POLLUTION

Le lourd coût carbone des colis « bon marché » — Shein, Temu, AliExpress sous le feu des critiques

Entre livraisons express, fret aérien et explosion des petits colis, les géants chinois de l’ultra-fast-fashion pèsent lourd sur le climat.

Les plateformes d’ultra-fast fashion comme Shein, Temu et AliExpress séduisent par leurs prix cassés et leurs délais de livraison impressionnants. Derrière cette apparente simplicité, un autre chiffre explose, beaucoup plus inquiétant : Leur bilan carbone, devenu l’un des symboles les plus criants de la surconsommation mondiale.

Chaque jour, des millions de petits colis partent de Chine pour rejoindre l’Europe. Des vêtements à 5 €, des accessoires à 2 €, des objets du quotidien vendus quelques centimes. Individuellement, ces achats paraissent anodins. Collectivement, ils forment un torrent mondial qui laisse une empreinte carbone gigantesque.

La majorité de ces colis voyage par transport aérien, souvent choisi pour garantir des livraisons rapides. C’est l’un des modes les plus polluants qui existent, et il est aujourd’hui utilisé à grande échelle pour expédier des articles à très faible valeur. Résultat : Un seul petit paquet peut générer plusieurs kilos de CO₂ simplement pour franchir les frontières.

Ce modèle logistique, pensé pour réduire les coûts et accélérer les livraisons, multiplie les trajets, les rotations d’avions, et les infrastructures nécessaires pour absorber le flux continu des commandes. Tout s’accélère : La production, l’expédition, la consommation… Et avec cette accélération vient une pollution qui grimpe en flèche.

Bilan carbone petits colis Shein Temu AliExpress

Le problème ne s’arrête pas au transport. Ces plateformes reposent sur une production massive de vêtements synthétiques, souvent peu durables, remplacés aussi vite qu’ils sont achetés. La mode jetable est devenue la norme : On porte, on jette, puis on recommande. Le cycle est rapide, mais ses effets sur l’environnement restent, eux, bien ancrés.

Pour tenter de freiner cette spirale, plusieurs pays s’intéressent désormais à la taxation des petits colis venus de pays hors Union européenne. L’objectif : Freiner le flot incessant des mini-colis et réduire l’impact environnemental d’un modèle économique reposant sur la vitesse et le volume plutôt que sur la durabilité.

Mais au-delà des taxes, une question s’impose. Jusqu’où continuerons-nous d’accepter que des produits vendus à des prix dérisoires coûtent si cher à la planète ? Chaque commande peut sembler insignifiante, mais cumulée aux millions d’autres, elle devient un poids considérable sur le climat.

Le phénomène Shein, Temu et AliExpress n’est pas seulement une révolution commerciale. C’est un miroir tendu à nos habitudes de consommation, à notre rapport aux prix bas et à notre tolérance envers un modèle qui fait payer l’environnement pour satisfaire notre besoin immédiat.

Si la prise de conscience écologique progresse, l’ultra-fast fashion, elle, avance encore plus vite. La question est désormais de savoir si nous pourrons ralentir la machine avant que son impact ne devienne irréversible.

Yann GOURIOU

Auteur indépendant installé en Bretagne, je réalise des enquêtes et des reportages de terrain pour mon blog. J’écris avec une approche humaine, sensible et engagée, en donnant la parole à celles et ceux dont on n’entend rarement la voix.

Une réflexion sur “Le lourd coût carbone des colis « bon marché » — Shein, Temu, AliExpress sous le feu des critiques

  • Faut boycotter ces plateformes Chinoises !

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