« Aurélie, avez‑vous déjà imaginé ce qui se passerait si vous deviez choisir entre prendre l’avion et emmener votre compagnon à quatre pattes ? »
Ce 13 septembre 2025, la scène s’est déroulée dans un ballet d’allers et venues comme en connaît chaque jour l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Dans le flux des voyageurs pressés, des valises à roulettes et des portes qui claquent, personne n’a d’abord remarqué le drame silencieux qui se jouait à l’intérieur d’un taxi, garé devant un terminal. Ce n’est que plusieurs minutes plus tard, en fin de matinée, que le chauffeur de taxi découvre ce qu’une passagère vient de laisser derrière elle : Un chien, seul, abandonné, attaché, dans le véhicule.
Selon les informations rapportées par Le Parisien, la cliente, en partance pour l’étranger, avait tenté d’embarquer avec son compagnon à quatre pattes. Mais la réglementation en vigueur interdisait l’embarquement de l’animal. Face au refus des agents de la compagnie aérienne, la femme, visiblement déterminée à ne pas rater son vol, serait retournée précipitamment au taxi qui l’avait déposée quelques instants plus tôt. Là, selon les premiers éléments recueillis, elle aurait fermé la portière derrière elle… en laissant le chien à l’intérieur. Puis elle serait repartie, seule, en direction des enregistrements. Sans se retourner. Comme si rien ne s’était passé.
Le chauffeur de taxi, stupéfait en découvrant l’animal enfermé, a immédiatement alerté les services de l’aéroport. La Police aux Frontières (PAF) s’est rapidement rendue sur place. Le chien, décrit comme calme mais visiblement désorienté, a été pris en charge par les autorités compétentes, puis confié à la brigade cynophile en attendant son transfert dans un refuge animalier.
Ce fait divers provoque une onde de choc parmi les internautes et les défenseurs des animaux. Sur les réseaux sociaux, les commentaires affluent : On parle d’un « acte inhumain », d’une « honte absolue », ou encore d’un « abandon cruel à des fins personnelles ». L’émotion est d’autant plus vive que le chien n’a, à aucun moment, manifesté de comportement agressif ou problématique, ce qui rend l’abandon d’autant plus incompréhensible.
L’abandon d’un animal domestique constitue un délit en France, passible de peines allant jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Dans ce cas précis, la situation est aggravée par le fait que l’animal a été laissé enfermé dans un véhicule, sans possibilité de sortie, en pleine zone aéroportuaire. Les forces de l’ordre ont rapidement identifié la propriétaire grâce aux caméras de vidéosurveillance et aux coordonnées laissées lors de la réservation du taxi. Une plainte a été déposée.
Ce que révèle cette affaire, au-delà du choc légitime, c’est le dilemme brutal entre les obligations de transport aérien et l’attachement affectif supposé entre un humain et son animal. De nombreuses compagnies aériennes appliquent des restrictions sévères concernant le transport des chiens, notamment en cabine. Poids, taille, conditions de transport, certificats vétérinaires : Les règles varient d’une compagnie à l’autre. Dans certains cas, le refus d’embarquer peut être motivé par l’absence de justificatif médical, un défaut de réservation spécifique, ou le non-respect des normes de sécurité.
Mais ces explications ne justifient en rien un abandon aussi froid, aussi méthodique. Car dans cette histoire, ce n’est pas l’imprévu qui choque. C’est la décision. La décision assumée d’abandonner un être vivant, dépendant, pour monter dans un avion.
Les défenseurs des animaux rappellent que des alternatives existent : Contacter un proche, appeler une pension canine d’urgence, annuler ou reporter son vol. Ce jour-là, à Roissy, ces options n’ont pas été envisagées. L’instinct de voyage a pris le dessus. Le billet d’avion a compté plus que la présence fidèle d’un animal.
Sur les forums, dans les groupes Facebook spécialisés dans la protection animale, les captures d’écran de l’article de Le Parisien sont partagées par centaines. Les internautes s’indignent, appellent à sanctionner fermement la propriétaire, certains demandent même qu’elle soit interdite de posséder un animal à l’avenir.
« C’est le reflet d’une société qui sacrifie tout à son confort personnel », écrit un lecteur. « Si elle fait ça à son chien, que ferait-elle à un enfant en bas âge ? », interroge un autre.
L’affaire prend une ampleur nationale. Des associations de protection animale se sont saisies du dossier et pourraient se constituer partie civile si des poursuites sont engagées. En attendant, le chien a été pris en charge dans de bonnes conditions, nourri, soigné, et mis à l’abri. Il devrait prochainement être proposé à l’adoption.
Reste une question, glaçante, suspendue au cœur même de cette histoire : Comment peut-on, en quelques secondes, décider de tourner le dos à un être vivant qui vous aime sans condition ? La réponse se perd peut-être dans le fracas des roulettes de valises, les portiques de sécurité et les annonces d’embarquement. Mais pour tous ceux qui ont un jour croisé le regard d’un chien fidèle, elle semble impensable.
Un acte, un silence, un taxi. Et un chien qui attendait, sans comprendre, pourquoi on l’avait laissé là.