Lidl et Aldi relancent la baguette à 29 centimes. Une opération choc qui interroge : guerre des prix, impact sur les artisans et avenir du pain en France.

Lidl et Aldi font chuter le prix de la baguette à 0,29€ — Pouvoir d’achat ou coup marketing ?

ALIMENTATION

Un retour inattendu à 29 centimes

En août 2025, la nouvelle surprend les consommateurs : La baguette retrouve un prix qu’on croyait disparu, celui de 29 centimes. Ce sont Lidl et Aldi, les deux géants du hard-discount, qui choisissent de frapper fort en réintroduisant ce tarif symbolique. Dans les rayons, les clients n’en croient pas leurs yeux. Dans un contexte marqué par des années d’inflation alimentaire, voir le prix du pain s’effondrer à ce niveau paraît presque irréel.

Après l’inflation, la stabilisation

Depuis 2022, l’inflation a bouleversé les habitudes. Le prix du pain a grimpé, alimentant la colère et l’angoisse des ménages. Mais l’année 2025 marque un tournant : L’INSEE observe une stabilisation des prix alimentaires. Dans ce climat d’accalmie, Lidl et Aldi saisissent l’opportunité de renouer avec un coup d’éclat marketing.

Le rôle du blé dans cette équation

Le coût du blé est un élément central. Après avoir atteint des sommets en 2023 avec des prix avoisinant 230 euros la tonne, il est redescendu autour de 190 euros en 2025. Cette baisse n’explique pas tout, car la farine ne représente qu’une petite partie du coût total d’une baguette. Mais elle contribue à rendre possible ce retour à un tarif plancher.

L’industrie contre l’artisanat

La différence entre une baguette industrielle et une baguette artisanale se creuse encore davantage. Là où un boulanger prépare quelques centaines de baguettes par jour, les chaînes industrielles en produisent des dizaines de milliers. Automatisation, cuisson de pâtons surgelés, rationalisation logistique : Tout est optimisé pour réduire les coûts. C’est ce qui permet de vendre une baguette à 29 centimes, quand celle de l’artisan dépasse en moyenne 1 euro.

Un produit d’appel stratégique

Ce prix n’a rien d’anodin. Pour Lidl et Aldi, il s’agit d’un produit d’appel, destiné à attirer les consommateurs en magasin. Le message est simple : Ici, vous trouverez les prix les plus bas. À l’approche de la rentrée, période cruciale pour le budget des familles, l’effet est garanti. Le pain devient alors un symbole : Celui du pouvoir d’achat retrouvé, au moins le temps d’une opération marketing.

Les boulangers artisans sur la défensive

Du côté des artisans, l’inquiétude grandit. Comment rivaliser avec un prix si bas sans brader son savoir-faire ? Une baguette artisanale, c’est du temps, de la patience, une pâte qui repose et qui développe des arômes. C’est aussi une rémunération juste pour l’artisan qui travaille parfois dès 3 heures du matin. À 29 centimes, impossible de couvrir ces coûts. Certains y voient une concurrence déloyale, d’autres admettent qu’une partie de la population a besoin de ce type de pain accessible.

La baguette à 29 centimes, entre espoir et inquiétude

Élodie, baguette à la main, hésite. Faut-il se réjouir de ce prix qui allège son portefeuille ou s’inquiéter d’un futur où les artisans disparaissent au profit de l’industrie ? La baguette à 29 centimes est bien plus qu’un morceau de pain. Elle est le reflet d’une société partagée entre deux réalités : La nécessité de protéger le pouvoir d’achat et l’envie de préserver un patrimoine culinaire et culturel.

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