Groupe de parlementaires souriants posant ensemble en extérieur, représentant une formation politique française

La gouvernement tremble à l’idée d’une France dirigée par le RN

POLITIQUE

Paniquée à l’idée de voir le RN s’emparer du pouvoir, la gauche sénatoriale dégaine en urgence un texte pour verrouiller la Constitution avant qu’elle ne soit, selon elle, « tripatouillée » par l’extrême droite.

Chaque matin, entre les colonnes de pierre du Sénat, un vent d’alerte souffle. La gauche sénatoriale — socialistes, communistes et écologistes — s’active pour déposer un texte qualifié de véritable « rempart institutionnel ». Face à la menace d’une France dirigée par le Rassemblement National, elle veut empêcher ce dernier de tripatouiller la Constitution.

Depuis plusieurs mois, l’horizon politique se teinte d’une inquiétude grandissante. Le Rassemblement National, installé en tête des sondages, affiche une ambition : inscrire dans la Constitution des principes longtemps défendus à la marge — dont celui de la « préférence nationale ». Sans tabou.

Pour y parvenir, le parti envisagerait de recourir au référendum ou à une autre procédure de révision accélérée. La gauche, alertée, estime que tout contournement du Parlement vers une réforme constitutionnelle « à la carte » ouvrirait une brèche dans l’État de droit.

Le texte en question

Le sénateur socialiste Éric Kerrouche, avec son groupe, a déposé une proposition de loi visant à clarifier et renforcer la procédure de révision constitutionnelle. Il la décrit comme « une arme de protection massive de notre République telle que nous la connaissons ».

Le cœur du dispositif : interdire que la Constitution soit modifiée par simple référendum sans passer par le Parlement, ou exiger une majorité qualifiée plus élevée — afin de rendre tout passage en force impossible.

Pourquoi maintenant ?

La gauche sénatoriale estime que le RN pourrait profiter d’un mandat éventuel pour redéfinir les structures institutionnelles à son avantage : changement des règles électorales, renforcement du pouvoir exécutif, ou encore introduction de critères discriminatoires dans les droits civiques.

Le Sénat — historiquement perçu comme un contre-pouvoir modéré — pourrait devenir le dernier rempart face à une éventuelle dérive autoritaire. Mais sa majorité actuelle, dominée par la droite et le centre, fragilise cet équilibre. D’où l’urgence ressentie par les sénateurs de gauche.

Les enjeux pour la République

Modifier la Constitution n’est pas un acte anodin. Cela touche aux fondements même de la démocratie : la séparation des pouvoirs, les libertés publiques, l’État de droit.

Si la procédure de révision devenait vulnérable, un parti au pouvoir pourrait l’exploiter pour remodeler les institutions à son avantage et réduire les contre-pouvoirs.

La gauche sénatoriale, consciente de ce risque, veut anticiper en gravant dans la loi des garde-fous institutionnels.

Et maintenant ?

Le texte doit être examiné prochainement au Sénat. S’ouvrira alors une bataille politique entre la gauche, la majorité sénatoriale de droite et le Rassemblement National, qui observe attentivement la manœuvre.

Au-delà du contenu, c’est le climat politique qui se joue : celui d’une République qui s’interroge sur la solidité de ses institutions face à la poussée populiste.

Source : L’Humanité

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