Émilie se demande encore : « Comment des textes présentés comme inéluctables ont-ils pu disparaître si vite, à peine quelques jours après avoir été placés sur la table, sous la pression d’une polémique grandissante ? »
Il est des décisions qui bouleversent un débat national en seulement quelques jours. L’Aide Médicale d’État (AME), ce dispositif qui permet aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier de soins, a été au cœur d’une tempête politique et médiatique au début de ce mois de septembre. Selon BFMTV, deux projets de décret visant à durcir son accès viennent d’être retirés, après une levée de boucliers d’associations, de syndicats et de responsables politiques.
Tout avait commencé dans les couloirs feutrés de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam). Deux textes de réforme y avaient été déposés : Le premier prévoyait de réduire la liste des soins remboursables, en excluant notamment les lunettes ou certaines prothèses dentaires, sauf pour les étrangers présents depuis au moins neuf mois sur le territoire français. Le second projet, lui, imposait des conditions plus strictes pour l’accès au dispositif : Présentation obligatoire d’un document d’identité avec photo, prise en compte des revenus du conjoint dans le calcul de ressources, et respect d’un plafond fixé à environ 847 euros par mois pour une personne seule.
Rapidement, la polémique a enflé. Les associations de défense des droits humains ont dénoncé une réforme inhumaine, qui risquait de laisser des personnes malades sans soins. Les syndicats de médecins, eux, craignaient une médecine à deux vitesses. Du côté politique, les critiques fusaient : Certains voyaient dans ces décrets un calcul budgétaire froid, destiné à économiser quelques millions au détriment de la santé des plus précaires.
Face à cette contestation massive, la Cnam a pris une décision radicale : Retirer les deux projets de décret de son ordre du jour. Une marche arrière spectaculaire, qui montre à quel point le sujet est sensible. Selon le syndicat Unsa, si un futur gouvernement souhaite rouvrir le dossier, il devra repartir de zéro.
Mais le calme n’est qu’apparent. Car si ces décrets ont été abandonnés, d’autres mesures restent bel et bien sur la table. Les franchises médicales et les participations forfaitaires chez le médecin devraient être relevées. Ces dispositions, examinées par le Conseil d’État, pourraient rapporter plus de 5 milliards d’euros à l’Assurance Maladie. Pour beaucoup, la bataille ne fait donc que commencer.
Dans cette ambiance tendue, le sort de l’AME reste suspendu à l’équilibre fragile entre impératifs budgétaires et droits fondamentaux. D’un côté, l’État cherche à réduire ses dépenses de santé. De l’autre, des milliers de personnes comme Émilie, qui vit dans la peur de tomber malade sans pouvoir se soigner, attendent des réponses claires.
Le retrait de ces textes marque une victoire temporaire pour les défenseurs de la solidarité. Mais chacun le sait : Le dossier pourrait ressurgir dès qu’un nouveau gouvernement cherchera à faire des économies. En France, la santé est un trésor fragile, et l’histoire de l’AME rappelle qu’il suffit parfois d’une simple plume sur un décret pour bouleverser des vies entières.

Vos réactions
Kévin, 32 ans
👉 « C’est quoi ce délire ? On parle de milliards de déficit, on serre la ceinture des Français avec des franchises toujours plus chères, et l’AME, intouchable ? On ose pondre deux décrets, et trois jours après, on les retire parce que ça hurle ? Sérieusement, qui gouverne ce pays ? »
Sylvie, 45 ans
👉 « On marche sur la tête ! Les Français doivent payer leurs soins, attendre des mois pour un rendez-vous, mais des étrangers sans papiers peuvent continuer à profiter sans contrôle. Et dès qu’on veut mettre un peu d’ordre, hop, retrait des décrets. C’est une insulte à ceux qui bossent et cotisent ! »
Laurent, 50 ans
👉 « Toujours pareil en France : On recule devant le moindre mouvement d’humeur. L’AME devait être encadrée, contrôlée, limitée aux vrais besoins. Mais non, on préfère retirer les décrets et continuer à distribuer à tout va. Et après, on s’étonne que les gens n’aient plus confiance en la politique ! »
Mickaël, 39 ans
👉 « Scandaleux ! Le gouvernement tremble dès que ça crie un peu. On retire les décrets en douce, et derrière on nous parle de déficit et d’économies. C’est toujours les mêmes qui payent : Les Français. Ça me dégoûte. »
Patricia, 58 ans
👉 « Alors là, c’est la meilleure : On va augmenter nos franchises, on va payer plus cher chez le médecin, mais on refuse de toucher à l’AME. Le message est clair : Les Français doivent fermer leur gueule et payer pour tout le monde. »
Julien, 29 ans
👉 « Ça me rend fou. On avait enfin une réforme logique : Pièce d’identité, ressources du conjoint, plafonds réalistes… Rien d’extraordinaire. Et voilà qu’on retire tout par lâcheté. Pendant ce temps, moi je bosse et je paye plein pot. Où est la justice là-dedans ? »
Claire, 41 ans
👉 « Retirer ces décrets, c’est un crachat à la figure des Français. On nous dit qu’il n’y a pas d’argent pour la Sécu, qu’il faut faire des efforts, mais on refuse de mettre des règles sur l’AME. C’est du foutage de gueule. »
Les syndicats de médecins, eux, craignaient une médecine à deux vitesses. C’est pourtant déjà le cas avec l a CMU / CMU C financées par nos mutuelles dont les cotisations augmentent tous les ans.
Et la AME (3 types d’AME ), et les Extra-européens qui viennent se faire soigner gratuitement en France . Nous sommes devenus le centre de soins international francais (le CSDF), le seul au monde.
Pour les personnes qui travaillent ( parfois sans logement) les pensionnés, les cotisants, ceux-là doivent se soigner de moins en moins bien par des médecins spécialistes des dépassements d’honoraires.
Il y a quelques années, un chirurgien m’a expliqué le pourquoi de ses dépassements. Son obligation du gouvernement de limiter ses honoraires au tarif sécu.
Hier, j’ai consulté un ophtalmologiste qui affichait dans la salle d’attente « 260 € de dépassement » pour une simple opération de la cataracte.
C’est un scandale ! 🤬
On est gouvernés par la peur des polémiques. Deux décrets seulement, et on a cédé ! Et après, on va encore nous expliquer qu’il faut faire des économies sur nos remboursements, augmenter les forfaits… mais surtout ne pas toucher à l’AME. C’est le monde à l’envers.
Je vois tous les jours des patients qui n’arrivent plus à avancer leurs frais médicaux, même pour des soins simples. On leur dit que c’est la crise, qu’il faut accepter les franchises plus chères… Mais quand on veut toucher à l’AME, là tout de suite on recule. Quel message ça envoie ?
Moi je me tape 60 heures de boulot par semaine, je cotise à la Sécu, et je paie encore des franchises et des participations. Pendant ce temps, on protège un système où des gens sans papiers ont droit à des soins gratuits. Et dès qu’on veut réformer, c’est la panique et on retire tout. C’est révoltant.
J’en ai marre d’entendre qu’on ne peut rien changer à l’AME. Les décrets prévoyaient juste un peu plus de contrôle : carte d’identité avec photo, plafonds de revenus réalistes. Rien d’extraordinaire ! Et voilà qu’on les supprime en douce. On se moque de nous.
On nous parle de déficit de la Sécurité sociale, de milliards à économiser, et quand il s’agit de faire un effort minimal sur l’AME, hop, on recule ! C’est à croire qu’on préfère sacrifier les Français que de toucher à un système dont tout le monde sait qu’il est abusé. C’est une honte.
J’ai trois enfants, je paye plein pot mes consultations, mes prothèses dentaires, mes lunettes. Et là, on ose retirer des décrets qui allaient mettre un peu d’ordre dans l’AME ? Mais c’est une gifle pour tous ceux qui bossent et cotisent !
👉 C’est la France qui paie, pas les associations qui râlent.
Franchement, je trouve ça scandaleux ! On nous avait annoncé enfin un durcissement de l’AME, et voilà qu’on fait marche arrière en trois jours parce que quelques associations crient au scandale. Pendant ce temps, les Français qui travaillent n’arrivent plus à payer leurs lunettes ou leurs soins dentaires. Deux poids, deux mesures !