health, estime qu’une telle innovation pourrait voir le jour dans les décennies à venir. Un essai clinique randomisé de grande ampleur est d’ailleurs en préparation pour évaluer de façon définitive l’impact réel du vaccin Covid sur la survie des patients sous immunothérapie.

Les scientifiques appellent toutefois à la prudence. Si les observations sont prometteuses, elles ne suffisent pas encore à modifier les protocoles médicaux. Le développement d’un traitement fondé sur cette découverte pourrait nécessiter dix à quinze ans de recherche supplémentaire. Les phases cliniques devront confirmer l’efficacité, mesurer la sécurité et vérifier que cet effet positif n’est pas lié à d’autres facteurs.

Cette étude relance néanmoins le débat sur le potentiel thérapeutique des vaccins à ARNm, bien au-delà de la lutte contre le Covid-19. Elle montre que certaines avancées issues de la pandémie continuent de nourrir des pistes scientifiques novatrices. Une conclusion rapportée dans un article de MSN qui souligne l’importance de poursuivre ces recherches.

Yann GOURIOU

Auteur indépendant installé en Bretagne, je réalise des enquêtes et des reportages de terrain pour mon blog. J’écris avec une approche humaine, sensible et engagée, en donnant la parole à celles et ceux dont on n’entend rarement la voix.

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