Brigitte Macron perd son procès contre des internautes : l’excuse de bonne foi reconnue par la justice française.

Brigitte Macron humiliée au tribunal : Quand la justice défie le pouvoir en place

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Dans les couloirs froids et feutrés du tribunal correctionnel de Paris, ce jeudi 10 juillet 2025, une onde de choc a traversé les rangs discrets des conseillers de l’Élysée. Il est un peu plus de 14 heures lorsque la décision tombe. Une sentence sobre mais puissante, rendue par des magistrats qui, pour une fois, regardaient le pouvoir droit dans les yeux.

Brigitte Macron, épouse du chef de l’État et Première dame de France, venait de subir un revers judiciaire de taille. Elle, que l’on imaginait intouchable, protégée par le prestige républicain, s’est heurtée à une justice qui a fait primer le droit fondamental à la liberté d’expression sur le statut politique. Le tribunal a décidé de relaxer les quatre hommes qu’elle poursuivait pour cyberharcèlement et propos sexistes. Ces derniers, tous internautes très actifs sur les réseaux sociaux, avaient été accusés d’avoir orchestré une campagne haineuse et humiliant la Première dame au fil de publications virulentes, parfois crues, souvent moqueuses, toujours critiques.

Pendant plusieurs mois, Brigitte Macron avait rassemblé les captures, compilé les publications, et confié à son avocat, Maître Jean Ennochi, la mission de rendre justice à son honneur bafoué. L’affaire avait été portée avec vigueur, les arguments soigneusement choisis : Diffamation, atteinte à la dignité, sexisme ordinaire, acharnement en ligne. L’Élysée, sans le dire trop fort, regardait attentivement la suite. Car ce procès, ce n’était pas seulement l’honneur de Brigitte qui était en jeu. C’était aussi, en creux, la possibilité d’établir une jurisprudence. Celle qui aurait pu museler, par la crainte judiciaire, une partie du débat numérique souvent explosif autour du couple présidentiel.

Mais la stratégie s’est effondrée sur le mur solide de l’« excuse de bonne foi ». Un terme juridique qui protège ceux qui, dans le cadre d’un débat d’intérêt général, expriment une opinion — même tranchée, même dérangeante — sans volonté réelle de nuire.

Les juges l’ont affirmé dans leur décision : Certains propos étaient certes diffamatoires, mais ils ont été « tenus dans un cadre où la critique publique s’exerce naturellement envers les figures d’autorité ». En d’autres termes : Quand on est Première dame, on doit tolérer une dose d’irrévérence. Ce n’est pas agréable. Mais c’est démocratique.

Le choc fut brutal. Dans la salle d’audience, Jean Ennochi, visage tendu, a contenu sa colère quelques secondes avant d’exploser devant les caméras. « Cette décision est une honte. Elle envoie un signal dangereux à tous ceux qui pensent qu’on peut insulter impunément une femme, une épouse, une personnalité publique. » Il n’a pas dit qu’il visait les réseaux sociaux, mais nul n’était dupe. L’avocat a évoqué un possible appel, sans le confirmer. Une manière de ne pas céder tout à fait, tout en réalisant que la partie était peut-être perdue.

Ce n’est pas la première fois que Brigitte Macron se retrouve sous le feu des projecteurs judiciaires à son corps défendant. Mais cette fois-ci, l’humiliation est cuisante. Non seulement elle n’a pas obtenu gain de cause, mais les prévenus ont été blanchis. Et cette victoire pour eux a tout d’un camouflet pour le couple présidentiel, déjà fragilisé par les controverses récentes, les manifestations sociales, et les critiques sur la posture jugée hautaine de l’exécutif.

Au-delà du simple fait judiciaire, ce procès pose une question brûlante : Où commence le cyberharcèlement, et où s’arrête la liberté d’expression ? Quand un internaute écrit que la Première dame « n’a rien à faire à l’Élysée » ou ironise sur son apparence physique, s’agit-il d’un propos injurieux ou d’une opinion politique maladroite ? Pour le tribunal, la frontière est mince, mais franchie seulement quand l’intention malveillante est prouvée. En l’occurrence, les juges n’ont pas vu de haine, mais de l’exaspération. Parfois grossière. Souvent provocatrice. Mais dans le cadre du débat démocratique.

C’est un signal fort envoyé à tous les Français : Non, vous n’êtes pas à l’abri d’une plainte si vous dérapez sur internet. Mais oui, tant que vos critiques s’inscrivent dans le cadre d’un débat d’intérêt général et que vous agissez sans volonté de nuire gratuitement, la loi vous protège.

La décision judiciaire met aussi en lumière une réalité politique : Les Macron ne sont plus entourés de ce halo d’inviolabilité qui les protégeait au début du quinquennat. Ils sont désormais des cibles comme les autres, exposées, contestées, parfois humiliées. Le pouvoir, en s’exposant publiquement, s’expose aussi à la critique. C’est une évidence démocratique, que la justice vient de rappeler avec force.

Dans les heures qui ont suivi, les réseaux sociaux se sont enflammés. D’un côté, ceux qui saluent la décision comme une victoire pour la liberté d’expression. De l’autre, ceux qui dénoncent une justice trop permissive, incapable de protéger les femmes des violences verbales. Et Brigitte Macron, dans tout cela ? Elle s’est murée dans le silence. Aucun commentaire. Aucun communiqué officiel.

Mais les proches le disent : Elle est touchée. Profondément. Ce procès, elle y croyait. Elle voulait que la justice condamne les mots blessants, les piques humiliantes, les rumeurs malsaines. Elle voulait dire : Trop, c’est trop. Elle voulait poser une limite. Elle repart avec un message inverse : Les mots, même durs, sont autorisés. Parce que vous êtes un personnage public. Parce que vous êtes la femme du président.

La justice a parlé. Et ce qu’elle dit, au fond, c’est ceci : La liberté de critiquer reste un pilier de notre démocratie. Même lorsque cette critique déplaît à la Première dame. Même lorsque l’Élysée se cabre. Même quand les mots blessent.

La tentative de museler la parole numérique a échoué. Reste à savoir si, dans l’ombre, une autre stratégie se prépare.

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