Quand la politique s’invite dans les campagnes : l’annulation d’une fête du cochon en Ille-et-Vilaine provoque des remous dans tout le pays.

Bretagne : Une « fête du cochon » annulée après l’indignation de La France Insoumise

POLITIQUE
Fête du cochon annulée

Dans les brumes tranquilles du centre-Bretagne, le village de Treffendel, paisible commune d’Ille-et-Vilaine nichée entre bois et landes, s’apprêtait à vivre une journée comme il n’en existe plus tant : Une fête du cochon. Un retour aux sources, à la terre, au partage, à la tradition. Au programme : Animations conviviales, repas rustiques, convivialité bretonne… du moins, en apparence. Car derrière les effluves de lard grillé et la promesse d’un festin populaire, se tramait une tempête politique d’une rare intensité, à l’image des nouvelles fractures qui secouent la société française.

Organisé pour le 21 septembre 2025, cet événement privé, facturé 35 euros l’entrée, devait rassembler environ 150 personnes. Ce que la majorité des habitants ignoraient encore, c’est que l’événement était à l’initiative du Parti de la France, une formation politique classée extrême droite. Pire encore, que des figures bien connues de cette mouvance, comme Pierre Cassen (fondateur de Riposte Laïque) ou Pierre-Nicolas Nups, devaient y prendre la parole.

Mais c’est une élue Insoumise qui fit basculer le destin de cette fête en quelques heures à peine : Mathilde Hignet, députée LFI d’Ille-et-Vilaine. Alertée sur la véritable nature de l’événement, elle monte rapidement au créneau, dénonçant non pas un rassemblement festif, mais bien « une vitrine idéologique d’extrême droite, raciste et suprémaciste », selon ses propres mots.

Dans un message publié sur ses réseaux sociaux, puis dans un courrier adressé à la préfecture, elle appelle à l’interdiction de la fête, arguant du fait que certains invités sont connus pour avoir été condamnés pour des propos haineux ou des appels à la discrimination raciale. Elle déclare que cette fête, organisée sous couvert de tradition rurale, constitue en réalité « une tribune haineuse camouflée ».

Le lendemain matin, la nouvelle tombe : L’événement est annulé.

Fête du cochon annulée

Les raisons invoquées ? Des pressions importantes exercées sur les propriétaires du terrain, et des risques sécuritaires en cas de maintien de la fête. Officiellement, le Parti de la France évoque des « menaces graves« , sans donner plus de détails. Du côté de la préfecture, aucune interdiction formelle n’a été prise, mais la pression sociale, médiatique et politique a suffi à tout faire basculer.

L’annulation de cet événement soulève une question majeure : Sommes-nous encore capables de distinguer une fête traditionnelle d’un rassemblement politique extrême ? Ou bien tout est-il désormais idéologisé jusqu’à la moelle ? Pour les uns, la décision d’annuler relève de la prudence républicaine, de la défense des valeurs démocratiques. Pour les autres, c’est une atteinte à la liberté d’expression, une nouvelle preuve que la gauche radicale impose peu à peu sa loi morale partout où elle le peut.

Sur les réseaux sociaux, les réactions pleuvent. Les soutiens de Mathilde Hignet saluent son courage, estimant qu’elle a empêché « une normalisation rampante du fascisme en milieu rural« . D’autres, plus critiques, y voient une dérive liberticide, une police de la pensée qui empêche même les habitants de célébrer un animal emblématique de la culture bretonne : Le cochon.

Du côté des organisateurs, l’ambiance est lourde. L’un des membres du Parti de la France, interrogé par 20 Minutes, dénonce une « censure politique » et affirme que l’événement n’avait rien de haineux, qu’il s’agissait simplement de « partager un moment festif autour d’un symbole local« . Mais pour d’autres observateurs, la présence de figures comme Pierre Cassen, plusieurs fois condamné pour ses propos anti-musulmans, ne laissait aucun doute sur l’orientation politique réelle de cette fête.

Fête du cochon annulée

Ce n’est pas la première fois que l’extrême droite tente d’investir le terrain rural avec des événements « culturels« . D’autres fêtes de village ont déjà été récupérées ou infiltrées par des militants nationalistes, souvent avec des discours plus ou moins camouflés. Ce qui change, cette fois, c’est la réaction frontale et immédiate d’une élue, qui a su mobiliser les relais nécessaires pour faire reculer une initiative qu’elle jugeait dangereuse pour la cohésion sociale.

Pour les habitants de Treffendel, il reste un goût amer. Certains disent ne pas avoir été informés de la dimension politique de la fête. D’autres, au contraire, affirment qu’il était évident que « ce n’était pas juste une fête du cochon« . Un village divisé, comme un miroir de la France actuelle.

Quant à Mathilde Hignet, elle assume pleinement son rôle dans l’annulation : « Je suis élue pour défendre la République, pas pour laisser l’extrême droite diffuser ses idées sous couvert de folklore rural. »

Mais cette affaire dépasse largement le cas de Treffendel. Elle soulève une interrogation nationale : Jusqu’où doit-on aller pour empêcher la diffusion d’idées jugées extrêmes ? La pression politique suffit-elle à faire taire un rassemblement ? Et qui décide où commence la haine, et où s’arrête la tradition ?

Fête du cochon annulée

Ce qui est sûr, c’est que la fête du cochon 2025 à Treffendel n’aura pas lieu. Et qu’elle restera dans les mémoires non pas comme un moment de partage, mais comme un champ de bataille idéologique où se sont affrontées deux visions irréconciliables de la France.

Un combat entre une culture qui se revendique enracinée, attachée à ses symboles, à ses traditions rurales… et une politique progressiste, qui refuse que ces traditions servent de façade à des discours qu’elle juge dangereux.

Ce 15 septembre 2025, la Bretagne a vécu bien plus qu’une simple annulation de fête. Elle a vu le cochon devenir un symbole politique, involontaire peut-être, mais explosif à coup sûr.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Est-ce à une députée de décider ce qu’il est acceptable de célébrer ? Ou fallait-il justement tirer la sonnette d’alarme avant qu’une idéologie dangereuse ne s’installe derrière un simple repas de campagne ?

🟩 Source : 20Minutes.fr – Article du 15/09/2025.

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