Remède de grand-mère hier, star des compléments aujourd’hui : L’huile de foie de morue fait son grand retour. Mais pourquoi continue-t-elle d’être vantée comme un produit “miracle” ?
Pendant des générations, des millions d’enfants ont grimacé à l’idée d’avaler une cuillère d’huile de foie de morue. Au goût âpre et à l’odeur iodée prononcée, ce liquide doré était pourtant considéré comme une potion miraculeuse. Et aujourd’hui encore, il continue d’intriguer les scientifiques, les nutritionnistes et les adeptes du bien-être naturel.
L’huile de foie de morue est extraite du foie de ce poisson des mers froides. On la distingue des autres huiles de poisson par sa richesse exceptionnelle : Elle concentre naturellement des acides gras oméga-3 (EPA et DHA), essentiels au bon fonctionnement du cœur, du cerveau et des yeux. Elle contient aussi deux vitamines fondamentales : la vitamine A, indispensable à la vision et à la peau, et la vitamine D, essentielle à la croissance osseuse et à l’immunité.
Autrefois, elle était utilisée pour prévenir le rachitisme et renforcer les enfants pendant l’hiver. Ce n’était pas une croyance populaire sans fondement : La science moderne a confirmé que la vitamine D qu’elle contient favorise l’absorption du calcium et protège contre la fragilité osseuse. En période de manque de soleil, elle devient donc un véritable allié naturel.
Les adultes n’y trouvent pas moins d’intérêt. Ses oméga-3 contribuent à maintenir une bonne santé cardiovasculaire, réduisent l’inflammation et soutiennent les fonctions cognitives. Certaines études montrent même que ces acides gras peuvent aider à réguler l’humeur et limiter le risque de dépression saisonnière.
Mais attention, car un excès d’huile de foie de morue peut se révéler néfaste. Trop de vitamine A peut entraîner des troubles hépatiques, et la vitamine D, à haute dose, devient toxique. C’est pourquoi il est essentiel de la consommer avec modération, sous forme liquide ou en capsules, et de respecter les dosages conseillés.
Le goût, longtemps redouté, n’est plus un obstacle : Les fabricants modernes la purifient, la désodorisent et l’encapsulent pour en faciliter la consommation. Certaines versions sont même enrichies d’arômes naturels ou mélangées à d’autres huiles riches en antioxydants.
Alors, est-elle vraiment un remède miracle ? Pas tout à fait. Elle ne guérit rien à elle seule, mais elle compense efficacement certaines carences et soutient les défenses naturelles de l’organisme. Elle illustre à merveille ce que la nature peut offrir de meilleur quand la science en confirme les vertus.
Aujourd’hui, l’huile de foie de morue revient dans les placards de nombreux foyers, non plus comme une punition, mais comme un geste santé raisonné. Et peut-être que nos grands-mères, sans le savoir, avaient déjà tout compris.
Source : L’Humanité
