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Prime de 1000 euros par loup tué en Haute-Vienne : La Préfecture saisit la justice !

ANIMAUX

En Haute-Vienne, une initiative de la Coordination rurale (CR87) a déclenché une vive polémique. Le syndicat agricole a récemment annoncé une prime de 1000 euros pour toute personne rapportant un loup mort dans le département. Cette proposition, bien que présentée comme une provocation par ses instigateurs, a été prise très au sérieux par les autorités locales et les associations écologistes.

Le 21 juillet, un incident a mis le feu aux poudres. Une brebis a été retrouvée blessée à Bussière-Poitevine, à environ 60 km au nord de Limoges. Bien que la préfecture ait indiqué qu’aucun élément ne permettait d’attribuer cette blessure à une attaque de loup, le syndicat agricole a maintenu sa position en affirmant qu’un loup était responsable. Cette situation a conduit le préfet à saisir le parquet face à ce qu’il considère comme une menace contre une espèce protégée.

Thomas Hégarty, président de la Coordination rurale et éleveur de chèvres et de bovins, défend cette prime comme une simple provocation visant à attirer l’attention sur les problèmes rencontrés par les éleveurs. « C’est pour agiter un peu, taper un coup dans la fourmilière« , explique-t-il. Il estime qu’entre 20 et 25 bêtes ont été tuées en Haute-Vienne cette année. Cependant, la préfecture dénombre seulement 16 prédations signalées pour les ovins en 2024, dont seulement quatre peuvent potentiellement être attribuées à des loups. En 2023, sur les 20 prédations signalées, trois étaient suspectes.

La préfecture insiste sur le fait que les constats actuels ne permettent pas de conclure à une sédentarisation des loups en Haute-Vienne. Néanmoins, elle a effectué un signalement au parquet de Limoges, rappelant que « porter atteinte à la conservation d’espèces animales non domestiques » est passible de trois ans d’emprisonnement et de 150.000 euros d’amende.

Prime de 1000 euros par loup tué

D’un autre côté, l’association écologiste One Voice a vivement réagi, dénonçant une « incitation à commettre des infractions« . L’organisation a promis de poursuivre en justice les braconniers et la Coordination rurale pour chaque loup tué illégalement. « Nous n’hésiterons pas à traîner en justice les braconniers et la Coordination rurale« , a annoncé One Voice, précisant avoir mis en demeure le syndicat de retirer ses publications incitatives.

Thomas Hégarty, bien qu’ayant reçu un courrier de mise en demeure, persiste dans son discours, affirmant vouloir sensibiliser aux dangers potentiels des loups. « J’espère que ces gens-là n’auront jamais affaire à un de leurs enfants (…) attaqué par un loup« , déclare-t-il, en référence à un incident récent aux Pays-Bas où une fillette a été mordue par un loup.

Le retour du loup en Europe, après avoir été pratiquement exterminé, se heurte souvent à des résistances, notamment en raison des attaques sur le bétail. Ces confrontations entre les partisans de la protection des loups et les opposants, principalement issus du monde agricole, sont fréquentes et passionnées. En 2023, la présence du loup était attestée dans 23 pays de l’Union européenne, avec une population estimée à environ 20.300 individus.

La situation en Haute-Vienne illustre parfaitement les tensions qui existent entre la protection des espèces et les intérêts économiques et sécuritaires des éleveurs. Si la préfecture et les écologistes cherchent à protéger une espèce en danger, les agriculteurs se battent pour la sécurité de leurs troupeaux et leur survie économique. Une solution équilibrée devra être trouvée pour apaiser ces tensions et garantir une cohabitation pacifique entre l’homme et le loup.

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