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Adrien Quatennens appelle les féministes à soutenir sa candidature malgré sa condamnation : Polémique et critiques

POLITIQUE
Adrien Quatennens (LFI)

En pleine préparation des élections législatives anticipées qui auront lieu les 30 juin et 7 juillet, le Député de la France Insoumise Adrien Quatennens a décidé de solliciter le soutien des féministes. Une démarche surprenante, voire choquante pour certains, étant donné sa condamnation à quatre mois de prison avec sursis pour avoir giflé son ex-femme en 2022. Cette initiative a été révélée par l’Opinion, qui a publié le contenu d’une lettre adressée aux « femmes, de gauche, féministes ».

Un appel à la solidarité féministe

Dans cette lettre, Quatennens insiste sur l’importance de son combat contre l’extrême droite raciste et anti-sociale, qu’il considère comme une menace majeure pour les droits des femmes. « Le risque que l’extrême droite s’empare du pouvoir est immense et avec lui un recul sans précédent des droits des femmes », peut-on lire dans le document rédigé en écriture inclusive.

Quatennens tente de convaincre ses destinataires en affirmant avoir changé depuis sa condamnation. « Nul n’excuse le geste d’Adrien Quatennens. Pas même lui, qui s’est efforcé depuis de défendre avec humilité les principes féministes et d’égalité femmes-hommes contenus dans le programme de son mouvement », rappelle-t-il dans la lettre. Il souligne avoir « compris, travaillé et déconstruit les mécanismes qui devaient l’être chez lui ».

Une démarche controversée et critiquée

Cependant, cet appel à la solidarité féministe ne fait pas l’unanimité. Marlène Schiappa, ancienne secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a vivement réagi sur CNews : « LFI ce sont ceux qui parlent le plus des droits des femmes et qui en font le moins ». Pour Schiappa, cette démarche relève de l’hypocrisie, et elle remet en question la crédibilité de Quatennens en tant que défenseur des droits des femmes.

Alba Ventura, journaliste à RTL, a également exprimé son scepticisme : « Suffisant aux yeux de Sandrine Rousseau et ses amis ? Parce qu’à gauche, on ne transige pas avec les violences sexistes et sexuelles, alors qu’on est prêt à s’asseoir sur d’autres valeurs ». Cette critique souligne une certaine incohérence au sein de la gauche quant à la tolérance des comportements violents de ses membres.

Un enjeu électoral complexe

L’appel d’Adrien Quatennens intervient dans un contexte politique tendu, où chaque camp tente de consolider ses soutiens. La France Insoumise, tout particulièrement, cherche à mobiliser ses bases face à la montée de l’extrême droite. Cependant, l’initiative de Quatennens risque de diviser plus qu’elle ne rassemble, surtout parmi les électeurs et électrices sensibles aux questions de violences sexistes et sexuelles.

Pour Catherine, la militante féministe, cet appel à la solidarité féministe pose une véritable question de principe : Peut-on pardonner et soutenir un homme politique condamné pour violences conjugales sous prétexte qu’il défend désormais les droits des femmes ? La réponse, complexe et nuancée, divise non seulement les féministes, mais aussi l’ensemble des électeurs de gauche.

L’appel d’Adrien Quatennens aux féministes pour soutenir sa candidature malgré sa condamnation a déclenché une vague de critiques et de réactions diverses. Si certains voient en lui un homme ayant appris de ses erreurs, d’autres considèrent que ses actions passées le disqualifient pour être un défenseur crédible des droits des femmes. Ce débat met en lumière les tensions et les dilemmes au sein du mouvement féministe et plus largement de la gauche française, à l’approche des élections législatives.

Quoi qu’il en soit, le parcours de Quatennens et son appel controversé continueront de susciter débats et réflexions, tant sur la scène politique que dans la société civile. Pour les électeurs, et surtout pour les féministes, le choix à venir sera sans doute l’un des plus délicats de cette campagne électorale.

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