« Au chevet de Fethi, hospitalisé au CHU Rangueil après avoir avalé 5 g de cocaïne en prison, sa famille se demande : Pourra-t-il un jour se réveiller de ce coma ou restera-t-il prisonnier de ce silence ? »
La scène se déroule dans le huis clos oppressant de la prison de Seysses, près de Toulouse. Dans ce centre pénitentiaire déjà tristement connu pour ses conditions de détention, un drame s’est produit le 10 août 2025.
Un détenu, Fethi, âgé de 34 ans, a tenté d’échapper à une fouille en avalant précipitamment 5 grammes de cocaïne. Quelques heures plus tard, son corps a cédé. Transporté au CHU Rangueil de Toulouse, il a sombré dans un coma profond, une frontière fragile entre la vie et la mort.
L’attente insoutenable d’une famille
À l’hôpital, l’atmosphère est lourde. Dans le silence de la chambre de réanimation, seules les machines rythment le temps, insufflant un souffle artificiel dans des poumons qui refusent de se réveiller.
Son épouse, épuisée mais déterminée, veille à ses côtés. Elle refuse de croire à la fatalité. Pour elle, tant que le cœur bat, il y a de l’espoir. Sa voix tremble mais ne vacille pas : « On croit à son réveil ».
Un avis médical impitoyable
Les médecins du CHU Rangueil parlent de coma irréversible. Selon eux, l’espoir de retour à une conscience normale est presque nul. Leur recommandation : l’arrêt des soins. Mais la famille refuse. Elle n’accepte pas qu’une décision aussi radicale soit prise sans combat.
Une avocate au cœur du combat
C’est là qu’entre en scène Me Sarah Nabet-Claverie, avocate de la famille. Dans une lettre officielle, elle dénonce les retards de transfert vers l’hôpital (près de huit heures après l’incident) et pointe les responsabilités de l’administration pénitentiaire. Pour elle, cette lenteur a aggravé l’état de santé de son client.
Elle obtient une enquête pénale et surtout, une décision cruciale : la suspension de toute décision d’arrêt des soins. Autrement dit, Fethi ne sera pas débranché.
Un combat qui soulève des questions
Cette affaire met en lumière plusieurs zones d’ombre. Pourquoi un détenu a-t-il pu se retrouver avec 5 grammes de cocaïne en cellule ? Pourquoi a-t-il fallu attendre aussi longtemps avant qu’il soit transféré vers un service hospitalier adapté ?
Derrière l’histoire de Fethi, ce sont les conditions carcérales, la gestion des urgences médicales en prison, mais aussi le droit à la dignité des détenus qui sont posés.
L’émotion d’une épouse et d’une famille
Élodie, son épouse, incarne cette lutte. Chaque jour, elle raconte à son mari des souvenirs, des bribes de vie, comme pour raviver une flamme. Elle parle à un corps immobile, persuadée qu’au fond de ce coma, Fethi entend encore. Son combat est celui d’une femme qui refuse de laisser mourir son mari sans tenter l’impossible.
Une affaire qui fera date ?
Pour l’instant, Fethi reste plongé dans le coma, entre la vie et la mort. La justice a accordé un sursis médical, mais le temps joue contre lui. Ce drame, relaté par La Dépêche, soulève un débat de société : qu’advient-il des droits fondamentaux lorsque la personne concernée est un détenu ?