Camille : « En découvrant ses prises de position tranchées, je me suis demandée : Rima Hassan, est-elle vraiment la voix des opprimés ou une militante trop radicale pour représenter la République ? »
Elle incarne l’une des figures montantes de La France Insoumise au Parlement européen, mais aussi l’un des visages les plus controversés de la nouvelle génération politique. Née le 28 avril 1992 dans le camp de Neirab, près d’Alep, en Syrie, Rima Hassan est arrivée en France à l’âge de 9 ans. Juriste de formation, militante active, voix radicale de la cause palestinienne, elle est aujourd’hui au cœur de nombreuses polémiques. Qui est vraiment Rima Hassan ? Une femme engagée ou une députée en rupture avec les principes républicains ? Décryptage.
De Neirab à Niort : Un parcours marqué par l’exil
Rima Hassan voit le jour dans un camp de réfugiés palestiniens administré par l’UNRWA. Ses grands-parents, expulsés du village d’Al-Birwa en 1948, se sont installés dans ce camp misérable où les conditions de vie sont difficiles. Elle arrive en France au début des années 2000, retrouve sa mère à Niort, dans les Deux-Sèvres, et s’intègre rapidement. Élève brillante, elle suit un parcours scolaire exemplaire qui la mène jusqu’au droit international.
Mais déjà, son militantisme se forge dans l’indignation. En 2016, elle rédige un mémoire comparant l’apartheid sud-africain au régime israélien, une thèse controversée dans le milieu universitaire français. Ce positionnement radical marquera toute sa carrière politique.
Un militantisme marqué par la cause palestinienne
Rima Hassan fonde en 2019 l’Observatoire des camps de réfugiés, une organisation qui, selon ses détracteurs, se focalise presque exclusivement sur le conflit israélo-palestinien, au détriment d’une approche plus globale sur la question des réfugiés. En 2023, elle lance Action Palestine France, collectif proche de La France Insoumise, et multiplie les prises de parole dénonçant Israël.
Elle utilise régulièrement le slogan « From the river to the sea, Palestine will be free« , considéré par certains comme un appel à la disparition de l’État d’Israël. Malgré les appels à la modération, elle persiste, déclarant que cette formule est « légitime » et « historique« .
L’entrée en politique : Soutien total de La France Insoumise
En mars 2024, Rima Hassan est investie en 7e position sur la liste de La France Insoumise aux élections européennes. Elle est élue eurodéputée le 9 juin 2024. Dès son arrivée à Strasbourg, elle intègre le groupe de la gauche radicale (GUE/NGL) et commence à faire parler d’elle.
Son discours d’entrée au Parlement européen suscite immédiatement la polémique : Elle y évoque une « Europe complice des crimes d’Israël » et appelle à la reconnaissance de la Palestine comme État binational, du Jourdain à la mer Méditerranée. Pour certains députés, ce discours franchit la ligne rouge.
Une succession de controverses qui fragilisent son image
Les mois suivants sont marqués par une série de prises de position qui provoquent la colère de nombreux élus, y compris à gauche :
- Vote contre une résolution européenne sur Boualem Sansal, écrivain algérien menacé pour ses prises de position antiterroristes. Rima Hassan fait partie des rares députés à voter contre, sans justification claire.
- Refus explicite de qualifier le Hamas de groupe terroriste, en décembre 2024. Elle parle d’un « mouvement de résistance armée légitime« . Cette déclaration entraîne une plainte pour apologie du terrorisme, encore en cours d’instruction à ce jour.
- Participation à la Flottille de la liberté pour Gaza, en juin 2025, aux côtés de Greta Thunberg. Le bateau est arraisonné par l’armée israélienne. Rima Hassan est expulsée. De nombreux élus dénoncent une provocation diplomatique.
- Affaire Orpi, en juin 2025 : Après avoir été insultée par deux agents immobiliers, l’agence les licencie. Si l’opinion publique condamne l’insulte, des voix s’élèvent pour dénoncer une récupération médiatique de l’incident.
- Utilisation de comptes militants anonymes sur les réseaux sociaux pour attaquer d’autres élus, notamment socialistes ou écologistes. Plusieurs captures d’écran publiées par la presse montrent une coordination de campagnes de dénigrement, parfois violentes.
Une stratégie d’affrontement assumée
Rima Hassan ne cache pas sa stratégie : Elle veut « bousculer l’hémicycle européen« . Mais cette attitude provoque un malaise croissant, y compris dans les rangs de La France Insoumise. Certains élus LFI, off the record, avouent leur gêne. Elle est de plus en plus isolée, bien que soutenue par Jean-Luc Mélenchon et Mathilde Panot.
Elle refuse systématiquement de participer aux cérémonies républicaines en soutien aux victimes du terrorisme, expliquant que « le deux poids deux mesures permanent dans l’émotion politique nuit à la cause des opprimés« .
Des prises de parole jugées ambigües
Lors d’un débat sur l’antisémitisme en Europe, elle refuse de signer une résolution condamnant les actes antisémites s’il n’est pas précisé qu’il faut aussi dénoncer « l’islamophobie structurelle« . Ce refus choque une large partie de l’hémicycle. Certains l’accusent de détourner l’attention de la réalité de l’antisémitisme en Europe.
En juin 2025, lors d’un entretien diffusé par un média militant, elle affirme : “On ne peut pas lutter contre le terrorisme sans s’interroger sur les racines coloniales de l’Europe.” Une phrase qui divise profondément l’opinion publique, reprise en boucle sur les chaînes d’info.
Élue ou militante radicale ?
Rima Hassan est sans doute l’une des figures politiques les plus clivantes de sa génération. Si certains saluent son courage et sa constance, d’autres dénoncent une radicalité incompatible avec la fonction d’eurodéputée.
Son parcours soulève une question essentielle : Jusqu’où peut-on aller au nom de l’engagement ? À force de transgresser les lignes rouges de la République, Rima Hassan est-elle en train de se marginaliser ou de transformer la gauche française en profondeur ?
Seule l’histoire tranchera.